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Sur Radio Courtoisie, Paul de Lacvivier analyse les différences entre les royautés chrétiennes et païennes

Dans le Libre Journal des Chevau-légers du 26 mai 2022, Luc Le Garsmeur recevait l’historienne Dominique Sabourdin-Perrin, notre rédacteur en chef Paul de Lacvivier, également doctorant en histoire du droit japonais, et le père Bruno Gerthoux, prêtre catholique et archiviste du diocèse d’Avignon, sur le thème des royautés.

Paul de Lacvivier, en particulier, y évoque brièvement notre média, avant d’analyser en profondeur ce qui distingue la matrice des sociétés et monarchies païennes de celle des sociétés et royautés chrétiennes, ses connaissances de la France et du Japon lui permettant de s’appuyer sur des exemples très concrets :

2 réflexions sur “Sur Radio Courtoisie, Paul de Lacvivier analyse les différences entre les royautés chrétiennes et païennes

  • Pierre de Meuse

    Pardonnez-moi, une fois de plus, de discuter (sur) vos propos, mais les textes shogounaux que vous citez ne me paraissent pas décisifs pour différencier une monarchie païenne et une monarchie chrétienne, car on en trouve de similaires dans la France royale du XVII° siècle. La sanction du fameux duel Montmorency-Bouteville contre d’Harcourt en est la preuve, partielle il est vrai, (car la peine capitale ne fut exécutée que pour les récidivistes). Le principe de la raison d’État passait donc bien avant la recherche de la justice. “Il vaut mieux une injustice qu’un désordre” disait Goethe. De même l’exemple du pain vendu (à bas prix, reconnaissez-vous) plutôt que d’être donné, ressortit plutôt de.la nécessité de respecter l’honneur des récipiendaires. Il n’est pas déshonorant d’acheter des choses au rabais alors qu’il l’est d’accepter des dons faits aux indigents. Remarquez d’ailleurs que la notion d’honneur elle-même fut considérée comme non-chrétienne par certains théologiens au Concile de Trente. Bref, un régime païen comme un régime chrétien obéissent à des nécessités naturelles auxquelles il ne peut se refuser.

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    • Très cher Monsieur, je vous remercie de vos intéressants commentaires. Ils mériteraient une réponse circonstanciée que, j’espère, mes travaux pourront un jour apporter. En attendant, je vous propose cette émission qui tombe fort à propos sur l’absolutisme royal à l’ère moderne :
      https://www.radiocourtoisie.fr/2022/06/04/libre-journal-de-la-plus-grande-france-du-4-juin-2022-reflexion-politique-autour-de-la-democratie-contemporaine/

      Vous avez raison de dire que le « droit naturel » est universel et dépasse les mondes païen et chrétien, mais ma thèse est de souligner que le monde païen outrepasse le droit naturel à en devenir contre-nature. Pour les chartes dont je parle, il ne s’agit pas de simples duels entre chevaliers — la vengeance guerrière (qui prenait des tournures de vendetta, loin de nos duels qui ne tuaient au pire que les protagonistes) était interdite par ailleurs, mais tolérée dans les faits — le shougun était guerrier aussi. Je parle de ce principe de droit qui faisait qu’en cas de conflit, on ne cherchait plus qui avait raison ou tort, ou ce qui s’était passé : l’on punissait sévèrement et également les deux parties sur le simple fait d’avoir brisé « l’harmonie ».

      La raison d’état qui émerge ainsi à l’ère moderne et qui préfigure notre État-monstre, est en ce sens une paganisation d’une société très chrétienne — paganisation freinée par ses fondamentaux chrétiens. Cette modernisation de l’État, au sens idéologique, vient ainsi contredire frontalement la nature de la monarchie très chrétienne dont la justice était la première mission, adossée à la justice chrétienne.

      Ce que je dis encore, c’est que l’ère edo devient certes contre-nature en ce sens, mais ce n’était pas forcément le cas quelques siècles plus tôt, quand on appliquait une véritable justice, bien que païenne et non pas chrétienne.

      Tout cela mériterait des développements plus amples. Si Dieu le veut, je creuserai pour étayer tout cela.

      Au plaisir de discuter avec vous en chair et en os, un de ces jours.

      Je vous remercie de vos remarques qui me permettent de nourrir mes recherches,

      Paul de Lacvivier

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