Tribunes

Sermon sur le renouvellement de la Passion du Christ à cause de nos péchés

Dans l’Évangile, Notre Seigneur Jésus-Christ fait l’annonce suivante au sujet de Lui-même: « Il sera livré aux gentils, et moqué, et injurié, et couvert de crachats ; et après l’avoir flagellé on le mettra à mort et il ressuscitera le 3e jour ». (Lc 18 ;31). Qui a fait tout ce mal à Jésus-Christ ? Historiquement, ce sont les Juifs et les Romains, mais moralement ce sont tous les hommes, et parmi les hommes, ce sont aussi les Chrétiens !

Voyons donc comment, nous aussi, les Chrétiens d’aujourd’hui, sommes malheureusement coupables de trahison envers Notre Seigneur.

I – Nos trahisons

Judas a trahi Notre Seigneur. Nous aussi. Judas était l’ami de Jésus et son apôtre ; pourtant, pour satisfaire son avarice, il proposa à Caïphe, l’ennemi juré de Notre Seigneur : « Que voulez-vous me donner ? et moi, je vous Le livrerai » (Mt 26 ;15). Judas a trahi Notre Seigneur pour 30 pièces d’argent, c’est-à-dire pas grand-chose, soit le prix d’une femme esclave.

Nous les chrétiens, nous sommes les amis et les disciples de Jésus. Nous Lui avons voué fidélité par les promesses de notre baptême. Nous participons à sa vie divine par la grâce sanctifiante. Nous recevons la Sainte Communion en signe d’union et d’amitié. Et pourtant, pour satisfaire nos passions, nous trahissons Jésus par le péché mortel. D’une certaine façon, nous disons au démon, au monde et à la chair les mêmes paroles que Judas à Caïphe : « Que me donnerez-vous pour satisfaire ma passion ? Moi, je vous livrerai ce Jésus qui est en moi ». Pour un plaisir passager, une gloire qui s’évanouira bientôt, une richesse que nous perdrons à la mort, une satisfaction momentanée d’amour propre, autrement dit pour pas grand-chose, nous trahissons Notre Seigneur et nous vendons notre vie éternelle.

II – Nos moqueries et nos insultes

Les Juifs et les Romains ont insulté, moqué et outragé Notre Seigneur chez Anne et Caïphe, chez Hérode, chez Pilate lors du couronnement d’épines, au calvaire… De nos jours, les suppôts de Satan continuent l’œuvre des Juifs et des Romains : ils n’ont de cesse de salir et de moquer Notre Seigneur et Son Église par leurs paroles, leurs écrits, leurs vidéos, leurs films, leurs spectacles…

Mais nous aussi, Chrétiens, nous outrageons Jésus. Il y a les Chrétiens qui reçoivent la Sainte Communion en état de péché mortel. Ils se moquent de Jésus car ils prétendent être ses amis alors qu’ils sont ses ennemis.

Il y a les Chrétiens qui se laissent aller au péché tout en se disant qu’ils iront se confesser ensuite. Ils se moquent de la bonté et de la miséricorde de Notre Seigneur.

Il y a les Chrétiens qui se plaignent que les Commandements de Dieu sont trop difficiles à suivre, par exemple assister à la Messe le dimanche. Mais ces mêmes Chrétiens ne sont jamais trop fatigués pour satisfaire leurs envies de plaisir, d’argent, de distractions, de gloire. Ils se moquent de Notre Seigneur et de Sa Loi.

Il y a les Chrétiens qui s’habillent n’importe comment et qui se comportent sans respect dans les églises. Ils se moquent de Notre Seigneur et de Ses lieux sacrés. Il y a les Chrétiens qui participent à des liturgies plus ou moins ridicules ou à des célébrations plus ou moins blasphématoires de la Messe. Ils se moquent de Jésus et de sa Croix.

Il y a les Chrétiens qui se taisent lâchement quand Notre Seigneur et Sa doctrine sont bafoués ou moqués devant eux. Ils participent par leur silence aux outrages faits contre Notre Seigneur.

III – Nos flagellations

Notre Seigneur a voulu connaître tous les types de souffrances — la souffrance physique, la souffrance morale et la souffrance spirituelle — et ce au maximum, afin d’expier nos péchés de tous types. La flagellation fut surtout une souffrance de la peau et du sens du toucher.

Notre Seigneur a voulu cette souffrance pour expier particulièrement tous nos péchés de sensualité et de luxure. Saint Alphonse Ligori raconte que Notre Seigneur apparut un jour tout couvert de plaies et de sang à une grande pécheresse de Rome : « Me reconnais-tu, lui dit Jésus ? Vois ce que j’ai souffert pour toi ! Voilà où m’ont réduit tes nombreux péchés. » À cette vue, la femme éclata en sanglots, demanda pardon et se convertit sincèrement.

Quels sont les Chrétiens qui flagellent Notre Seigneur Jésus ? Ce sont les âmes consacrées qui sont infidèles à leur vœu de chasteté, les époux qui violent la sainteté de leur mariage, les jeunes gens et les jeunes filles qui s’engagent dans toutes sortes de légèretés, immodesties et impudicités.

Tous ceux qui se laissent aller à tout acte, pensées ou désir impurs volontaires flagellent Notre Seigneur !

IV – Notre crime

Les Juifs ont tué Notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Augustin leur dit ceci : « Vous, ô Juifs, vous avez tué réellement Jésus. Comment l’avez-vous tué ? Par le glaive de votre langue. Car vous avez aiguisé vos langues comme des épées. Et quand l’avez-vous frappé, sinon lorsque vous avez crié : Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». Mais combien y a-t-il de Chrétiens qui veulent aussi la mort de Notre Seigneur ?

Les Chrétiens renégats qui participent à des profanations de la Sainte Eucharistie veulent la mort de Jésus, mais c’est aussi le cas des Chrétiens qui commettent un péché mortel, détruisant ainsi la présence de Jésus dans leur âme !

De la même manière, les parents chrétiens qui mènent une vie mondaine et qui ne s’occupent guère de l’éducation catholique de leurs enfants détruisent la présence de Jésus dans leur famille !

De la même manière, les Chrétiens qui promeuvent la liberté religieuse et le laïcisme dans les États détruisent la présence de Jésus dans la société civile !

De la même manière, les Chrétiens qui apportent leur soutien à la révolution conciliaire de Vatican II détruisent la présence de Jésus dans l’Église et dans le monde !

Conclusion

Chers amis, après avoir pris conscience que, nous Chrétiens, par nos péchés, nous trahissons, insultons, flagellons et tuons Notre Seigneur Jésus-Christ, rappelons-nous la plainte qu’Il nous a adressé dans le psaume 55, 13-15 : « Si mon ennemi m’avait maudit, je l’aurais supporté. Et si celui qui me haïssait avait parlé de moi avec insolence, peut-être me serais-je caché de lui. Mais [c’est toi qui m’offense], toi qui ne faisais qu’un avec moi, mon conseiller et mon ami ; toi qui avec moi partageais les doux mets de ma table : avec qui je marchais avec tant d’union dans la maison de Dieu ! ».

Soyons profondément conscients d’avoir offensé Notre Seigneur Jésus, et sachons Lui offrir régulièrement réparation, par nos sacrifices et notre pénitence sincère et généreuse. Amen.

Un prêtre missionnaire au Japon

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.