Social et économie

[Un émigré en France]Une histoire de taxis

Certains petits détails parlent parfois plus que de grandes démonstrations.

Toujours à la gare du nord après un dîner avec un vieil ami, je me dis que je vais rentrer chez mon hôte en taxi, histoire de voir ce que cela devient après des années – et je dois avouer que la fatigue du voyage s’accumulant, le trajet en métro me décourage.

Je vais donc devant la gare du Nord, ou des dizaines de taxis libres s’alignent au bord du trottoir. Naïf, je me dirige vers un des véhicules, et je demande au chauffeur à travers la vitre ouverte si je peux monter. « Pour aller où ? », « Avenue Marceau ». Puis le chauffeur, l’air désolé, me dit qu’ils n’ont pas le droit de nous faire monter ici…il aurait bien voulu, mais on dirait que la menace qui pèse sur lui est plus grande. Il m’indique alors gentiment de contourner le coin de la gare, là-bas, et aller dans la petite rue latérale pour monter dans un taxi.

Je m’y rends. Et là, je vois une file de taxis qui prend des voyageurs, à une sorte de station de taxis. Je m’approche, et je fais mine d’aller vers un véhicule, mais je me rends compte qu’en fait il y a une file d’attente, bien sinueuse, avec des dizaines de personne. Et il y a qu’une file, avec un guichet et un molosse noir, qui surveille, on ne sait pas trop pourquoi.

 

 

C’est le comble, vue le débit de voyageur, il va falloir attendre au moins vingt minutes à tout le moins, alors même que quelques mètres plus loin des dizaines de taxis patientent pour prendre des voyageurs, et qu’ils pourraient les embarquer facilement en même temps, puisqu’ils sont garés le long du trottoir devant la gare.

 

En bref, l’organisation est plus qu’absurde : on fait attendre les voyageurs et les chauffeurs de taxi. Pourquoi ? Qui sait, sécurité, totalitarisme sanitaire, ou autre ? En tout cas, j’ai l’impression d’être dans un état policier en guerre, style Bagdad à l’époque de la guerre…

 

J’abandonne l’idée du taxi, et j’entends en aparté un moto-taxi dire à un client potentiel « forfait de 50 euros intra-muros »… 50 euros ? Je n’ose imaginer le prix du taxi, j’abandonne complètement l’idée du taxi : perdre du temps et payer cher, sans compter les désagréments probables du fait que je n’ai ni téléphone ni application, ni autres nouveautés digitales… cela ne vaut pas le coup ; je repars en métro.

 

Il semblerait que pour les taxis c’est comme avant en pire : cher, indisponible, et maintenant en plus contrôlé et rendu difficile d’accès par les « autorités »…

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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