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Un chrétien peut-il manger de la viande halal ?

Depuis bientôt vingt ans maintenant, nous n’entendons plus parler que de viande halal. Les pseudo-restaurants de fast-food ne vendent plus que cela ; les kebabs font florès jusque dans nos villages ; les cantines scolaires en servent à leurs élèves malgré la sacro-sainte laïcité (sacro-sainte quand elle est dirigée contre le catholicisme, bien sûr), et ce y compris dans certaines écoles dites catholiques. Selon la Chambre d’agriculture d’Île-de-France, c’est 100 % de la viande abattue sur le territoire francilien qui l’est selon les rituels halal ou casher¹.

Pour qu’une viande soit qualifiée de halal (licite), elle doit ne pas provenir d’un animal haram, c’est-à-dire impur au yeux d’Allah (ce qui est le cas du porc en particulier) et l’animal dont elle est issue doit avoir été abattue de manière rituelle : l’animal doit avoir été tué de la main d’un musulman adulte et en possession de toutes ses facultés mentales (âqil) ; et par égorgement (dabh), par ponction à la veine jugulaire au bas du cou (nahr) ou par blessure au cou (aqar) par le biais d’une arme dont la lame est assez tranchante pour faire couler le sang ; enfin, le sacrificateur et l’animal doivent regarder vers la Mecque durant l’abattage, pendant que le premier récite une prière précise².

En France, pour qu’une viande soit officiellement certifiée halal, deux conditions s’ajoutent aux précédentes. Le sacrificateur musulman doit avoir préalablement reçu une certification, qui ne peut être décernée que par les grandes mosquées de Paris, d’Évry et de Lyon, et les animaux doivent avoir été égorgés en toute conscience, c’est-à-dire sans avoir été étourdis auparavant (ce qui est contraire aux normes européennes… mais des dérogations sont systématiquement accordées pour les viandes halal et casher).

De la possibilité de consommer de la viande « consacrée au nom d’Allah »

Contrairement à la mise à mort d’un mouton (plus rarement d’un veau) durant la fête de l’Aïd el-Kebir par exemple, l’abattage rituel n’est pas stricto sensu un sacrifice, néanmoins il s’y apparente en tout puisqu’il est effectué selon les même préceptes et les mêmes rituels que le sacrifice. Dans un cas comme dans l’autre, les abatteurs sont d’ailleurs appelés « sacrificateurs »³. De plus, la viande halal est considérée par les musulmans comme « consacrée par le Nom d’Allah » et une forte ambiguïté demeure quant au statut de l’abattage, y compris chez  les oulémas et autres savants de l’islam, qui parlent communément de « sacrifices4 ». Ainsi, la viande halal peut être assimilée sans mal aux viandes offertes aux idoles que consommaient les païens de l’Antiquité. Cela tombe bien car Saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, donne les principes à appliquer par les chrétiens pour la consommation de telles viandes, le principe général étant que l’offrande de viande aux idoles ne change rien pour la viande puisque les faux dieux n’existent pas et ne sauraient donc avoir d’influence sur elle :

« Pour ce qui est donc des viandes immolées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’un seul » (VIII, 4).

Le seul vrai Dieu est le Dieu trine — Père, Fils et Saint-Esprit — que Jésus-Christ nous a révélé, or les musulmans refusent la Trinité. Allah n’est donc pas le Dieu vivant et véritable. Le dieu des musulmans n’existe pas, son invocation ne peut donc rien changer à la viande, de même que l’orientation de l’animal vers la Mecque. Aussi, en soit, les chrétiens peuvent manger de la viande halal.

Au principe général, saint Paul ajoute toutefois deux principes limitant cette possibilité. Le premier est celui de la charité, qui nous oblige à ne pas scandaliser nos frères dans le Christ. Si un chrétien moins bien formé est persuadé que manger de la viande immolée aux idoles est un péché, et qu’il est poussé à le faire en voyant des chrétiens se le permettre ouvertement, il péchera véritablement en imitant leur conduite :

« Car s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, pour nous néanmoins, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.

Mais tous n’ont pas cette connaissance. Quelques-uns, conservant encore leur ancienne manière d’envisager l’idole, mangent de ces viandes comme ayant été immolées à une idole, et leur conscience, qui est faible, se trouve souillée. Un aliment n’est pas chose qui nous recommande à Dieu ; si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus ; si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins. Toutefois prenez garde que cette liberté dont vous jouissez ne devienne une occasion de chute pour les faibles.

Car si quelqu’un voit celui qui a la science assis à table dans un temple consacré aux idoles, sa conscience, qui est faible, ne le déterminera-t-elle pas à manger des viandes offertes aux idoles ? Et ainsi périra par ta science ton frère encore faible, pour qui le Christ est mort !

En péchant de la sorte contre vos frères, et en violentant leur conscience encore faible, vous péchez contre le Christ. C’est pourquoi, si un aliment est une occasion de chute pour mon frère, je me passerai éternellement de viande, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute. » (VIII, 5–13).

Nous devons donc nous abstenir si nous risquons sur ce point de troubler la conscience de nos frères (d’anciens musulmans convertis au catholicisme, par exemple).

Le deuxième principe limitatif est celui qui interdit la consommation de telles viandes dans le cadre d’un culte païen. Car si les idoles ne sont rien, leur culte s’adresse au démon :

« Ce que les païens immolent, ils l’immolent aux démons, et non à Dieu. Or je ne veux pas que vous soyez en société avec les démons. Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur, et le calice du démon » (X, 20).

[…]  Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout est permis, mais tout n’est pas expédient; tout est permis, mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre avantage, mais celui d’autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans faire aucune question par motif de conscience ; car « la terre est au Seigneur, de même que tout ce qu’elle renferme ». Si un infidèle vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu’on vous présentera, sans faire aucune question par motif de conscience.

Mais si quelqu’un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice [aux idoles], n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a donné ce renseignement et à cause de la conscience. Je dis la conscience, non pas la vôtre, mais celle d’autrui. Pourquoi en effet ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère ? Si je mange avec action de grâces, pourquoi serais-je blâmé pour une chose dont je rends grâces ? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. » (X, 22-31)

Appliqué à notre cas, ce principe interdit toute participation à un repas directement lié au culte musulman, comme le serait un repas de rupture de jeûne (iftar), entre autres.

Ainsi, si nous nous en tenions strictement à ces principes, le chrétien devrait pouvoir manger de la viande halal, en acheter et accepter une invitation à dîner chez un musulman, mais devrait s’en abstenir si une telle consommation allait contre la profession publique de la foi catholique en tant que repas lié à une pratique islamique ou si un chrétien risquait d’être scandalisé par cette manière d’agir.

De l’impossibilité pour un chrétien de payer un impôt à l’islam

Dans La République et l’Islam (2002), dirigée par les universitaires Jeanne-Hélène Kaltenbach et Michèle Tribalat, Christian Delorme alertait déjà :

« Il y a des intérêts financiers énormes derrière cette question de la viande halal. Qui dit « viande halal » dit, en effet, fournisseurs bénéficiant d’agréments par des autorités ou des instances religieuses. Et qui dit « agrément » dit pourcentage financier versé aux autorités, aux instances et aux sacrificateur mandatés » (page 258).

Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon (l’une des trois habilitées à délivrer des certifications), déclarait le 12 août 2010 au Parisien : « Par kilo de viande, la certification halal coûte entre 10 à 15 centimes d’euros ».

Acheter halal, c’est donc verser une taxe, un impôt à l’islam et participer pécuniairement à l’islamisation de la France. Cet élément restreint donc les conclusions énoncées ci-dessus. En conséquence, un chrétien peut manger une viande halal qu’on lui offre, mais il ne peut pas en acheter car il financerait par cet acte le culte musulman (ce que font du reste allègrement bon nombre de collectivités publiques). Un tel achat par un chrétien serait donc une coopération au mal, à savoir l’extension de l’islam, coopération matérielle et non formelle car le chrétien n’est pas supposé financer de gaieté de cœur la religion de Mahomet. Coopération minime, certes, mais bien réelle.

Une question politique ?

Un dernier élément à prendre en compte est l’aspect politique de la question. Les musulmans, introduits en masse dans notre pays — faisant perdre à celui-ci ce qui lui restait encore de civilisation chrétienne —, avancent leurs pions pour islamiser la société française. Les mosquées poussent comme des champignons grâce aux aides généreuses accordées par ceux qui gèrent vos impôts. On ne peut plus désormais rater le ramadan, à moins de vivre en ermite dans les causses du Quercy, et encore ! C’est maintenant l’offensive de la viande halal. En 2007, déjà 32 % des animaux abattus l’étaient de manière rituelle, soit plus de 3 400 000 sur quelques 10 705 000. Et c’était il y a plus de quinze ans ! or cela n’a fait qu’augment depuis ! Nous mangeons tous du halal sans le savoir, car toute cette viande n’est pas vendue dans la filière halal ; une partie est fourguée dans le circuit classique5. On peut, en France, organiser des soupes populaires halal, mais prétendre distribuer gratuitement de la soupe au cochon aux nécessiteux est passible des foudres de la loi. Les grandes enseignes, les chaînes de restauration rapide s’engouffrent dans ce créneau commercial qui leur assure les bonnes grâces d’une partie non négligeable de leur clientèle. Ils sont les nouveaux collaborateurs de l’islamisation de la France.

Un catholique soucieux d’œuvrer à la rechristianisation de son pays évitera toute compromission avec l’Islam, qui grignote de plus en plus l’espace public, et s’interdira tout acte — même le plus minime — susceptible de conforter la religion d’Allah.

D’après M. l’Abbé Ludovic Girod6


1 « Toute la viande abattue en Ile-de-France est halal et casher », L’Express, 21 février 2012.

2 Dalil Boubakeur, « Rapport de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris à propos du sacrifice islamique des animaux destinés à la consommation halal… », RSDA, 2/2010, p. 168-171.

3 Françoise Armengaud, « Abattage rituel et sacrifice », RSDA, 2/2010, p. 225-226.

4 Moreno al-Ajamî, « Le halal : l’abattage rituel selon le Coran et en Islam », 24 janvier 2018, sur www.alajami.fr. Voir aussi : Dalil Boubakeur, op. cit.

5 Selon la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France : « En France on estime que 30% de la viande est abattue selon les rites musulman et juif alors que la demande ne représente que 7 % ; 23 % sont donc commercialisés comme de la viande traditionnelle » (L’Express, op. cit.).

6 Abbé Ludovic Girod, « Puis-je manger halal ? », La Sainte Ampoule, n° 188, septembre-octobre 2010.

Une réflexion sur “Un chrétien peut-il manger de la viande halal ?

  • Oscar Guitton

    Attention aux mots, Allah signifie Dieu en arabe, donc nos amis catholiques arabes disent aussi Allah

    Répondre

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