Tirer sur le peuple ?, par Rémi Martin
Je repensais tantôt à ce fameux et faux « principe » voulant que le Prince ne doit pas tirer sur le peuple… Un « principe » accréditant la thèse d’un Louis XVI certes amoureux de son peuple, mais mou voire faible.
En réalité, la situation de Louis XVI, avec une armée minée, lui rendait difficile toute œuvre de force, même s’il est tout à fait vrai que le second XVIIIe siècle se caractérise de façon générale par une faiblesse d’action vis-à-vis de la figure du criminel (Sade était en prison ; à d’autres époques, il aurait été mis à mort) ou de l’hérétique (la franc-maçonnerie, malgré la condamnation papale, n’est pas été poursuivie en France par les évêques…).
Ainsi, faut-il s’abstenir de tirer sur le peuple quand le besoin s’en fait sentir ?
Le mot « peuple » ne veut rien dire, et c’est bien là le problème ; cette exhortation vise à paralyser les justes pour qu’ils ne fassent pas usage de force, ni n’exercent la justice, même s’il s’agit de protéger le bien commun au sein du royaume. On ne tire jamais sur le peuple : si l’on tire, c’est sur des gens. La question est de savoir si ces gens sont des rebelles qui mettent en danger le bien commun ou pas, et si oui, s’il est possible de les arrêter par d’autres moyens.
Si ce n’est pas le cas, le dépositaire de l’autorité légitime a le devoir moral de faire usage de la force pour arrêter les rebelles, qui mettent en cause non seulement l’autorité elle-même (crime de lèse-majesté), mais par là tout l’ordre de la communauté politique et donc le bien commun lui-même. On ne peut ainsi encourager le chaos en ne punissant pas ceux qui commettent des crimes !
Alors disons-le : Louis XVI en 1789 aurait du faire tirer sur les rebelles ses 13-14 juillet 1789, et faire arrêter tous les parlementaires usurpateurs et révolutionnaires (si cela lui était encore possible à ce moment-là) ; c’était un devoir ! Néanmoins, nous ne l’accusons pas de faiblesse, car l’Armée ne l’aurait plus suivi, certainement était-il déjà trop tard et l’état d’esprit du temps déjà trop pourri…
En tout cas, demain, l’autorité légitime restaurée (donc pas la République) devra punir les criminels et les rebelles qui mettront en danger le bien commun en France. Ce n’est mal en rien, au contraire, c’est un devoir de l’autorité ! Il ne s’agit pas de tirer sur le peuple, comme on l’entend souvent, mais de conserver l’ordre en empêchant les traîtres et les révolutionnaires de nuire…
Il faut juste le faire en charité, sans oublier que la charité exige la justice. Sans justice, la charité n’existe pas. Saint Louis savait punir l’hérétique par la croisade, et faire justice, avec justesse et sévérité, ce qui n’empêchait la charité d’agir en même temps !
Pour faire cesser la violence aveugle qui règne aujourd’hui en France, il faut une force légitime qui remette de l’ordre et apaise les tensions par la charité et la douceur, à ne pas confondre avec la mollesse et le laxisme !
À bon entendeur
Rémi Martin
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Le pire défaut pour un roi, c’est de ne pas vouloir commander. Et malheureusement c’est ce dont Louis XVI témoigne par son attitude. Durant toute cette révolution, le roi refuse de réagir, invoque la morale pour se laisser faire. Il laisse partir à vau-lau l’héritage millénaire, met en danger mortel sa famille et sa descendance, livre ses défenseurs à ses ennemis, comme par exemple lors de la prise des Tuileries, le 10 août quand il ordonne de fermer à clef l’armoire aux munitions, livrant ainsi les Suisses à la foule qui les harponne comme des thons à vingt contre un. Désolé de vous le dire, mais il eut mieux valu un roi cruel et vindicatif que cet homme bon et compatissant.
A faire carrière de saint, faut-il encore que ce ne soit pas au dépens des plus faibles et des siens par dessus le marché.
Les Lois ont fait le plus mauvais choix possible ; une manière de fermer le ban de l’épopée capétienne de la plus cruelle des manières.