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Campagne royale : n’hésitons pas à désobéir aux lois iniques

Campagne royale

Cette campagne royale doit se comprendre en son entier et synthétiquement. Les paroles humaines sont limitées et une tournure ou une expression mal comprises peuvent créer des malentendus, sans compter les écarts de compréhension d’une personne à l’autre des mêmes mots. C’est pourquoi nous demandons la sollicitude du lecteur de ne juger cette humble campagne qu’à la lumière de sa lecture entière, dans l’espoir que les mécompréhensions possibles de détails soient comblés et nuancés par le tout. Si nous  parvenons à communiquer un peu de cet esprit royal en lequel nous croyons et dont nous parlons, nous serons comblés. Que tous ceux qui ont des remarques, des idées ou qui veulent simplement en parler n’hésitent pas à prendre contact avec votre serviteur via le formulaire de contact du site.

La campagne royale est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs, les conditions préalables [à la restauration], les fondements de l’action et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants.

Articles précédents:

1- Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale

2- Les principes restaurateurs – 0. La voie royale

3- Les principes restaurateurs – 1. Soyons de bons et exemplaires sujets, des ministres entreprenants, des chevaliers zélés : premier pas vers la Restauration

4-Les principes restaurateurs -2. Sortons de toute logique d’appareil et de parti

  1. Les principes restaurateurs – 3. Agissons en tant que sujet quitte à désobéir, en toute courtoisie, aux lois iniques

Le temps de la dissidence intégrale est venu pour les sujets du roi. L’impératif ultime des sujets conscients d’eux-mêmes, de leur roi, de leurs aïeux, de la terre et de la divinité se trouve dans l’intransigeance tranquille. Intransigeance tenace et inflexible sur les principes bons et les dynamiques bonnes, mais une miséricorde grande et une tolérance tendre envers l’accessoire ; là est le secret pour inverser la vapeur, et rendre le bien contagieux, sans plus que la perversion ne gagne comme une maladie. Il ne faut pas croire que nous soyons des purs, ni des parfaits ; au contraire, justement parce que nous connaissons nos faiblesses et avons conscience des limites de la condition humaine, il est possible de reconnaître les fautes comme des fautes, les erreurs comme des erreurs, mais aussi la vérité comme la vérité et la justice comme la justice. Nous pouvons trébucher, chuter, parfois avec douleur, mais peu importe : tant que nous savons nous relever, et continuer à marcher sur le bon chemin, vers là-bas, chaque pas fait sur le chemin est un pas gagné pour nos successeurs, aussi petit soit-il. Tout ce qui compte est de tenir ferme en toute intransigeance face aux contraintes qui chercheraient à nous faire reculer sur le chemin, et cela sans violence, sans vengeance et sans lynchage, autant de principes révolutionnaires qui sont en eux-mêmes des pas en arrière sur le chemin royal.

L’intransigeance nécessaire dans la justice charitable est un entraînement infini et immense, l’art royal, l’art des rois de France par excellence. Il convient de savoir condamner de toutes ses forces les actes et principes mauvais, en restant charitable envers ceux qui les défendent ou s’y fourvoient en recherchant leur conversion véritable, qui passe quand il le faut par le châtiment qui peut être dur, mais toujours juste, comme le châtiment d’un père envers un enfant qui se perd. Il faut être conscient qu’aucun homme n’a la science infuse, ni la perfection pure, mais là justement est la force que donne le chemin royal pour permettre une justice habituelle et naturelle : le pécheur conscient de ses fautes et résolu à ne plus les répéter peut véritablement prendre pitié et faire preuve de miséricorde, car il sait pour lui-même le tragique et la grâce qui sublime le tragique par les bienfaits de l’espérance et de la foi.

Intransigeance donc. Qui dit intransigeance dit, dans notre monde actuel, désobéissance civile et dissidence habituelle et quotidienne. Étrange pour les tenants de la légitimité, direz-vous… Pourtant non. Le grand malheur de la France postrévolutionnaire est d’avoir eu des gouvernements usurpateurs à l’accessoire traditionnel mais aux racines révolutionnaires, qui leurrèrent de génération en génération les bons sujets qui croyaient obéir à la France, voire mourir pour elle, quand ils se faisaient insidieusement occire par la Révolution, laquelle occupe notre sol. Ce genre de marché de dupe est aujourd’hui hors de question, et il faut regagner, via l’intransigeance, une souveraineté absolue sur nos actions quotidiennes, avec un réalisme dirigé par les principes supérieurs et non pas par des considérations bourgeoises.

L’avantage de notre temps consiste en l’énormité de l’injustice ambiante de tout ce qui est légal, mais certainement pas légitime ; cela aide à prendre conscience de notre rôle de sujets, et de retrouver l’esprit légitime derrière la lettre froide et révolutionnaire des législations imbéciles.

Il nous faut donc désobéir à toute loi inique, à toute action (re)commandée mais injuste. Il ne faut pas non plus chercher à entrer systématiquement dans les cases et les procédures, qui ne sont pas forcément mauvaises prises individuellement, mais qui sont des tueuses de volonté et d’action : agir d’abord selon l’esprit, le bon sens, le bien et la divinité sans se préoccuper des pseudo-contraintes légales doit rester notre objectif. Seul le réel doit être une préoccupation devant rendre nos actions et nos comportements réels, réalistes et efficaces : ne tombons jamais dans l’idéalisme bêta, ni dans le pragmatisme aride : seul l’esprit incarné et seule la marche charnelle sur le chemin royal comptent.

Cela demande un travail immense sur nous-mêmes, et requiert de forger un courage social pour sortir avec courtoisie du confort de la conformité aux principes et aux institutions pervertis. Cela ne se fait pas en un jour, et il n’est pas possible, sauf exceptions, de changer de mauvaises habitudes ancrées depuis longtemps. Pourtant, en même temps, il est aisé, tellement les cas sont nombreux, d’incarner l’esprit royal de façon intransigeante dans des actions dissidentes, plus ou moins visibles, plus ou moins symboliques, plus ou moins efficaces. Chaque action intransigeante, parfois une désobéissance frontale, parfois une dissidence souple, parfois visible, parfois non, est un pas sur le chemin royal, est un acte d’espérance incarné qui nous sort de la fange, est un pas sur le chemin royal, est un comportement restaurateur.

Il n’y a pas de règle absolue en la matière si ce n’est un esprit royal de dissidence courtoise et ferme. Pas de recette mais un foisonnement de possibilités, chacun étant placé dans sa situation propre mais uni aux autres dans sa condition de sujet du roi, et de mortel. Donnons un exemple tout simple de cet esprit et d’une gradation possible. Le « mariage » républicain par exemple et la loi inique obligeant à se « marier » à la mairie avant que religieusement – à s’enregistrer administrativement pour le dire de façon exacte. Cette loi inique requiert la désobéissance systématique. Selon les possibilités de chacun, plusieurs niveaux de désobéissance sont pensables : le niveau inférieur de désobéissance consiste à dissocier mairie et église sans changer l’ordre de passage – aller à deux plus un ou deux témoins des mois en avance s’enregistrer à la mairie, puis se marier pour de vrai à l’église, au milieu des invités, des amis et de la fête ; tout le monde remarquera l’absence de mairie au grand jour, et l’intransigeance de l’esprit qui réinstalle naturellement chez soi et chez ses proches une autre possibilité de penser, tout en effaçant l’existence même de la loi inique, dans une ignorance superbe. Ce niveau est le plus faible, car nous restons dans la légalité, et il n’y a pas de risque substantiel, mais spirituellement le pas est grand déjà. Le niveau intermédiaire serait le pied de nez à la République : se marier pour de vrai d’abord à l’église, puis s’enregistrer administrativement à la mairie, pour rétablir l’ordre véritable, mais il faut ici un ministre du culte prêt à assumer le risque. Le niveau ultime enfin : ne pas aller s’enregistrer à la mairie, tout simplement, vu l’absurdité du « mariage civil », niveau qui permet d’incarner l’intransigeance et de montrer de façon éclatante son mépris pour les avantages matériels liés à l’enregistrement. Chacun devrait désobéir en fonction de ses possibilités, mais tout en courtoisie et sans provocation violente, toute désobéissance étant noble, et dont le niveau dépend de la place de chacun et de ses pouvoirs respectifs.

Voici un court exemple de cet esprit d’intransigeance pour marcher sur le chemin royal. Les possibilités sont infinies, et tout est bon pour incarner l’esprit français par excellence – qui nécessite de toujours rester courtois, même dans la fermeté et parfois la force, et noble et chevaleresque, même dans la prise des armes, spirituelles ou réelles.

Quelques autres exemples clefs : l’éducation, la liberté de parole, le non-conformisme, le non-respect des impôts iniques, le refus du système social en en sortant, le refus des ordres iniques, la résistance à tout esprit révolutionnaire, en son nom, en entreprise ou ailleurs, etc., etc.

Intransigeance charitable chevaleresque, fermeté miséricordieuse monarchique, puissance royale bienfaisante.

Pour Dieu, pour le Roy, pour la France,

Paul-Raymond du Lac

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