Societé

J’y étais !

Première remarque : je ne sais pas compter jusqu’à 1 400 000, mais si je suis sûr d’une chose, c’est bien que nous étions plus de 300 000 !

De toute la France, de tout âge et de tout milieu, dans une ambiance familiale où chacun parlait à chacun. Un vrai bonheur et un bel espoir que de constater que cette France là est bien réelle et qu’il se pourrait bien qu’elle soit la vraie majorité.

J’étais donc dès 14 h en haut de l’avenue de la Grande Armée, bien placé pour voir qu’elle ne suffirait pas à contenir tout le monde. Aussi ne fus-je pas surpris d’entendre rapidement que les forces de l’ordre commençaient à se poser des questions vu la densité des manifestants de La Défense aux Sablons…

Au passage, discours militant d’Henri Guaino bien accueilli.

Puis ouverture de Foch et Carnot… Pas autant de monde sur la plus large avenue de Paris, mais quand même… Et puis Victor Hugo… Bref, il commençait à devenir évident que les Champs-Élysées étaient prenables.

Ah au fait j’oubliais, j’y étais ! Avec les députés, les familles et les enfants à goûter aux joies de l’aérosol. Ça ne dure pas trop longtemps, mais sur le moment, c’est sacrément dissuasif. Christine B., anonyme mais courageuse manifestante peut en témoigner ! Mais ça ne nous a pas empêchés de nous rendre vers 18 heures le plus simplement et plus tranquillement du monde sur les Champs-Élysées.

Si simplement et tranquillement que je ne m’imagine pas un instant que cela n’était pas prévu. Ou alors nos forces de police sont totalement inefficientes ! J’étais donc au Rond-Point des Champs, directement face au cordon de CRS, à 2 mètres du commandant de brigade et d’une jeune préfète, tout deux très à l’écoute de leur radio. Les jeunes assis scandant des slogans amusants, bref, toujours festifs mais moins familiaux. J’estime avec prudence qu’au maximum nous étions 15 000.

Une dizaine d’activistes de Jeunesse Identitaires et aussi quelques éléments du GUD (rien qui ne ressemble à une horde en furie) ont sorti leur drapeau jaune, mais ils ont été copieusement sifflés. Drapeau vite rangé, mais montés sur le feu rouge, ils continuaient à chauffer l’ambiance par des slogans bien trouvés. Florilège : « L’apéro chez Flamby », « Du pastis pour la police »… Et aussi quelques Marseillaise bien chantées : les CRS n’y étaient visiblement pas insensibles.

On a pu croire un instant que la foule venant par l’avenue Montaigne et commençant à bien prendre place sur la deuxième partie des Champs entre le Rond-Point et la Concorde pourrait prendre à revers notre barrage et se joindre à nous, mais non : elle fut facilement poussée vers la sortie.

Je décidais alors de rentrer à la maison et de voir la suite à la télé.

Journaux de 20 heures, extraordinaires : sur TF1 comme sur France 2, ouverture du journal sur la manif et fin du sujet à 20h04 ! TF1 mettant en avant le côté familial et bon enfant, interviewant des provinciaux sur le quai de la gare, France 2, mettant en avant les échauffourées.

Heureusement BFM tournait bien en boucle sur le sujet, d’autant qu’une de ses journalistes a été bien malmenée. I Télé un peu moins. LCI ? Je n’ai que les chaînes gratuites…

J’ai été témoin sur place d’une certaine animosité à l’égard des médias, les manifestants n’hésitant pas à les accuser d’être partisans et de diffuser une vérité politiquement correcte loin de la réalité.

Puis vinrent les déclarations des politiques au pouvoir : est-il vraiment nécessaire que je commente ? Une telle mauvaise foi, un tel décalage avec ce dont j’ai été le témoin en disent long sur l’état de notre démocratie.

En mai, j’y serai : et vous ?

Arnaud de Lamberticourt

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