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Pourquoi les tyrans naissent-ils ?, Par Paul de Beaulias

 

« L’homme parfaitement obéissant exécute tout ce qu’il sait être plus conforme au bon plaisir de Dieu et de son supérieur. »

Notre nature est faite ainsi que nous sommes faits pour nous conformer au bon plaisir de Dieu.

La perfection de la vertu d’obéissance, soutenue par la charité, soit l’amour de Dieu, pousse à se conformer au bon plaisir de Dieu de son propre mouvement, sans ordres venant d’en-haut.

Oui, quand nous aimons quelqu’un nous voulons faire ses volontés.

Inversement, si on est aimé, on s’attend qu’on fasse nos volontés…

Le problème vient donc de là : le péché a tout désordonné, et désordonne cette douce conformité, ce bel esclavage volontaire dans les pires tyrannies et l’obéissance aveugle.

Pourquoi cette chute ? Pourquoi les hommes entraînés par le péché abusent de leur autorité ?

Car nous nous prenons pour des dieux…

 

Dans un monde sain, sans péché, la nature, bien faite, nous pousse à faire les volontés et le bon plaisir de Dieu, qui par définition n’a que de bonnes volontés et veut notre bien.

Faire son bon plaisir, c’est nous accomplir, c’est nous faire du bien.

 

De même dans la hiérarchie des hommes : sans désordre dans la volonté ni l’intelligence, les supérieurs ne désirent que le bien de leurs inférieurs…

 

Sauf que dans notre monde issu du péché originel, cet ordre des choses est troublé et désordonné par une intelligence et une volonté blessées.

Ainsi le « caporal » de tout ordre – du supérieur en entreprise, à la marâtre en famille, ou au président de la République – veut qu’on lui obéisse, car il se prend pour un dieu : il faudrait faire tout pour son bon plaisir, et sans qu’il demande en plus. Sauf que son bon plaisir peut être très mauvais, voire peccamineux…

Là, les problèmes commencent.

 

C’est la même chose pour l’obéissance aveugle : on oublie que les autres hommes sont des hommes pécheurs, et on aimerait leur obéir comme si c’étaient des dieux, car c’est plus simple, moins prise de tête : voici le syndrome de Stockholm de tous ces esclaves d’entreprise, de la terreur sanitaire et autres misères dont nous constatons ces dernières années combien elles fonctionnent.

 

Néanmoins, cette obéissance aveugle n’est pas alimentée par l’amour mais bien par la peur : il n’y a pas de réelle volonté de se conformer au bon plaisir du « caporal ».

Alors, le caporal, ce tyran moderne, qui se prend pour un dieu et veut donc être aimé, s’énerve, car il constate bien que ses « instruments » ne sont pas bons, et ne font pas tout ce qu’il veut, qu’ils ne l’aiment pas.

 

Alors il ordonne de plus en plus, et force de plus en plus.

 

Nous pourrions dire que la fréquence des ordres et des contraintes est inversement proportionnelle à l’amour qui irrigue telle ou telle relation : dans une famille qui fonctionne bien, le père de famille donne peu d’ordres car tout fonctionne tout seul. Il lui suffit de se borner aux sujets qui méritent ces ordres, et pour corriger les écarts que notre nature blessée ne peut manquer d’occasionner.

 

Au contraire, quand l’amour s’en va, pour se muer en haine, ou jalousie voire d’autres passions de cet acabit, le chef devient tyrannique, veut forcer, posséder autrui, poussé par une nature blessée : il veut se faire aimer, c’est notre nature, mais l’ordre est renversé ; il oublie Dieu, que c’est Dieu l’objet terminal de l’amour, et que nous ne sommes que de pâles reflets de cet amour. Par dépit, par tristesse, le méchant chef force et tyrannise, pour se faire croire artificiellement qu’il est aimé : vous avez là le principe de tous les schémas d’harcèlement que vous voulez.

 

La réalité révolutionnaire nous montre dans nos quotidiens et partout ces relations terribles de persécution, de tyrannie plus ou moins larvée, artificielle, « dans la conformité « , entre obéissance aveugle et excitation tyrannique, souvent les deux (selon l’ascendant sur la personne), dans un rapport de force continuel.

Cette réalité, si terrible soit-elle, nous raconte tout de même la nature humaine créée par Dieu ; on a beau faire, cela montre bien qu’on est fait pour aimer Dieu et faire son bon plaisir.

 

Alors restaurons tout cela, et ne faisons d’abord que le bon plaisir de Dieu, qui nous indiquera ce qu’il faut faire avec autrui : l’aimer, mais sans l’aimer contre Dieu.

Car nous n’avons qu’un maître : Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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