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[Cinéma] La mélodie du bonheur (1965)

Ce très bon film retrace de façon assez libre la première partie de la vie de la famille Von Trapp.

Pour connaître cette vie exceptionnelle qui peut servir à toute famille, à toute maman et à tout papa pour l’éducation catholique de ses enfants, tout en retraçant une époque que nous méconnaissons en France, il suffit de lire le livre La Famille des chanteurs von Trapp, pour la version française, écrit par Mme Maria-Augustina Von Trapp.

Le film reste excellent, du genre où l’on sort mieux après qu’avant, dans une joie toute catholique. Le côté comédie musicale pourrait en rebuter certains, et l’évident accent sur l’histoire d’amour reste dans la fibre du genre, mais pourtant rien d’impur, et rien que des considérations qui élèvent, sérieuses, et surtout bien catholiques.

Nous rappelons ici l’histoire complète : une gouvernante fait un miracle chez un capitaine catholique veuf dont la vie de famille, avec 7 enfants, est d’une tristesse bien peu catholique. Il va finalement se remarier et cette famille noble Autrichienne va devoir s’exiler avec l’Anschluss, et vivra dans la misère aux États-Unis. Elle fera de l’apostolat et survivra en montant une chorale familiale.

Le film est, en particulier, tout à fait profond sur le devoir catholique de cette jeune novice dont la vocation n’est pas d’être religieuse, mais sera de se marier avec le capitaine veuf Von Trapp. Lequel a 7 enfants, qu’il élève comme à la caserne, dans une tristesse, liée à la mort de son épouse, dont il ne se remet pas.

Maria-Augustina se voit ordonner par sa mère supérieure d’aller devenir la gouvernante de cette fratrie, car visiblement ses années de noviciat lui donnent du fil à retordre pour suivre la règle, malgré la charité divine, ancrée et profonde dans son âme. Elle aime chanter, et son noviciat ne parvient pas à lui faire sacrifier son amour du chant.

Maria-Augustina se retrouve donc dans cette famille, et, (certes avec quelques libertés avec la réalité) va parvenir à remettre une joie profondément chrétienne dans ce foyer.

Nous découvrons la beauté autrichienne de Salzbourg, avec des paysages magnifiques, qui donne envie de connaître ces contrées très chrétiennes, qui ont été durement victimes du nazisme à l’époque, comme en témoigne ce film.

L’aspect catholique est très bien mis en valeur, en particulier sur deux aspects : Maria-Augustina remet la foi chrétienne dans ce foyer – en réimposant de façon délicate le bénédicité par exemple qui était négligé.

Puis, elle montre la force de la conversion chrétienne par le sacrifice et l’exemple, en avalant parfois les couleuvres et en subissant l’injustice.

Enfin, elle manifeste comment se décide une vocation, en bonne intelligence avec une mère supérieure, véritable bonne mère. C’est le portrait d’une jeune femme qui ne veut pas, au début, accepter sa vocation maritale, et s’enfuit au monastère, devenant novice.

La mère supérieure explique bien que le monastère ne doit pas être ni un lieu de refuge ni de fuite, et qu’il faut affronter sa vocation pour faire la volonté de Dieu, qui diffère selon chacun, et qui ne présume de rien sur le degré de sainteté selon son état.

Il faut enfin évidemment citer la qualité et la beauté de ces chants, sans que l’on ne tombe dans le ridicule et la grandiloquence si communs aux comédies musicales contemporaines.

Ce film a quelque chose de sain, de joyeux. Il témoigne d’une histoire, il fait du bien à l’âme, et manifeste comment une société encore très chrétienne parvenait à régler des problèmes qui sont souvent insolubles pour nos contemporains. L’histoire des von Trapp montre comment un veuf peut s’en sortir, avec un couvent qui prie et aide avec discernement, malgré des inévitables frictions qui ne dégénèrent pas en guerre, mais sont des épreuves au contraire pour vérifier la volonté de Dieu. Je pense en particulier aux actions de la Princesse, fiancée du veuf, qui veut habilement et par amour pour son fiancé, éloigner cette gouvernante, dont il est visible que Dieu veut qu’elle se marie au capitaine.

Enfin, et ce détail n’est pas négligeable, on sent comment une société totalitaire rampante parvient à maturité, et combien comme partout, les pires persécuteurs sont ces frères qui trahissent et qui deviennent les suppôts d’un nouveau régime, car ils acquièrent un pouvoir qu’ils n’auraient pu acquérir, vu leur médiocrité sans une terreur et la trahison.

Le film manifeste aussi comment il faut réagir dans ce genre de contexte : au début, malgré les menaces, d’abord lointaines, il n’y a rien à faire, il faut continuer son œuvre.

Puis, quand la menace s’accentue, il faut continuer de s’assumer, et ne rien accepter dans le compromis, rien… en sachant les conséquences qui s’ensuivront.

Puis, quand ce n’est plus tenable, quand le Léviathan exige avec violence l’inacceptable, il faut résister : fuir ou aller au martyre.

Dieu a voulu que les von Trapp parviennent à fuir, pour une vie de croix multiples aux États-Unis, passant d’une vie noble dans un beau domaine, à la misère et au mépris que l’étranger peut subir en exil, encore plus s’il est catholique.

Ainsi, La Mélodie du bonheur reste une référence à voir, et surtout à recommander à nos connaissances, car il peut faire de l’apostolat en douceur.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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