Histoire

[CEH] De la religion d’Henri IV, par l’abbé Christian-Philippe Chanut. Partie 3 : Un Prince indécis, soumis à la Providence divine (1572-1583)

De la religion d’Henri IV

Par l’abbé Christian-Philippe Chanut

Partie 1 : Un petit prince aux rudiments catholiques (1553-1562)

Partie 2. Un protestant tolérant et catholicisant (1562-1572)

Partie 3 : Un Prince indécis, soumis à la Providence divine (1572-1583)

On a tout dit du mariage1 et du massacre de la Saint-Barthélemy qui le suivit2 pour qu’on n’y revienne pas ici. En revanche, il faut s’attarder sur l’abjuration que le roi de Navarre fit ensuite de la religion calviniste. Après que le prince de Condé3, au sortir d’une colère mémorable où Charles IX faillit le tuer d’un coup de dague, eut abjuré entre les mains du nonce apostolique4 (12 septembre 1572), le roi de Navarre, sous le prétexte de se faire instruire de la religion catholique, obtint un délai où il fut chapitré par un ancien de pasteur calviniste d’Orléans, Hugues Sureau du Rosier, qui venait de se convertir. Sous prétexte que l’ancien pasteur revint plus tard à l’hérésie, on a beaucoup dit, trop vite à mon sens, que la peut était sons seul argument. Or, ce faisant, on oublie que, pour nombre de ses contemporains, la différence entre le calvinisme et le catholicisme est moins une affaire de dogmes qu’une réflexion sur les œuvres et l’inscription dans la tradition ecclésiale : il s’agissait moins de passer d’une croyance à une autre croyance, mais d’un univers philosophique à un autre univers philosophique. L’abjuration du roi de Navarre fut faite dans les mains du nonce, le 26 septembre, et, trois jours plus tard, Henri assistait à la messe du chapitre de l’ordre de Saint-Michel.

Catherine de Médicis qui ne serait pas contentée d’une simple abjuration, fit en sorte que la situation du roi de Navarre devint irréversible. Outre qu’il dut écrire au pape Grégoire XIII5 pour supplier humblement sa réconciliation à l’Eglise catholique (3 octobre 1572)6, il fut bien obligé de gouverner son royaume comme un roi catholique : Antoine de Gramont, revenu lui aussi dans le giron de l’Eglise romaine, fut nommé son lieutenant général en Béarn dont les Etats reçurent un édit de sommation pour abolir les ordonnances ecclésiastiques de Jeanne d’Albret et rétablir le culte catholique (16 octobre 1572). Lorsque, malgré les recommandations du roi de Navarre, les gens de La Rochelle eurent refusé de recevoir Biron7 que Charles IX leur envoyait comme capitaine et gouverner et que François de La Noue8, envoyé par Catherine Médicis pour les calmer, ne put faire autrement que de se mettre à la tête des révoltés, l’armée royale qui rassemblait tous les princes, se mit lentement en branle, sous le commandement du duc d’Anjou9. François de La Noue, agressé par le pasteur fanatique La Place, rejoignit l’armée royale (12 mars 1573).

Le roi de Navarre faisait « bonne mone et dissimulait ses déplaisirs avec un tel artifice qu’il ne semblait pas qu’il eût aucun ressentiment de ce qui s’était passé, s’accommodant avec tous ceux qu’il croyait mêmement être ses ennemis, tellement que chacun était dans cette opinion que ses pensées étaient du tout détournées du souvenir de ce qu’on lui avait fait souffrir. Il faisait le rieur et le bon compagnon de tout ce qui s’y passait et se moquait de ceux qui y étaient attrapés »10. Pendant cette quatrième guerre de religion (septembre 1572 à juillet 1573)11, le roi de Navarre fut du côté de la cour d’où, même si la reine mère le tenait en liberté surveillée, il aurait pu s’échapper, ne fût-ce qu’après la mort de Charles IX (30 mai 1574), comme le fit Monsieur12 (15 septembre 1575) pour rejoindre un point ou l’autre de la révolte généralisée dans le royaume. Or, Henri attendait, non point une occasion de s’échapper, mais une situation qui lui permît de ne pas se trouver au second plan, derrière Condé pour les huguenots ou derrière Monsieur pour les mécontents. Le 3 février 1576, lors d’une chasse à Senlis, le roi de Navarre s’échappait de la cour, rejoignait, en quatre jours, Alençon où il resta jusqu’au 11 février. Puis il descendit jusqu’à Saumur où il arriva le 26 février, et se dirigea lentement vers le Sud-Ouest et la Guyenne dont il espérait le gouvernement s’il restait catholique13. Il serait contraire à la vérité de croire qu’en s’enfuyant de la cour, avec autant de catholiques que de protestants14, Henri de Navarre avait déjà arrêté de retourner à l’hérésie comme étaient trop contents de le dire les ambassadeurs de Venise (21 février) et de Florence (23 février). N’en déplaise à Pierre Matthieu (1563-1621), l’historiographe officiel, qui fixe la décision de Saumur. Si, à Alençon, il assista au prêche « sans nulle façon ou cérémonie », ce n’était que parce qu’on y baptisait le fils de son médecin, Caillard. Agrippa d’Aubigné écrira que « la cour de Saumur et de Thouars fut trois mois sans religion, si bien que, d’elle, il ne se présenta à la cène15 que deux gentilshommes. »

Après la paix de Beaulieu (6 mai 1576), investi du gouvernement de Guyenne, du Poitou et de l’Angoumois, considérant que, restant catholique, il ne serait que le second, derrière Monsieur, sans pouvoir compter sur l’appui des protestants, mais que, redevenu calviniste, il serait le premier, puisque aîné de la Maison de Bourbon dont le prince de Condé n’était qu’un cadet, le 13 juin 1576, en présence de sa sœur Catherine, à Thouars, Henri de Navarre abjura officiellement le catholicisme. Cependant, force est de constater que la religion du roi de Navarre qui n’était pas le sceptique imaginé par certains beaux esprits, mais plutôt une espèce de fataliste, est très éloignée du fanatisme de la plupart de ses coreligionnaires. À tel point qu’il écrira aux Guyennois que « la religion se plante au cœur des hommes par la force de la doctrine et persuasion, et se confirme par l’exemple de vie et non par le glaive ».

Pour lui-même, ayant une très haute idée de sa vocation royale, il comptait fermement que la Providence, si tant est qu’il se trompait, lui indiquerait le bon chemin du salut. Dans sa réponse A Messieurs les gens tenant les états à Blois, il écrira qu’« il a accoutumé de prier Dieu et de le prier en une si belle assemblée que si sa religion est la bonne, comme il croit, il veuille l’y confirmer et assurer ; que si elle est mauvaise, lui donner force et moyen pour aider à la chasser de ce royaume et de tout le monde s’il est possible ». Il ajoutait, ce qui dut faire trembler plus d’un de ses coreligionnaires : « instruisez-moi, je ne suis point opiniâtre. Prenez le chemin d’instruire, vous y profiterez infiniment. Car si vous me montrez une autre vérité que celle que je crois, je m’y rendrai et ferai plus ». Par ailleurs, il souhaitait qu’un concile réellement œcuménique réconciliât les chrétiens dans un moyen terme. À en croire Pierre de l’Estoile (1540-1611), il faut moins douter de l’abjuration du protestantisme que de l’abjuration du catholicisme, puisqu’il fait dire au roi de Navarre : « Je n’ai regret que pour deux choses que j’ai laissées à Paris, la messe et ma femme : toutefois pour la messe, j’essaierai de m’en passer ; mais pour ma femme, je ne puis, et la veux ravoir. »

Si, quand le prince de Condé parlait de « notre parti », il songeait à la victoire de l’alliance des calvinistes, y compris au-delà des frontières, le roi de Navarre, employant la même expression, l’explicitait ainsi : « ceux de la Religion et catholiques associés », ne songeant qu’à la paix et à la prospérité du royaume de France : « Nous sommes tous Français, et concitoyens d’une même patrie », dit-il aux Guyennois. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire les ordonnances d’Agen, données par Henri le 1er avril 1577 où il invitait les ressortissants de son gouvernement « à vivre et se comporte amiablement les uns avec les autres, ni se quereller, injurier, provoquer, troubler ni empêcher respectivement en leur religion, jouissance de leurs biens, sans rien entreprendre les uns contre les autres ».

Dès avant que ne mourut Monsieur (à Château-Thierry, le 10 juin 1584), le roi de Navarre était regardé comme le successeur présomptif du roi de France. Ceux qui voulaient, à l’instar d’Henri III16 (intelligent, subtil et magnifique monarque que les guerres de religion ont empêché de donner sa mesure), que se continuât la monarchie légitime, sachant la loi fondamentale de catholicité, rappelée par les états généraux de Blois, en 1576, cherchaient à convaincre le roi de Navarre pour qu’il rentrât dans le giron de l’Église catholique. Ne nous y trompons pas, si l’héritier légitime de la couronne de France, redevenu catholique, n’avait pas succédé à Henri III, le royaume des lys n’aurait plus jamais été ce que, progressivement, les rois (mérovingiens, carolingiens et capétiens) l’avaient fait. Outre que l’on aurait abandonné pour toujours la stabilité héréditaire (de mâle en mâle par ordre de primogéniture), l’avènement d’un quelconque prince de la Maison de Lorraine (Guise) aurait entraîné celui-ci à régner sur un état régi par les espérances de la Ligue, que Jean Bodin voulait qu’on appelât non pas « rébellion mais révolution17 » ; il en aurait été évidemment de même avec un prince venu d’Espagne ou de toute autre Maison18, fût-ce de l’illustre Maison de Bourbon.

En revanche si Henri IV était resté protestant, il aurait dû faire droit aux échafaudages politiques des calvinistes qui rêvaient des Provinces-Unies du Midi. L’enjeu de l’abjuration d’Henri IV, et c’était bien l’avis de ceux que l’on appelait les « politiques », était moins une affaire religion que de monarchie : ou les lois fondamentales du royaume étaient respectées, ou la monarchie capétienne, d’une manière ou d’une autre, s’écroulait. De part et d’autre, chez les catholiques comme chez les protestants, les monarchomaques, contestataires de la monarchie absolue de droit divin étaient à l’ordre du jour19. En revanche, le Parlement, gardien privilégié des lois fondamentales du royaume, dans un arrêt du 28 juin 1593 dit arrêt Lemaistre ou encore arrêt de la loi salique, tout en rappelant nettement la loi de catholicité, affirma que rien ne pouvait-être « au préjudice de la loi salique » : il soulignait ainsi le titre d’Henri IV à succéder à Henri III et lui suggérait de se convertir20.

Soit dit en passant, le nonce Jérôme Ragazzoni, évêque de Bergame, qui aimait la France et dont on ferait bien de ne pas trop réputer la nullité, avait bien compris, longtemps avant l’assassinat d’Henri III, l’impasse vers laquelle on se dirigeait irrémédiablement. C’est la seule raison pour laquelle ses rapports furent si favorables au roi et si hostiles à la Ligue. On comprend que Sixte Quint Peretti21 (1585-1590), circonvenu par l’Espagne et les Guise, n’eut rien de plus pressé que de rappeler Ragazzoni pour le remplacer par Fabio Mirto Frangipani, archevêque de Nazareth, qu’Henri III refusa de recevoir. Quand le nonce Francesco Morosini, évêque de Brescia, successeur de Frangipani, fut pareillement convaincu que la Ligue briserait le royaume de France, il fut, lui aussi, rappelé et Sixte Quint envoya, comme légat à Paris, le cardinal Enrico Gaetano.

À suivre…

Abbé Christian-Philippe Chanut


1 Le mariage fut célébré par le cardinal de Bourbon, devant la cathédrale de Paris, le 18 août 1572.

2 24 août 1572.

3 Henri Ier, prince de Condé (1552-1588), fils de Louis Ier (premier prince de Condé, frère d’Antoine de Navarre, mort en 1569).

4 Antoine-Marie Salviati, évêque de Saint-Papoul, que Grégoire XIII, moins d’un mois après son élection (1572), avait nommé nonce près du roi de France, en remplacement de Frangipani ; il était déjà connu à la cour pour, l’année précédente, avoir porté à Charles IX les protestations de Pie V contre la paix de Saint-Germain.

5 Grégoire XIII (Ugo Boncompagni) : fils d’un marchand, né à Bologne en 1502, professeur de droit de Bologne (1531-1539) ; ordonné prêtre à quarante ans, il fut un collaborateur très proche de Paul III Farnèse (1534-1549). Paul IV Carafa (1555-1559) l’envoya en mission diplomatique en France (1556) et à Bruxelles (1557), puis le nomma évêque de Vieste (1558). Sous Pie IV Médici (1559-1565), il fut expert en droit canonique au concile de Trente (1561-1563) et, créé cardinal prêtre du titre de Sainte-Sixte (1565), il dirigea la légation d’Espagne où il acquit la confiance de Philippe II (1556-1598). Elu à la succession de Pie V Ghislieri (1566-1572), le 14 mai 1572, il mourut le 10 avril 1585.

6 « … en la foi en laquelle j’ai été baptisé en ne m’imputant point l’institution qui depuis m’a été donné, dont il n’était point en moi, vu mon bas âge, de faire jugement où l’élection. »

7 Armand de Gontaut, baron de Biron (1524-1592) : élevé parmi les pages de Marguerite de Navarre, il servit de Piémont sous le maréchal de Brissac et figura, pendant les guerres de religion, dans l’armée catholique (Dreux, Saint-Denis, Moncontour). Grand maître de l’artillerie (1569), il négocia la paix de Saint-Germain. Maréchal de France (1577), il fut un des premiers à reconnaître Henri IV, contribua aux victoires d’Arques et d’Ivry, et fut tué au siège d’Epernay (1592). Il était le parrain du cardinal de Richelieu.

8 François de La Noue, dit Bras de Fer, (1531-1591), noble breton qui servit en Italie et aux Pays-Bas avant que d’embrasser le calvinisme (1557). Au commencement des guerres de religion, à la tête des protestants du Centre, il prit d’Orléans et Saumur (1567).

9 Il s’agit du futur roi de France Henri III : né au château de Fontainebleau le 19 septembre 1551, il fut d’abord appelé duc d’Angoulême, puis duc d’Orléans (8 décembre 1560) et enfin duc d’Anjou, lorsqu’il reçut, à titre de pairie et d’apanage, les duchés d’Anjou et de Bourbon, le comté du Forez et la seigneurie de Chenonceau (8 février 1567). Le 17 août 1569, il reçoit le comté d’Auvergne, érigé en duché-prairie. Charles IX le fit lieutenant général du royaume.

10 Mémoires de François Racine, sieur du Villegomblain.

11 La quatrième guerre de religion se termine par l’édit de Boulogne (juillet 1573) qui reprend le traité de Saint-Germain.

12 François, dernier fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, né à Fontainebleau, le 18 mars 1555, fut d’abord duc d’Alençon (8 février 1566) à quoi Henri III ajouta les duchés d’Anjou (dont il prit le nom), de Berry et de Touraine (6 mai 1576).

13 « C’était que, demeurant catholique, on donnerait la Guyenne pour apanage, Blaye, le Château-Trompette et Bayonne pour assurance, ce qu’on ne pourrait et ne voudrait, ayant changé que le prince de Condé, bien uni avec lui, disposerait d’un parti et lui de l’autre, et par ce moyen ils embrasseraient tout. » (Agrippa d’Aubigné, Histoire universelle).

14 Antoine de Roquelaure est catholique, comme Guillaume de Hautemer, sieur de Fervacques, Bernard de Miossens lui-même s’est converti à la Saint-Barthelémy, comme Jean de Beaumanoir, marquis de Lavardin.

15 Le jour de Pâques.

16 « Sa majesté, après son dîner, étant devant le feu, M. du Maine présent et un grand nombre de gentilshommes, après un long discours de la maladie de son Altesse, dit ces mots : « Aujourd’hui, je reconnais le roi de Navarre pour mon seul et unique héritier. C’est un prince bien-né et de bon naturel. Mon naturel a toujours été de l’aimer, et je sais qu’il m’aime. Il est un peu colère et piquant, mais le fond en est bon. Je m’assure que mes humeurs lui plairont et que nous nous accommoderons bien ensemble. » » (Lettre de Duplessis-Mornay à Henri de Navarre, datée du 14 avril 1584).

17 Jean Bodin (né à Anger en 1529, mort à Laon en 1596), juriste, économiste, historien et philosophe, fut avocat au parlement de Paris puis lieutenant général du roi au baillage de Laon et enfin procureur du roi au baillage de Laon. Dans le traité Methodus ad facilem historiarum cognitionem, il a montré l’importance de la connaissance de l’histoire pour la compréhension du droit et de la politique. Dans sa Réponse aux paradoxes de Malestroit, il a analysé le phénomène de la montée des prix, au XVIe siècle, en relation avec l’apport des métaux précieux venus des Amériques. En 1576, dans Les six livres de la République, il fait la théorie de la monarchie absolue, affirmant que le pouvoir du roi n’est tempéré que par le respect des lois fondamentales du royaume, les conseils du Parlement et ceux des états généraux. D’abord fidèle d’Henri III, il rallia le camp de Monsieur puis, en 1589, il adhéra à la Ligue.

18 Après la mort du cardinal de Bourbon (9 mai 1590), on a pensé offrir la couronne à son neveu, le cardinal de Bourbon-Vendôme (voir note suivante), à Claire-Isabelle, infante d’Espagne (fille de Philippe II et d’Elisabeth de France, fille d’Henri II), au duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie (fils de Emmanuel-Philibert de Savoie et de Marguerite de France, fille de François Ier), au marquis de Pont-à-Mousson (fils de Claude de France, sœur de Henri III), au duc de Nemours. L’ambassadeur d’Espagne proposa même d’élire l’archiduc Ernest de Habsbourg, frère de l’empereur Rodolphe et fiancé de l’infante Claire-Isabelle.

19 « En 1525, un moine d’Evreux, Guillaume Pépin, demandait : « Qui a fait la royauté ? » Il donnait la réponse : Dieu, bien sûr, sans qui rien n’existe. Mais aussi le diable, qui a « soufflé l’ambition et l’orgueil au cœur de certains hommes ». Et le peuple même « qui s’est prêté à la servitude » et a « donné son sang, sa force, sa substance pour se forger un joug ». Quand reviendra, continuait le religieux, l’heureux temps où il n’y avait ni rois ni princes « mais où chacun vivait sans sa liberté ? » Et il terminait sur le droit, pour les sujets opprimés, de se révolter au nom du droit divin qui créa la liberté. » (Arlette Labigre, La révolution des curés, Paris 1588-1594, Albin-Michel, Paris, 1980).

Chez les protestants, dans Franco-Gallia, en 1573, François Hotman, fameux jurisconsulte qui a embrassé la Réforme, se réfère aux usages de l’époque franque pour prôner une monarchie modérée et élective : « L’hérédité est mauvaise, et le peuple a toujours le droit de choisir un chef ) son gré. Il ne convient pas à des hommes libres, à des hommes que Dieu a doués de l’intelligence, de subir le bon vouloir et le bon plaisir. » (Jean-Pierre Babelon, Les Guerres de religion et la Ligue, dans Les révolutions françaises, Fayard, Paris, 1989).

20 Jean Barbey, Être roi, Fayard, Paris, 1992.

21 Sixte Quint (Felice Peretti) : fils d’un ouvrier agricole, né à Grottammare (1520), entra chez les Franciscains où il fit de brillantes études. Prêtre (1547), docteur en théologie (1548), prédicateur brillant, il fut amené à Rome (1552). Sous Paul IV Carafa (1555-1559), il fut membre de la commission de réforme (1556) et grand inquisiteur à Venise (1557-1558) où Pie IV Médicis (1559-1565) le renvoya (1560). Sous Pie V Ghislieri (1566-1572), il fut vicaire général des Franciscains et évêque de Sainte-Agathe des Goths (1566). Créé cardinal (1570), il fut évêque de Ferno (1571-1577). En disgrâce sous Grégoire XIII Boncompagni (1572-1585), il préparait une édition complète des œuvres de saint Ambroise. Elu à l’unanimité à la succession de Grégoire XIII (24 avril 1585), il mourut le 27 août 1590.

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