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Cinéma. Quo Vadis (2001)

 

Il est des classiques du cinéma qui ont l’avantage de plonger dans une époque, et qui vieillissent bien. Quo Vadis en est. Et son « remake » de 2001 passe très bien. Nous le conseillons d’ailleurs plus que la version de 1951, car moins naïf historiquement, en particulier sur l’esclavage, et moins lent.

 

A l’heure où les humanités ne sont plus enseignées et où la jeunesse n’a plus d’idée, même vague, de ce que pouvait bien être l’antiquité romaine au temps du Christ, ce genre de film permet de donner quelques éléments. Et il ne fait pas semblant de cacher « pudiquement » tout ce qui a trait au christianisme.

 

Le titre lui-même, « Quo Vadis, (Domine) ? », « Où allez-vous Seigneur ? » provient de la dernière scène du film qui illustre le passage de l’acte des apôtres fameux où Saint Pierre, fuyant la persécution sous la pression de son entourage, est appelé par Jésus lui-même à aller accueillir sa croix.

 

Soulignons aussi, et peut-être surtout, que la description de cet empire romain et païen au sommet de sa gloire est très parlante, surtout dans notre monde contemporain, qui s’en approche. Du pain et des jeux, et une férocité tout à fait atroce qui se pare de jolis atours de « civilisation ».

Les personnages de Pétrone et de Néron sont bien interprétés, et on comprend pourquoi il ne fait pas bon d’être trop près d’un « dieu vivant », aux caprices changeants. On comprend aussi comment l’empereur, aussi absolu soit-il, est dépendant de coutumes ancestrales et de la pression populaire. On comprend encore comment la force règle tout : notre siècle y est, tant dans les persécutions envers les chrétiens et les hommes de bonne volonté (incarnés par Pétrone ou le héros, qui se convertit). Rien de nouveau sous le soleil, seules les modalités changent : on vous supprime des réseaux internet, avant de vous empêcher d’acheter et de vendre, puis un jour on vous supprimera tout court.

 

Le film montre bien comment la haine contre les chrétiens, tout à fait diabolique, apparaît et se développe, avec ses Judas, et comment les âmes qui ne se sont pas encore positionnées doivent bien se décider…un jour ou l’autre. Et comment encore les chrétiens parviennent à transmettre la Foi en restant prudent et soudés, et de par leur réseau exceptionnel : car la foi touche tout le monde, à tous les niveaux de la société.

 

Bref, évoquons un bémol sur ce film de référence : la description des sacrements est bien légère et rapide ; peut-être l’influence de l’archéologisme des années 50 ? C’est dommage, car ni messe n’est présentée, et l’octroi du baptême à deux reprises est si négligé et rapide, que l’on n’y croit pas, surtout quand on sait l’importance à cette époque de l’initiation chrétienne des catéchumènes.

 

Hormis cela, ce film donne beaucoup à penser.

 

Bon, je n’ai pas parlé de l’histoire d’amour des deux héros, qui ravira le grand nombre, avec le passage de cet amour-éros à un amour-sacrifice, tout à fait chrétien.

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Rémi Martin

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