Histoire

Madame Elisabeth de France : une grâce du ciel au milieu de l’enfer

ABATTRE LE PRINCIPE DE L’AUTORITE DIVINE

C’est qu’en effet, on ne saurait mettre en doute la volonté de la Révolution française ‘ D’abattre le principe de l’autorité divine ‘. C’est bien ce qu’affirme Pie VI dans son Allocution consistoriale du 11 juin 1793 : ‘ Le Roi très Chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie…

Sœur de Louis XVI, Madame Elisabeth naquit le 3 mai 1764. Douée d’une nature vive, d’un caractère noble et généreux. Sa douceur inaltérable n’excluait pas en elle le courage et l’énergie. Elle savait quand il en était besoin, montrer une fermeté qu’on lui ne lui supposait point dans les circonstances ordinaires de la vie.

Pour ses dix-sept ans, le Roi veut lui faire don d’une demeure digne d’elle, sans l’en prévenir, Marie-Antoinette emmène Madame Elisabeth en promenade, ‘ Si vous voulez dit la Reine, nous nous arrêterons à cette maison de Montreuil où vous alliez volontiers quand vous étiez enfant ‘, ‘ Cela me fera grand plaisir, répondit Madame Elisabeth, car j’y ai passé des heures très agréables ‘. Au moment où elles franchissaient le seuil de la maison, ‘ Ma sœur, dit Marie Antoinette, vous êtes ici chez vous. Ce sera votre petit Trianon. Le Roi se fait un plaisir de vous offrir ce cadeau et me laisse la joie de vous l’annoncer ‘.

DE NOBLES SENTIMENTS

Rien ne pouvait être plus agréable à notre Princesse, elle va y organiser sa vie comme elle l’entend, au milieu de ses plus intimes amies. : ‘ Dans la prière, le travail, le soin des pauvres ; elle y oublie la cour et ses dangers, elle y façonne sa vertu au contact intime de Dieu qu’elle porte dans son cœur ‘ (R.P. Charton)

Elle s’y montrera un vrai précurseur de toutes les œuvres sociales, arrivée à un grand empire sur elle même. Elle ne va pas cesser désormais de grandir en âge, en science et en vertu. Son éducation développa dans son âme et dans son cœur les belles et douces qualités dont la nature l’avait dotée, et qui lui permirent, jusqu’aux derniers instants de sa vie, d’extérioriser les nobles sentiments qui ont fait d’elle une des plus touchantes victimes de la Terreur.

Dans son récent ouvrage consacré à Madame Elisabeth, Anne Bernet précise avec une finesse d’analyse : ‘ Ce n’était pas une pieuse vieille fille ‘. C’était l’Ange du Temple, une véritable joie extatique pour sa famille. C’était également une tête politique qui tentera jusqu’au bout de s’opposer à la Révolution. Elle a dit ‘ Ah, si seulement j’étais Roi ‘. Une certitude, elle était vouée à la croix, cette petite fille de Louis XV.

Ce caractère bien trempé brûle d’aimer : ‘ Qu’ai-je fait de ma vie ‘ s’écrie-t-elle un jour, elle se prépare à la mort, elle se sacrifie au nom de la Royauté.

En 1789, elle a vingt-cinq ans, et Versailles est devenu un véritable coupe-gorge. Elle va plus vite comprendre que son frère Louis que cette Révolution n’est pas contre la monarchie mais contre les chrétiens, contre Dieu. Ce Roi très chrétien, quand enfin, pressentant sans doute son rôle satisfactoire à la justice divine pour les crimes de son peuple et pour les fautes de sa race, il avait demandé à sa sœur de ne pas entrer au Carmel où elle se sentait attirée : ‘ Elisabeth, j’ai besoin de vous ‘. Sœur admirable, elle s’était inclinée. Elle défendra le Roi, le suivra, le justifiera, même contre ses propres convictions. Il est le Roi.

En octobre 1789, la Révolution ramène violemment la Famille Royale à Paris. A partir de ce moment, Madame Elisabeth va partager la vie quotidienne de la Famille Royale aux Tuileries. Elle y organisera une association de prières en l’honneur du Sacré-cœur. A ce moment là elle entre vraiment dans l’Histoire.

A l’instant où elle reçut le coup fatal, une odeur de rose se répandit sur toute la Place Louis XV. ‘ On voit dans la vie des Saints que ce miracle d’un parfum suave se répandant, tout à coup, est arrivé plus d’une fois au moment de Saint personnages ‘

Prions pour Madame Elisabeth, qu’elle refasse ce Royaume de France, tant demandé aujourd’hui, et souhaitons au Duc d’Anjou l’appui nécessaire à cette renaissance, je puis vous dire quelle fait des miracles.

Eric Muth

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