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Voyons loin, très loin. Croissons et multiplions [Campagne royale]

Campagne royale

 

Cette campagne royale doit se comprendre en son entier et synthétiquement. Les paroles humaines sont limitées et une tournure ou une expression mal comprises peuvent créer des malentendus, sans compter les écarts de compréhension d’une personne à l’autre des mêmes mots. C’est pourquoi nous demandons la sollicitude du lecteur de ne juger cette humble campagne qu’à la lumière de sa lecture entière, dans l’espoir que les mécompréhensions possibles de détails soient comblés et nuancés par le tout. Si nous  parvenons à communiquer un peu de cet esprit royal en lequel nous croyons et dont nous parlons, nous serons comblés. Que tous ceux qui ont des remarques, des idées ou qui veulent simplement en parler n’hésitent pas à prendre contact avec votre serviteur via le formulaire de contact du site.

 

La campagne royale est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs, les conditions préalables [à la restauration], les fondements de l’action et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants.

 

Articles précédents:

 

1- Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale

 

2- Les principes restaurateurs – 0. La voie royale

 

3- Les principes restaurateurs – 1. Soyons de bons et exemplaires sujets, des ministres entreprenants, des chevaliers zélés : premier pas vers la Restauration

 

4- Les principes restaurateurs -2. Sortons de toute logique d’appareil et de parti

 

5- Les principes restaurateurs – 3. Agissons en tant que sujet quitte à désobéir, en toute courtoisie, aux lois iniques

 

6- Les principes restaurateurs – 4. Réinvestissons la res publica

 

7- Les principes restaurateurs – 5. Vivons naturellement dans le royaume de France éternel en tant que sujets

 

 

Les principes restaurateurs – 6. Voyons loin, très loin. Croissons et multiplions

 

Un mal majeur de notre époque dont nous sommes tous plus ou moins victimes est le court-termisme, décliné dans tous les domaines et tous les degrés. Redevenir sujets requiert absolument de se détacher du court-termisme pour voir loin, très loin. Le court-termisme temporel est l’opposé de l’intransigeance dans les principes : il faut penser long, il faut penser éternité avant de régler les questions immédiates et modales du temps qui vient à plus ou moins court terme, subsumer l’accessoire à l’essentiel, par exemple le service divin, le service royal et le service familial, dans l’ordre, qui passent avant l’accessoire de gagner sa vie, de la modalité immédiate, de sa position géographique, enfin tout ce qui se rapporte à l’intendance – entendez-bien que l’esprit pratique est important, et nécessaire pour faire vivre et réaliser les œuvres dans ce monde, mais s’il n’est point subsumé à une fin essentielle, il ne sert à rien et se vide de tout sens ; il devient absurde et désincarné. Émettons tout de suite une réserve sur la hiérarchie des services, vraie nominalement, mais qui doit respecter une autre règle d’or fondamentale : aller toujours du proche vers le lointain ; nous nous convertissons nous-mêmes, pour travailler au salut de nos proches, notre famille, notre maison, notre terroir, notre maison de France, notre Église. Une nuance permet de mieux comprendre la cohérence de la hiérarchie des services, dont celui de Dieu est clef, et les cercles concentriques de proximité : le roi et l’Église sont constamment au plus près de nous dans la réalité, qu’il ne faut pas confondre avec l’institution matérielle, qui peut-être lointaine. Dans toute action, dans tout moment de notre vie, nous pouvons agir royalement et divinement, et c’est là que la hiérarchie des services se fait, d’abord envers nous-mêmes, envers nos proches, notre famille, notre maison, notre terroir, notre maison de France, notre Église. L’action au quotidien respecte cette règle d’or de la proximité, et cette hiérarchie du service, dont le premier est divin et royal, en tout lieu et en tout moment, sans remettre en cause l’appartenance à la maison des maisons, et à la famille des baptisés qu’il faut protéger et défendre au prix des cercles proches, car leur destruction revient à la destruction de notre propre maison, de notre propre famille. Mais revenons-en au sujet principal du penser loin dans le temps.

 

Oui, pensons éternité. Là commence toute notre action : si nous pensons au salut des âmes, fin ultime s’il en est, nous agissons déjà, et le salut de chaque âme est une réussite en soi immense. Dans un ordre plus matériel, si nous pensons à la restauration de la France royale et divine, en fin de compte, dans plusieurs générations, toutes nos actions changeront, si ce n’est dans la forme, mais dans leur nature, car elles auront été dirigées par des principes grands et bons.

 

Concrètement, il s’agit d’abandonner l’espoir illusoire de convertir l’adulte froid de cœur, borné et travaillé par des décennies de perversion institutionnalisée, pour – plutôt – soigner, affermir, convertir ce qui est dans notre portée, à commencer par nous-mêmes – et le travail n’est jamais terminé. Supposons que nous soyons sortis de l’ornière, en gros, et que nous marchions dans la bonne direction, quel que soit notre avancement sur le chemin royal : alors il ne faut pas nous consumer encore dans de stériles luttes, toujours d’origine révolutionnaire, et dans la culture délétère du débat stérile, de la violence revendicative, de la foire d’empoigne électorale et politique, des discussions vaines issues des superstitions idéologiques, scientifiques, matérialistes et idéalistes.

 

Entrer dans ce genre de polémiques est inutile, car leur fondement est faux. Il vaut mieux de plus agir en exemple en ignorant toutes ces perversions. Et si on est pris par force dedans, il faut rester toujours décalé car absolument ferme et intransigeant sur l’essentiel. L’exemple suffit et fonctionne beaucoup plus sur le long terme : le sacrifice de Charette et des autres héros a et aura un effet éternel sur nous et nos descendants, alors que d’autres s’oublient dans le conformisme court-termiste et minable, même pour ceux qui croyaient, qui se persuadaient de faire de grandes choses.

 

Avant de faire mal de grandes choses, faisons bien les petites choses, qui sont parfois bien plus grandes qu’on ne le croit.

 

Il faut être honnête sur notre temps : la France réelle est en voie de disparition, et la friche morale et spirituelle est affreuse à voir, sans que des dynamiques positives ne s’aperçoivent nulle part : l’environnement nous donne la grâce, au moins, de rompre avec toute perversion et de tout refonder sur des bases éternelles et vraies, mais aujourd’hui anormales et décalées au point que, dans un certain sens, nous pouvons même être épargnés un temps par la haine révolutionnaire – nos conceptions étant si hors du « système » de pensée pervers de notre époque.

 

Encore plus concrètement, que faut-il faire ? Croître et multiplier. « Croissez et multipliez-vous ! » Abandonnons l’idée d’une restauration manichéenne, rapide et claire, d’une panacée immédiate et totale, d’un esprit de victoire revanchard et jaloux. Nous aimons à dire que le retour du roi sacré sur le trône ne sera jamais une solution, mais bien la preuve que la France a fait le chemin nécessaire pour trouver de bonnes solutions. Oublions la Restauration comme simple avatar de prise de pouvoir, de coup d’État, et autre luttes révolutionnaires, mais bien comme une action totale qui comprend aussi bien une part matérielle et politique qu’une part spirituelle et éternelle : cela donne beaucoup d’espérance, car restaurer peut se faire hic et nunc, tout de suite et maintenant, à commencer par soi-même. Il est bien évident que la restauration effective d’un ordre politique royal légitime sans usurpateur est aussi nécessaire, mais il faut viser la qualité, et restaurer effectivement, en nature, et non pas superficiellement et en apparence.

 

Que faire, me direz-vous alors ? « Croissez et multipliez-vous ! » C’est-à-dire : ayez beaucoup d’enfants que vous éduquerez bien et que vous pourrez mettre sur la bonne voie, si le Seigneur le veut. Reconstruisez ainsi de fortes et grandes maisons, premier pas de la restauration royale, dans la première institution charnelle, institutionnelle et spirituelle qui aide au niveau de la famille élargie à marcher dans la bonne voie de génération en génération. Voilà ce qu’il faut viser : une maison grande, forte et d’esprit royal dans dix, dans vingt générations. Le travail est à la fois plus efficace et plus facile, dans l’immense difficulté qu’il représente néanmoins, et fait de plus sortir immédiatement des conceptions court-termistes contemporaines. Culture et croissance de l’esprit royal et divin dans une logique harmonieuse et naturelle. Conscience de ses limites, et confiance en la Providence que ses descendants pallieront à nos manques et sauront surmonter les épreuves. Douce force que le nombre important des membres de la maison dès les premières générations, rempart contre les tempêtes extérieures, facteur stabilisant et de tranquillité qui permet de mieux essayer, de chuter sans gravité et de repartir de l’avant : le tout est d’en faire bon usage, pour un esprit royal, et non pour un esprit révolutionnaire – car toute communauté peut toujours tomber dans la privatisation de l’esprit public si la volonté d’aller sur le chemin royal n’est pas ferme et absolue. Enfin, la science est avec nous, car, à la différence d’autrefois, pour presque cent enfants nés, il y aura cent adultes là où ils étaient plutôt cinquante autrefois : en revanche rien ne change sur l’éducation pour former des volontés fermes et intransigeantes, dans l’esprit royal et divin. À nous de savoir profiter de la grâce qui nous est faite. Prenons par exemple une hypothèse basse de cinq enfants : de sept à la première génération nous passons à trente-deux à la seconde, et à cent quatre-vingt-deux à la troisième (en supposant que la première est toujours vivante et que tout le monde se marie et peut procréer). Cela fait beaucoup de monde, surtout si la qualité est là…

 

Il suffit de se plonger dans la tradition et l’histoire pour ensuite trouver les moyens pratiques de formation et conservation de la maison, qui sont accessoires à la fin royale et divine de la maison.

 

Voyons loin dans le temps ! Croissons et multiplions dans un esprit ferme ! Soyons malins et sachons user des outils que nous avons, toujours subsumés aux fins éternelles !

 

Pour que nos descendants, dans un certain nombre de générations, continuent de restaurer comme nous le faisons, charnellement, spirituellement et matériellement, pour que la France se restaure dans autant de maisons petits bouts de France car couronnées par la maison des maisons, qui nous montre le chemin et l’exemple.

 

Incarnons naturellement l’union du trône et de l’autel, du corps et de l’âme, des liens à l’endroit et complémentaires, de l’ordre divin et royal. Chaque action, pensée et parole dans le bon sens est une victoire qui nous fait approcher de la restauration intégrale et effective.

 

Pour Dieu, pour le roi, pour la France

 

Paul-Raymond du Lac

Une réflexion sur “Voyons loin, très loin. Croissons et multiplions [Campagne royale]

  • Bon, quand on est dans un continent en collapsus démographique comme l’Europe, je sui d’accord qu’une natalité revigorée est une condition de la survie. Si c’est là ce que pense M. du Lac, parfait! Mais dans un continent comme l’Afrique ou un pays comme le Niger où la population double tous les huit ans, ce précepte biblique me semble dangereux.

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