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[Cinéma] Les deux Alfred

Voici un film français récent, bien français, et bien de 2020.

Ce film est intéressant à plusieurs égards.

Premièrement, il est franchouillard, et sans impuretés (disons plutôt quasiment, « juste » un bisou à un moment), ce qui est rare de nos jours.

Il est, de plus, une critique manifeste des dérives de notre société, mais sans rien dire frontalement, juste en « décrivant » une réalité malheureusement très actuelle, avec une touche d’humour quelque peu amer et absurde. Enfin, il met en scène des français de souche, comme on dit, dans leur « déchéance » quotidienne, victime d’une révolution permanente leur ravissant leur colonne vertébrale : c’est un film sur la survie du français mollusque post-moderne, qui a quelques restes d’une grandeur passée et d’un sentiment chrétien, mais qui ne sait plus s’appuyer car il n’est plus enseigné.

Il est aussi symptomatique que ce film sorte en 2020, c’est tout à fait à propos : sans le savoir il analyse les causes de la docilité servile pendant le COVID, qui s’explique par une culture de la dissimulation forcée par un système injuste poussant tout le monde à mentir publiquement pour continuer à survivre…L’atmosphère décrite par le film fait bien comprendre pourquoi la période COVID fut possible : les esprits et les habitudes étaient mûres…

Ce film expose d’abord l’inversion terrible de toutes nos valeurs dans nos sociétés, à commencer par l’inversion homme-femme : l’homme s’occupe des enfants, pendant que la femme, sous-marinière, est au loin dans un sous-marin en mission. Le banquier du héros demande d’ailleurs si maintenant les femmes peuvent aller dans le sous-marin…et la réponse est oui ; montrant au passage que les franchouillards n’acceptent pas bien cette inversion absurde.

Je précise que ces inversions ne sont pas une propagande, mais une description d’une réalité, qui fait souffrir et dont on se moque : regardons dans notre entourage. Combien aujourd’hui de maris sont forcés de vivre au crochet de leurs épouses, qui ont des places facilement – discrimination positive oblige, et une femme est plus docile donc plus facilement dirigeable (quoique en temps de crise et de décision cela va faire mal mais bon) – quand les maris, émasculés, dévirilisés et culpabilisés, sont forcés de perdre irrémédiablement leur dignité de chef, d’homme, et changent les couches…quand encore on leur laisse s’occuper des enfants.

Le film décrit ensuite l’abus insigne d’une société se « digitalisant » et faisant de la « start-up » un absolu : « l’uberisation » de la société fait croire que tout un chacun devient son propre chef. En fait, chacun devient un sous-prolétaire dématérialisé, comme l’ami improvisé du héros, qui fait des « petits-boulots » d’un nouveau genre, plus idiots les uns que les autres, dans une société où le lien devient bizarre et absurde, dématérialisé, et sans limites ni de temps ni de lieu.

Seule l’amitié, et un certain bon sens, permet à ces pauvres gens du survivre, et de garder une certaine forme d’humour dans une jungle qui se dit ne pas être plein de dangers.

Mais le clou du film est cette start-up dans laquelle le héros doit travailler, pour survivre, et qui se veut égalitaire, où les employés choisissent eux-mêmes (soi-disant) leurs vacances et leurs salaires, et où parler le franglais verbeux et pédant est la règle. Surtout, le président-tyran de cette entreprise a une règle : « No child » ; avoir des enfants est une cause de licenciement. Or le héros doit travailler pour survivre, donc il dissimule le fait qu’il a des enfatns, et tout le film va tourner autour de cette dissimulation, entre galettes des rois toute l’année, voiture sans chauffeurs qui fait n’importe quoi, et sorte de drone-robots livreurs qui chutent dans la rue un peut tout le temps sans prévenir…

Il faut avouer que l’on rie pas mal.

Et le film montre l’affrontement de deux mondes : le vieux monde paysan et plein de bon sens des 40-50 ans, et l’artificialité branchée franglaise des jeunots…intelligents qui derrière les faux-semblants savent qu’il faut des anciens pour faire du « business » (le héros est embauché pour prospecter, en gros, son village de naissance, un village de « pecnos profonds » où seul lui et ses vieux liens enracinés peuvent permettre de gagner l’affaire…).

Le fossé Paris-reste du monde, et ville-campagne est bien dépeint.

Or on comprend, on apprend, qu’en fait touts les employés de cette start-up ont des enfants, et qu’ils doivent dissimuler en permanence cette réalité contre tout bon sens, ils doivent mentir pour survivre dans un environnement contre-nature qui interdit les enfants ! Belle allégorie de la réalité de notre société aujourd’hui, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la société japonais de l’ère d’Edo, où tout le monde mentait habituellement (ou plutôt dissimulait habituellement) pour « rester dans les clous » de lois publiques absurdes et ne pas être embêter pour survivre…malgré une réalité inverse à celle demandée par les lois…

On comprend pourquoi le COVID a fait tant de dégâts et a trouvé si peu de résistance en face d’elle : notre société véhicule déjà cette dissimulation-mensonge, qui empêche de dire la vérité, et de réagir sainement, puisque chacun, mentant malgré lui, s’habitue au mensonge, et devient coupable au fond, tout en étant victime, et subissant encore et encore. Le jour où il faut réagir pour résister à une injustice, plus personne ne bouge, paralyser par l’usage ancré d’une dissimulation permanente imposé par un mensonge public récurrent…

Seule une jeune fille, voyant tout cela, va donner le courage aux employés de tout dire au chef… de façon très touchante.

Et le chef accepte, devant l’unanimité des employés, et il reste un humain, lui-même devenu père, et tout finit bien, à peu près. La leçon est claire, et de bon sens : il vaut mieux dire la vérité que dissimuler. Et même un tyran, étant homme, peut se convertir et devenir bon. Surtout, devant une unanimité, aucun chef ne peut résister car sinon il se retrouvera sans subordonnés, et donc ne pourra plus exister en tant que chef.

Evidemment, le problème de notre société démocratique est qu’il n’existe plus de chefs, comme dans ces « start-ups », et qu’il n’y a plus personne à qui se plaindre, que des agents filandreux n’ayant jamais suffisamment de responsabilités pour vous aider, mais toujours assez pour vous pressurer. Le film, sans le savoir encore, décrit une autre réalité naturelle : la nécessité de la hiérarchie, car sans elle rien ne peut se résoudre. Mieux vaut un tyran qui se convertit, qu’une démocratie tyrannique à sergents robotisés qui ne peut jamais faire mieux que toujours pressurer davantage…

Pour une fois qu’une production française est bonne, ne nous en privons pas !

Et comprenons la détresse de notre temps qui ne demande que de revenir à la chrétienté et au roi très chrétien pour corriger tous ces absurdités contre-nature !

Pour Dieu, pour le roi, pour la France

Antoine Michel

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