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D’un cinéma apostat à un cinéma païen, par Paul-Raymond du Lac

La paganisation de notre société s’en ressent jusqu’à la production cinématographique française depuis son existence.

Le cinéma commence véritablement dans les années 1930-1940, avant cela on n’en reste aux balbutiements : nous sommes déjà dans une époque qui n’est plus la chrétienté, où les états catholiques ont quasiment tous disparu et où, en France, le climat est très anticlérical, gnostique, et apostat.

Conséquence logique : tous les films, ou presque, aussi bien soient-ils, ont quelque chose d’anti-chrétien.

Avant 1968, disons que les films « présentent » mieux, mais ils sont tout de même très apostats d’esprit : ils ignorent systématiquement la perspective chrétienne, ce qui est déjà en soi un acte militant anti-chrétien à l’époque, quand toute la société est encore profondément chrétienne, et, trop souvent, on attaque la religion, ou on prône déjà, mine de rien, la décadence des mœurs. Ce qui est ainsi symptomatique, comme pour le roman, ce prédécesseur du cinéma, c’est l’omniprésence de la romance, de l’histoire d’amour, et de l’aventure épique, à la païenne, comme pour encourager aux relations sentimentales et libres. Le péché est embelli, suprecticement, et on encourage à la légereté et l’impureté, avec un emballage qui présente encore plutôt bien : mais sous l’emballage la réalité morale est déjà catastrophique.

Quelques exceptions confirment la règle, mais elles restent des exceptions.

Avec les années 1970 le film français s’enfoncent dans une décadence assumée du « tout impureté » : il devient impossible de trouver un film qui ne soit exempt de scènes impures, et encore moins de situations ou de dialogues impurs ! Le comble fut certainement ce film pornographique promu à Cannes il y a quelques années… Et même quand les films de production française, assez ridicules, évitent le pire, ils présentent toujours des situations morales dégradées, en les justifiant d’une façon ou d’une autre. La normalité cintématographique est ainsi anti-chrétienne et confinant les spectateurs dans une impureté crasse, qui les empêche de s’élever spirituellement.

Il semble néanmoins que, depuis quelques années, certains films français sortent de cette période anti-chrétienne pour passer à un stade post-chrétien, comme en témoignent « Les deux Alfred » et « Mon chat et moi ». Dans la société post-chrétienne actuelle, on ne peut plus dire, à part certains forcenés héritiers d’un autre temps, que la société soit positivement (en posant des actes volontaires) anti-chrétienne et anti-cléricale : il n’y a plus ni clercs, ni moines, ni prêtres ; l’église a cessé de dire la vérité et de parler à contre-temps, elle ne gêne plus personne, ni la vérité ni les clercs ne sont ainsi combattus frontalement par les grouvernements – et l’ignorance crasse des gouvernants sur la messe par exemple, lors du COVID, le montre bien. C’est triste mais c’est la réalité, et cette réalité s’en ressent sur le contemporain, fatigué et avachi, perdu dans les affres de la modernité ; il y a encore une majorité de baptisés, mais jamais enseignés, et encore plus perdus que les autres, puisqu’en plus toute sa tradition est niée, oubliée, perdue. Le français lambda de 2024, qu’il soit président ou smicard ne sait tout simplement plus rien de la religion.

Dans cette situation, les films se paganisent (entendez qu’ils ne prennent plus en compte le facteur chrétien, ni en le niant, ni en le présentant, la cinématographie se développe dans un autre univers), avec un certain reste chrétien indistinct – comme des ruines – qui rend le tout plus triste. Qu’est-ce à dire ?

L’impureté n’est plus automatique, et on ne sent plus ce côté apostat et positivement satanique de vouloir légitimer pour légitimer, et systématiquement, le mal. Le « trop » de vices et de péchés en est venu comme à écœurer le contemporain post-chrétien : il en vomit et il en souffre, le français de 2024 en a marre, car il étouffe de péchés, et personnee ne lui explique pourquoi. Il est un homme qui veut survivre, et il sent bien que quelque chose ne tourne pas rond. Il est fatigué du péché, donc il ne veut pas non plus trop en voir au cinéma…

Ces films récents viennent comme constater cet état de fait, ils sont plus réalistes et plus descriptifs, moins idéologiques, et beaucoup plus tristes.

On passe de l’âge anti-chrétien du vice triomphant qui veut faire croire que plus on pêche plus on est heureux, par l’amour libre, la libération et tout ce que vous voulez, au vice qui a triomphé, et qui laisse derrière lui un tas de décombres fumant bien loin des promesses de bonheur… Le néo-païen fatigué de vices veut le cacher sous le tapis, et oublier son état déchu.

Ces films le constatent, et, indirectement, avec une sorte de fond chrétien restant quelque part et qui connaît encore un tout petit peu quelques valeurs chrétiennes, critiquent cette réalité, sans savoir bien en expliquer les causes et encore moins les résoudre grâce à la vision chrétienne que le moderne ne possède plus.

Il en ressort ainsi une grande tristesse, et un côté désespérant de cette réalité paganisée, où l’homme déchu qui ne connaît plus la grâce, est toujours seul devant sa déchéance et sa misère, ce qui est encore accentué par la chute particulière à la France qui est passé de pays très chrétien en état de grâce à homme déchu de base, païen barbare lambda, qui n’a plus la force de faire semblant de se prendre pour quelqu’un d’heureux en légitimant ses vices, comme le font la plupart des païen, car le français possède encore malgré tout un vieux fond chrétien qui lui rappelle qu’il n’y a pas de bonheur sur cette terre.

Ce genre de tristesse, un peu désespérante, plutôt réaliste, est bien plus discret sur le péché lui-même que l’apostat satanique, mais constatant sans bien comprendre les conséquences du péché et de la chute, se retrouve souvent dans le cinéma païen, le japonais par exemple, reflétant bien la détresse de l’homme sans Dieu.

Notre passé chrétien est pourtant là, et il y a de fiers catholiques encore valeureux en France : ils peuvent œuvrer à ramener leurs frères dans la foi, et ceux qui ne sont plus baptisés mais dont tous leurs ancêtres l’étaient, et encore ceux qui, musulman ou autre, connaissant la France peu ou prou, et ne demandent qu’à comprendre que tout ce qui est aimable dans notre pays est avant tout notre catholicité et notre royalisme !

Pour un cinéma chrétien et royal !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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