Vie des royalistes

Paris, place de la Concorde, 21 janvier 2016 – discours de Pierre Jeanthon

Avant de nous séparer, à la suite du Chœur Montjoie St Denis, nous entonnerons la complainte de Louis XVI aux Français dont les derniers vers sont « Puisse mon sang en coulant sous vos yeux- Dans votre cœur éteindre la haine ».

Sire, que votre message soit enfin entendu par un peuple encore divisé par ceux qui opposent une France lumineuse née en 1789 à celle obscure de l’Ancien régime.

Pour la République, la seule repentance qui vaille consiste à exiger que les Français d’aujourd’hui demandent pardon pour les péchés commis hier par ceux qui avaient le tort de ne pas être républicains. .

Le postulat révolutionnaire qui a libéré ces pauvres pécheurs est bien connu, « Dieu n’existe pas », d’où la conclusion que prête Dostoïevski à l’un des Frères Karamasov, « sans Dieu, tout est permis » ; ou presque tout, car à l’époque les sciences étaient trop jeunes pour entrer en conflit avec la loi naturelle.

Les choses ont commencé d’évoluer au siècle dernier avec les végétaux génétiquement modifiés et le clonage animal, puis se sont accélérées de façon fulgurante au début du XXIème au point que les avancées scientifiques en génétique, bionique, biologie et robotique peuvent modifier la nature de l’humain, voire conduire à la fin de l’espèce humaine pour reprendre le titre de l’ouvrage dans lequel J.P. Dickès recense les transgressions permanentes envers l’ordre naturel.

Un siècle après Karamasov, les « soixante-huitards » remplaçaient « sans Dieu, tout est permis «  par « il est interdit d’interdire » et vint  l’heure des avancées sociétales : IVG, mariage pour tous, théorie du genre, GPA, eugénisme…qui ont permis au marché des sciences sans conscience d’imposer sa dictature à la chair et à l’esprit.

Dictature d’autant plus contraignante qu’en plaçant la politique sous la tutelle de l’économie, l’idéologie mondialiste avait consacré l’universalité des lois du marché.

Résultat de ce qui précède, perché sur son orgueil, l’homme-Dieu vit que la genèse de l’humanité nouvelle était bonne et dès lors il fut interdit de penser autrement.

Le 10 mars 1793, en Anjou et dans le Bas Poitou, le tocsin appelait à la révolte un peuple qui voulait récupérer ses « bons prêtres », chasser les intrus, désarmer les gardes nationaux missionnés pour défendre les institutions de la République  et refuser la conscription des 300 000 hommes décidée par la Convention. Appel entendu, les villageois prirent les armes et entrèrent en résistance.

En remplaçant « récupérer ses bons prêtres » par « récupérer nos racines chrétiennes », « chasser l’intrus » par « chasser l’homme nouveau », « désarmer les gardes nationaux » par « désarmer la pensée unique » et « refuser la conscription » par « refuser la dilution de la France dans la soupe mondialiste anglo-saxonne », nous nous trouvons dans une situation quasi identique à celle des brigands de 1793. Reste à sonner le tocsin, entrer en résistance et engager le combat pour Dieu, la France et que son peuple ne soit pas submergé par l’humanité nouvelle.

D’abord avec les idées, mais au train où vont les évènements peut-être avec les armes ; car l’Histoire montre que toutes les dictatures engendrent l’exaspération qu’une étincelle transforme en haine et que la haine conduit à la guerre.

Que ce soit par les idées ou par les armes le but de la guerre est la victoire, celui de la victoire est la paix et la paix sans pardon ne dure pas.

Que vaudrait notre combat pour que l’homme nouveau ne remplace pas celui crée à l’image de Dieu miséricordieux si nous ne pardonnons pas ?

Comment être victorieux si, faute de pardonner, nous étions privés du soutien divin de Celui qui a daigné partager notre humanité ?

Que les géants de 1793 aient été vaincus après avoir bataillé et pardonné ne doit rien changer à notre détermination ; par leur sacrifice ils nous ont transmis le message inclus dans le testament de Louis XVI, message que le Roi tenait de Celui qui, avant de mourir sur la croix, demandait à son Père de pardonner à ses bourreaux.

En engageant le combat, à notre tour nous transmettrons le même message aux générations futures. L’heure de la victoire de l’humilité sur l’orgueil appartient à Dieu ; que nous importe de ne pas la connaître, puisque nous savons qu’elle viendra et qu’alors, de surcroît, un roi sera donné à la France enfin en paix avec son Histoire.

Vive Dieu, vive la France et vive son roi !

Pierre Jeanthon

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