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Plaidoyer pour un usage chrétien de la force, par Paul de Lacvivier

Le sujet est délicat mais il est de plus en plus urgent d’aborder la question, dans une France décadente qui voit tous les jours des violences terribles : assassinats mafieux, passionnels ou encore sacrificiels d’un genre tout à fait nouveau dans une France chrétienne (avec la petite Lola, par exemple), mutilations d’animaux et résurgence de l’ésotérisme et de pratiques magiques engendrant des formes rituelles de violence, dureté des combats de rues, des dégradations et des réactions policières, en particulier contre les faibles (on se souviendra des gilets jaunes).

Il serait assez « amusant », si le sujet n’était pas si grave, de constater que cette France atteignant un degré de violence aussi élevé qu’est profond le désordre général républicain est la fille d’une génération qui voulait faire « la paix et l’amour », et qui, en bon Bisounours, voulait supprimer toute violence, même légitime, de l’espace public, et surtout de l’éducation des enfants.

J’aimerais ici faire une modeste tentative d’analyse de la violence, et de l’évolution de la violence dans la France contemporaine, à partir de son expression dans un certain nombre de « médias » et films contemporains : la Passion du Christ, Apolaptyco, The Northman, Kingsman, mais aussi le club Dorothée.

Avant de rentrer dans l’analyse succincte de la violence dans ces œuvres, assez représentatifs des différentes formes de violence que nous voulons exposer, rappelons les principes.

Tout usage de la force n’est évidemment pas forcément une violence, et toute violence n’est pas mauvaise. Quand il s’agit d’extirper le mal et le vice, en particulier pour soi-même, la violence est un grand bien nécessaire :

« Or, depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu’à maintenant, le royaume des Cieux se prend par violence, et ce sont les violents qui s’en emparent. » (Mt, 11, 12)

« Ne pensez pas que Je sois venu apporter la paix sur la terre ; Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Car Je suis venu séparer l’homme d’avec son père, et la fille d’avec sa mère, et la belle-fille d’avec sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi, n’est pas digne de Moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n’est pas digne de Moi.
Celui qui ne prend pas sa croix et ne Me suit pas, n’est pas digne de Moi.
Celui qui conserve sa vie, la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie à cause de Moi, la trouvera. » (Mt, 10, 34-38)

« En vérité, Je vous le dis, à moins que vous ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme cet enfant, sera le plus grand dans le royaume des Cieux.
Et quiconque reçoit en Mon nom un enfant comme celui-ci, Me reçoit Moi-même.
Mais si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en Moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendit à son cou une de ces meules qu’un âne tourne, et qu’on le plongeât au fond de la mer.
Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !
Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel.
Et si ton œil te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne de feu.
Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits ; car Je vous dis que leurs Anges dans le Ciel voient sans cesse la face de Mon Père qui est dans les Cieux.
Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. » (Mt, 18, 3-11)

« Lorsque Je vous ai envoyé sans sac, sans bourse et sans chaussures, vous a-t-il manqué quelque chose ?
Ils répondirent : Rien. Il ajouta : Mais maintenant, que celui qui a un sac le prenne, et une bourse également ; et que celui qui n’en a point vende sa tunique, et achète une épée. » (Luc, 22, 35-36)1

Nous devons ainsi parfois être violents, comme des enfants, en toute simplicité, pour protéger le faible et le petit, pour nous attacher au ciel, contre notre orgueil.

Là se trouve la différence fondamentale avec la mauvaise violence : celle-ci est habitée par l’orgueil, l’envie, les passions et toujours tournée vers soi, ou vers l’amour propre, même quand cette violence ne se veut pas directement égoïste individuellement (l’individualisme familial ou clanique, le nationalisme, sacrifice pour une cause supérieure pour se « donner bonne conscience », etc.).

La bonne violence est celle qui se donne comme simple bras armé de Jésus-Christ, comme simple instrument de justice et de charité : cette violence chrétienne est toujours douce car elle n’est jamais morale. Une bonne rouste pour la conversion du pêcheur et son accession au paradis, qui, en fin de compte, ne dépend que de son acte de foi, n’a rien à voir avec la volonté de détruire le prochain en soi et faire disparaître son existence car on le considère comme ne méritant pas de vivre, comme un sous-homme ou un non-homme…

La bonne violence est un peu le seau d’eau froide envoyé sur le paresseux spirituel entêté : il faut bien que quelqu’un lance ce sceau d’eau froide.

Il faut encore distinguer une autre forme de « violence », qui n’en est pas une : celle qui consiste à simplement user de notre corps pour se nourrir, pour vivre : éviscérer un poisson, abattre et dépecer un animal, chasser le gibier ne sont en rien des violences mauvaises, mais bien des violences naturelles dans l’ordre de chose.

De même dans la société humaine : la correction des enfants pour leur vertu morale, l’apprentissage à se battre, avec les bagarres « réglées », comme les épreuves de force, le rugby ou autre. Allons même jusqu’à dire que la bonhomie virile qui se termine en France dans les années 1960 faisait partie de cette violence normale qui ne dépassait pas les bornes : la bagarre pour protéger l’honneur d’une femme, ou de son nom, ou de son village, la bagarre pour empêcher le communiste de faire son mal… Tout cela se finti par quelques bleues et une choppe avec l’ennemi : et souvent cela crevait l’abcès.

Bien différente l’atmosphère après 68 ! Notre génération, jusqu’à aujourd’hui, avons été élevé dans le bisounoursime complet, voulant amalgamer toute forme de violence physique et visible comme un mal absolu ! Que l’on abatte une poule ou que l’on se batte contre un méchant garçon embêtant une fille, c’était très mal vue !

Admirer le courage de l’homme tuant une bête féroce, pour l’honneur, et pour montrer les prérogatives données par Dieu à l’homme sur la création, et l’amour pour les spécificités toute particulière donnée à chaque animal, en particulier chez le toro dans la corrida, alors rien ne va ! En revanche massacrer un fœtus, sans cri, et dans le velours, là tout va bien… Et pourtant où est la violence ? Et tuer le vieux croulant, ou le trisomique, car sa vie ne vaut pas la peine d’être vécu, alors tout va bien. Où est la violence ?

Permettez-moi une anecdote personnelle : je me souviens de mes parents se plaignant de la « violence » de certains animés, en particulier de Dragon Ball, voire de certains jeux vidéos ancienne mode… Et pourtant, en y réfléchissant, cette « violence » n’était pas vraiment violente : il s’agissait le plus souvent de combats réglés, avec un honneur, entre guerriers, souvent contre des bêtes ou des monstres, avec peu de morts, et souvent en contexte de guerre ; bref, une certaine idée de la chevalerie naturelle.

Et je me souviens encore des mêmes parents me décourageant de regarder le film La Passion du Christ, qui était, paraît-il, d’une violence insupportable… Je l’ai regardé et résultat : c’est le film le moins violent que j’ai jamais vu, malgré la description visuelle et clinique de la Passion absolument chirurgicale ! Pourquoi cela est-il possible ? Car Jésus donne sa vie par amour, et aime sa souffrance physique : toute la violence est sublimée pour le salut, et c’est juste beau, et rien n’agresse notre âme, si ce n’est la charité infinie du christ qui supporte non pas tant la violence physique que la violence morale des méchants et des pécheurs ingrats qui refuseront le salut de tous les temps…

Ce bisounoursisme est parfaitement manifesté dans le club Dorothée, cette première campagne de destruction de l’enfance française : sous couvert d’un aspect franchouillard, destiné aux enfants des français lambda, c’est-à-dire des bons campagnards d’autrefois, le bon sens chevillé au corps, et souvent un sensum fidei latent, on cherche habilement à dissoudre tout courage, toute force chez les enfants. Ajoutons encore que sous le couvert d’un reste acceptable de chanson et de mélodie, on fait passer les pires idées : tout le monde est copain (mensonge ! L’amitié, par définition, ne se partage qu’avec peu de personnes ! On dirait le facebook avant l’heure), l’encouragement aux aventure idiotes chez des filles encore élevées dans une certaine ambiance chrétienne2, la défiance incrustée, et très insidieuse envers Dieu3, l’écologisme animaliste avant l’heure4, l’autre groupe les musclés, qui, se voulant viril, pousse aux amourettes coupables et j’en passe5… Tout cela pour des enfants : cela s’appelle du lavage de cerveau… Il suffit de visionner une émission du club Dorothée pour sentir le malaise : des adultes mûrs faisant les idiots devant des gamins en groupe, les manipulant complétement… C’est malsain, on se demande comment les parents permettaient de laisser voir cela…

Toute ces « non-violence » est au fond d’une violence inouïe : en supprimant toutes les barrières de sécurité, elle invite les moutons à s’engouffrer dans la voie les menant au gouffre. On les laisse à aux-mêmes ; comme si on abandonnait un enfant au milieu de la forêt remplie de loups. OH, celui qui abandonne ne fait que faire descendre l’enfant, et repartir : il ne voit rien, il ne « violente » pas lui-même : mais la fin de l’enfant dévoré est horrible, et la responsabilité est bien à l’adulte qui l’a abandonné. Voilà le véritable visage de la non-violence révolutionnaire !

Alors, où se trouve la véritable violence ?

C’est celle qui est gratuite, pour elle-même ou pour le mal, ou pour rien. Les films de Kubrick, dans cette description de la violence malsaine pour la violence, de la folie, et les films d’horreur qui expose une violence sans raison, est absolument choquante, désespérante, malfaisante.

Il y a pire : prenez les pseudo films d’espionnage britanniques, qui se veulent « légers », et pastichant James Bond ou James Bourne, tel Kingsman : ils sont d’une violence terrible. Pourquoi ? Car, si on ne voit pas autant les détails que dans la passion du christ, les massacres sont faits comme si de rien n’était, comme si personne ne mourait, puisque les héros survivent, et dans une ambiance absolument perverse : petite musique triomphale comme toutes les têtes explosent, comme un feu d’artifice (pas de sang, rien du tout, rassurez-vous), et j’en passe… C’est inquiétant, car le public jeune accepte cette violence semble-t-il, qui redevient païenne : tant que nous sommes les destructeurs et pas les détruits, tout va bien, et toute violence devient bonne. C’est presque un encouragement à la domination païenne du plus fort : seule la victoire justifie tout, et même la prise des « filles », avec la « bonne conscience » d’avoir sauvé on ne sait quoi ou qui…

Cela nous amène aux deux derniers films qui, eux, exposent, chacun dans une sphère différente, la violence païenne qui a existé, et qui devient institutionnel et ritualisé : Apolaptyco pour les aztèques, et The Northman, film d’une violence inouïe, et malheureusement historiquement et ethnographiquement juste, exposant les mœurs et la religion des Vikings…

Alors convertissons-nous et sachons user chrétiennement de la force…

Sinon la loi païenne du plus fort prendra le pas, et, si rien n’est fait, nous pourrions revenir à la violence païenne institutionnalisée des sociétés primitives ou civilisées… Le cycle commence déjà, puisque avec l’avortement et bientôt l’euthanasie, la violence horrible sur les plus faibles devient presque obligatoires et générale…

Alors sachons discerner les bonnes des mauvaises violences, et sachons que le simplisme n’est jamais du côté de la vérité, ni la facilité…

Tout le monde n’est pas copain, et, après la chute, la justice ne se fait pas sans heurts ni violence.

Il s’agit qu’elle soit chrétienne, douce, forte et charitable !

Paul de Lacvivier

Pour Dieu, pour le roi, pour la France !


1 Selon Saint Ambroise : Mais pourquoi Notre-Seigneur, qui défend de frapper, commande-t-il de se procurer un glaive ? C’est pour les préparer à une légitime défense, et non pour autoriser un acte de vengeance, et pour qu’il soit bien constant qu’on a renoncé à se venger, alors qu’on aurait pu le faire. Il ajoute : « Et que celui qui n’en a point, vende sa tunique et achète une épée. »

5 Les Musclés : La Bourrée des Musclés (Clip officiel) – YouTube

Ce clip malsain vise clairement les pauvres enfants encore chrétiens dans leurs habitudes et venant de la campagne…

Une réflexion sur “Plaidoyer pour un usage chrétien de la force, par Paul de Lacvivier

  • Benoît Legendre

    Il a bien fallu faire usage de la violence par la force militaire pour vaincre le paganisme nazi, n’est ce pas ? Il faudra bien un jour se décider à faire de même contre le paganisme actuel si nous voulons que la France chrétienne revive…

    Répondre

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