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[Saga Autarcie] Article 17 – Du fonctionnement du régime monarchique pendant l’ère Edo – 3 – Une période de restauration spirituelle

L’étude suivante se compose de 18 articles se suivant, à paraître à rythme hedomadaire. Articles précédents

Article 1 de la saga: L’autarcie au Japon ou le Sakoku 鎖国, première approche

Article 2 de la saga:  Les origines de l’autarcie nipponne

Article 3 de la saga:  Les origines du mot  d’ « autarcie » au Japon

Article 4 de la saga : Autarcie, question de point de vue

Article 5 de la saga : L’autarcie, politique pratique pour la protection du pays, tout simplement

Article 6 de la saga : De l’autarcie à l’ouverture du pays – toujours pour la protection du pays et pour le service du divin

Article 7 de la saga : L’influence de la pensée autarcique en Europe : Fichte contre la pensée kantienne

Article 8 de la saga :  Chauvinisme et pensée du Joi à la fin de l’ère Edo

Article 9 de la saga :  L’autarcie comme prolongement du chauvinisme légitimiste, réflexion sur la souveraineté

Article 10 de la saga :  Au centre et à la source, le Roi, autarcie et chauvinisme n’étant que des politiques pratiques.

Article 11 de la saga : La pression extérieure et la non-évidence de l’ouverture du pays : la signature des traités

Article 12 de la saga : L’union autour du Roi au-delà des dissensions superficielles : de l’idée chauvine purement défensive à l’idée chauvine de défense par l’expansion

Article 13 de la saga : Le chauvinisme, le vrai, comme amour de son pays, comme sentiment sain et nécessaire

Article 14 de la saga : Mise en parallèle et Contraste en Restauration Meiji et Révolution Française

Article 15 de la saga :  Du fonctionnement du régime monarchique pendant l’ère Edo – 1 – Du rôle sacredotal du Tennô

Article 16 de la saga :  Du fonctionnement du régime monarchique pendant l’ère Edo – 2 – un fonctionnement harmonieux entre Cour et Shogounat

Cette longue période de paix, harmonieuse sur de nombreux aspects, permit à la Cour de restaurer de nombreuses coutumes et cérémonies royales, et l’émergence Royale de la fin de la période, appuyée par les études nationales puis par les études de Mito qui influencèrent tout le pays, se concrétisa dans un glissement progressif rappelant le rôle aussi « exécutif » du Tennô, par essence absolu, qui devint le recours rassemblant tout le Japon dans un temps difficile menacé par la pression extérieure, pression contenant la menace d’éclater aussi en guerre intérieure – de type oppositions féodales Armagnacs-Bourguignons :

 « L’appellation Cour et Gouvernement sous la tente ne se répandit en réalité que pendant l’ère Ansei (1854-1860). On les appelait auparavant respectivement le Service Public et la Cité Interdite. Ce changement, finalement relativement récent, de nom correspond clairement à la volonté de placer le Tennô au-dessus du Shogoun, et signifiait sans fard que le Bakufu ne possédait que la puissance hégémonique quand la Cour était ainsi le gouvernement légitime du Japon. On pourrait ainsi penser que l’époque Edo possédait comme une double légitimité et un double gouvernement, mais ce n’est pas forcément le cas.  Le véritable détenteur du pouvoir pratique était évidemment le shôgoun (Grand Général pour la soumission des barbares). Ce titre de Shogoun était accordé par la Cour, et existe de façon continue depuis l’ère Kamakura, si on exclue les hégémonies de Nobunaga et Hideyoshi. Le Shogoun avait pour rôle d’incarner la clef de voute des maisons de chevalier, et Tokugawa Ieyasu ne déroge pas à la règle. »[1]

 « Le second précédent se trouve dans le Testament du Tennô retiré Kôraku, par lequel le titre de Tennô est rétabli. […] Cette volonté de kôraku de restaurer la Cour, et le besoin du Bakufu d’emprunter l’autorité de la Cour conduisit à l’émergence rapide de l’autorité de la Cour. »[2]

Conclusion provisoire :

Cette rapide étude n’épuise certainement pas le sujet, mais donne, espérons-le, des pistes de réflexion et des idées précieuses pour notre avenir aussi, en exposant des fonctionnements, des idées et des actions qui ont existé et se sont réalisés en réalité, tout en exposant cet esprit essentiel du fonctionnement « harmonieux » où le bien par excellence commande en dernière instance les actions et les décisions, l’emportant sur les intérêts privés et de parties, avec des heurts, certes, mais des heurts d’honneurs, de grandeurs et d’engagements, qui n’ont pas cet aspect « sale » des guerres de partis auxquelles nous assistons tous les jours partout dans nos sociétés contemporaines.

L’exemple japonais nous apprend aussi le prix de la souveraineté et de l’indépendance, qui ne peut s’acquérir et se conserver que dans une grande volonté consciente, claire et résolue. L’exemple japonais nous apporte aussi l’espoir en contredisant tout ce que la modernité présageait, parfait contre-exemple royal de la modernité.

Le travail est immense, entre invasions étrangères et désunion révolutionnaire, mais il mérite d’être fait, en se souvenant des choses simples et des actions accessibles, localisés, dans l’intransigeance et l’exemple, en vivant comme de bons sujets de notre bon Roi, et de bon serviteurs des desseins divins.

Annexe 1 – Sources

Livres :

  • Zenichi INOTANI, Fin de l’autarcie et son arrière-plan intellectuel (鎖国の崩壊と其思想的背景), Tôkyô, Université de Hitotsubashi, Shôgaku Kenkyû n°5 (2), 1925, p.589-651
  • Keiichirô KOBORI, De la pensée du Sakoku (鎖国の思想), Tôkyô, Chuko Shinsho, 1974
  • Akihiro MACHIDA, Histoire du Jôi pendant la fin du Bakufu (攘夷の幕末史), Tôkyô, Kôdansha, 2010
  • Toshihiko TAKANO, Le Bakufu de Edo et la Cour (江戸幕府と朝廷), Tôkyô, Editions Yamakawa, 2001

Articles:

  • Akihide OSHIMA, Bakin et “De l’isolationnisme”(馬琴と「鎖国論」), 2014, Kumamoto-kenritsu Daigaku Bungakubu, p.21-35
  • Yoshikazu IGAYA, Fin du pays fermé et arrière-plan intellectuel (鎖国の崩壊と其思想的背景), 2014, Hitotsubashi Daigaku, Shôgaku Kenkyû, p.589-651
  • Akira OTSUKI, De la pensée chauvine de Tani Sanzan (谷三山の尊王攘夷思想について), 1981, Osaka Shiritsudaigaku, Bungakubu Shigaku, p.792-806
  • Toshihiko Naitô, Les divers aspects du chauvinisme à la fin de l’ère Edo I et II (幕末における攘夷論の諸相), 1979, Niigata Daigaku, Hôritsu Daigakuin, Hôsei Riron No 12 et 13, , p.1-39 et p.263-282.

[1] Ibid, p.20 « なお、幕府や朝廷と言う呼び方は、実は幕末の安政期(一八五四~一八六〇)ころから使用された言葉で、それまではそれぞれ公儀・禁裏と呼ばれていた。これは、天皇を将軍の上に置き、覇府に過ぎない幕府より朝廷を日本の正統府とする考え方にもとづく呼び方であり、意外と最近の呼称なのだ。そうなると、江戸時代というのは朝廷・幕府の二重権力の時代であったかのように見えるが、幕末までは必ずしもそうではなかった。実際の権力者は、言うまでもなく将軍(=征夷大将軍)である。その将軍は朝廷から命じられる官職であり、鎌倉時代以降は織富政権期をのぞいて、武家の棟梁が任じられた。徳川家康もまた然りである。 »

[2] Ibid, p.96/97 朝勤行幸« 二つ目の事例として、光格上皇の遺勅として、天皇号の再興が見られた。[…] このような光格上皇の朝廷復古の意図と、幕府もまた朝廷権威を借りようとする意図から、朝廷権威は浮上していった。 »

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