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Sermon sur la pêche miraculeuse et l’évangélisation

Chers lecteurs, beaucoup d’entre vous profitent sans doute de leurs vacances estivales pour partir à la pêche, et initier leurs fils, petits-fils ou neveux à cette saine activité. J’ai donc décidé de vous parler cette semaine du récit de la pêche miraculeuse. Par-delà le but de rapporter un fait historique prouvant la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, ce récit a pour but de nous instruire de quelques réalités spirituelles concernant l’Église et l’évangélisation.

I – La barque de Saint Pierre

Notre Seigneur Jésus instruisait les foules au sujet de Dieu, de Sa bonté pour nous, de la nécessité de L’aimer en retour de tout notre cœur et ainsi obtenir le bonheur éternel. Les gens étaient attirés vers Jésus en raison de Sa bonté, de Ses miracles, de la sainteté de Sa vie et de la force de Ses discours. Ce jour-là, pour rassembler la foule en face de Lui et se faire bien entendre, Jésus monta dans la barque de Pierre et de là Il prêcha.

Si Jésus choisit la barque de Saint Pierre, ce n’est pas par hasard. Il y a une signification. Saint Grégoire dit que cette barque de Pierre d’où Jésus instruisit le peuple signifie l’Église catholique, fondée par Jésus et confiée à Saint Pierre et ses successeurs, c’est-à-dire les Papes. C’est à travers cette seule Église que Jésus donne ses enseignements divins aux hommes. De même que, hors de la barque, il n’y a que les flots agités dans lesquels on finit par se noyer, ainsi en dehors de l’Église catholique, il n’y a que des enseignements inconsistants dans lesquels les hommes s’épuisent vainement pendant leur vie et qui à la mort ne leur laissent que le désespoir.

II – La mission de Saint Pierre

Après avoir prêché Lui-même à la foule, Notre Seigneur Jésus-Christ donne un commandement à Saint Pierre :

« Allez en eaux profondes et jetez vos filets pour pêcher. »

Est-ce que Jésus était réellement soucieux d’attraper des poissons pour Son repas du soir ? Non, évidement. Ce commandement a aussi une signification symbolique. Jésus donne à ses Apôtres, et à Saint Pierre en particulier, la mission d’aller chercher tous les hommes, même ceux qui habitent aux confins de la terre, même ceux qui sont enfoncés dans les profondeurs de l’erreur et de l’immoralité, afin de les tirer vers les sommets de la sainteté. L’Église catholique n’a pas d’autre buts que de travailler à la gloire de Dieu et de Jésus-Christ en Les faisant connaître et aimer par tous les hommes, et ainsi de procurer à ceux-ci le vrai bonheur. Car l’homme ne trouve son vrai bonheur que dans la connaissance de la Vérité, dans l’admiration de la beauté et dans l’amour du bien, toutes choses qui ne se trouvent parfaitement qu’en Dieu, et en lesquels nous ne sommes introduits que par Jésus-Christ seul.

Après l’Ascension, Saint Pierre et ses successeurs ont bien rempli la mission qu’ils avaient reçue. Ils ont envoyé des missionnaires dans le monde entier, jusque dans les régions les plus extrêmes comme l’Arctique, l’Himalaya, les forêts équatoriales d’Afrique ou d’Amérique du Sud, les îles d’Océanie. Ils ont envoyé des missionnaires inlassablement, malgré l’hostilité cruelle des peuples, malgré les dangers et les maladies, malgré les morts nombreux. Dans toute l’histoire de l’humanité, il n’y a que l’Église catholique qui a fait une telle œuvre. Pourquoi ? Parce que pour faire une telle œuvre, il faut une force divine que seule l’Église catholique possède de par son Fondateur, Notre Seigneur Jésus-Christ.

III – Le travail de nuit

Au commandement de Jésus, Saint Pierre répondit :

« Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur Votre parole, je jetterai le filet ».

Saint Pierre mentionne que la nuit est le meilleur moment pour la pêche ; si donc ils n’ont rien pris pendant la nuit, ils ne prendront très probablement rien pendant le jour. Mais Saint Pierre et ses compagnons eurent foi en la parole de Jésus, ils jetèrent les filets et « ils prirent une si grande quantité de poissons, que leur filet se rompait » (Lk 5 ; 5-6). Si l’Évangéliste nous rapporte la remarque de Saint Pierre au sujet de la pêche de jour et la pêche de nuit, ce n’est pas simplement pour mettre davantage en valeur l’aspect miraculeux de cette pêche. Il y a là aussi une signification spirituelle importante. Jésus a dit :

« Je suis la lumière du monde ; celui qui Me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jn 8 ;12).

Pêcher pendant le jour signifie donc amener les hommes à la possession du vrai, du beau, du bien par Jésus Christ. Pêcher pendant la nuit signifie vouloir amener les hommes à cette possession en dehors de Jésus Christ. Or quel est le résultat d’une telle volonté ? C’est l’échec le plus complet.

Voyez dans l’histoire de l’humanité tous ces hommes qu’on appelle des sages ou des philosophes ou des chefs spirituels, par exemple en Asie Bouddha, Confucius, Lao Tseu, ou le Dalaï Lama. Ils ont prétendu ou prétendent mener les hommes vers la vérité, la paix la sainteté et le bonheur. En vain. Dans l’histoire de l’humanité, qui seule a pu transformer les peuples de telle sorte à les faire passer de la brutalité et la violence à l’ordre et la paix, de l’ignorance au développement des sciences de l’esprit les plus fines, de l’immoralité vers la pratique des vertus ? C’est l’Église catholique. Comment ? En faisant connaître et aimer Jésus-Christ, en faisant respecter Sa loi d’amour. Si la civilisation européenne a largement surpassé toutes les autres sur terre, c’est tout simplement parce que l’Église catholique a forgé cette civilisation pendant des siècles, plus que toute autre.

Le plus grand malheur de toute l’histoire du Japon, c’est le choix de ses chefs politiques au XVIIe siècle de proscrire Jésus-Christ et d’empêcher l’Église de répandre son influence bienfaisante dans ce pays. Quand Saint François Xavier est allé au Japon, cette action de l’Église a commencé et a porté des premiers fruits de sainteté. Elle devait logiquement mener la civilisation japonaise au sommet de son génie propre, comme elle le fit pour la civilisation européenne. Mais ce n’est pas ce qui est arrivé, malheureusement. Car les chefs politiques du Japon ont fait le choix de l’orgueil, c’est-à-dire qu’ils ont voulu se suffire à eux-mêmes et trouver en eux-mêmes leur perfection. Ils se sont emprisonnés eux-mêmes et la plupart de leurs sujets dans l’ignorance de l’intelligence humaine, dans la malice et la faiblesse de la volonté humaine. S’est donc appliqué au Japon l’avertissement de la Sainte Vierge dans son Magnificat :

« Dieu a dispersé ceux qui s’enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur. Il a renversé les puissants de leur trône, et Il a élevé les humbles. Il a rempli de biens les affamés, et Il a renvoyé les riches les mains vides. » (Lc 1 ;51).

Conclusion

Chers lecteurs, il ne nous appartient pas de refaire l’histoire du monde. Par contre, il appartient à chacun de nous, personnellement, d’imiter Saint Pierre là où nous sommes : « Sur votre parole, je jetterai le filet ».

Jeter le filet signifie travailler au salut des âmes. Le faire sur la parole de Jésus, cela signifie travailler toujours et partout selon le bon plaisir de Notre Seigneur, et en union avec Lui. Nous travaillons selon le bon plaisir de Jésus quand nous nous efforçons de Le faire connaître et aimer aux personnes qu’Il met sur notre chemin, au cours de notre vie. Nous agissons en union avec Jésus quand, du début à la fin, nous ne cherchons que la gloire de Dieu et le bien des âmes, et quand nous demandons instamment et avec persévérance à Jésus de convertir les âmes par Sa grâce. Car ouvrir les intelligences à la lumière de la Vérité divine, et mouvoir les cœurs à l’Amour divin, ce n’est pas une œuvre humaine, mais une œuvre divine.

Que Notre-Dame, Reine des Apôtres, nous donne un zèle apostolique inlassable. Amen.

Un prêtre missionnaire au Japon

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