Politique

Le corbillard des 60 engagements du candidat François Hollande…

…ne va pas tarder à s’avancer dans la cour de l’Elysée. Qui peut imaginer quand on voit et qu’on entend l’homme s’exprimer qu’il est le Président de la République ? Où sont passées les envolées lyriques qui donnaient à nos Présidents une identité, une réalité, une raison de réfléchir, de philosopher… ? Non seulement, depuis un an, il ne nous fait pas rêver, mais il continue de se comporter comme un Secrétaire de parti et il nous raconte tant d’histoires auxquelles il semble croire qu’on ne peut que s’inquiéter de plus en plus sur notre avenir. Il est vrai que personne n’a vraiment voté pour lui, mais contre Nicolas Sarkozy. Alors comme il ne s’attendait pas à être élu, vivant sur une planète d’opposition, il n’a – pas plus que ses compagnons – travaillé à des projets pour renforcer la France dans ses atouts, ses richesses, ses potentialités, sa jeunesse…

Pour qui veut se remémorer les 60 engagements de François Hollande, il suffit de se rendre sur le portail du site de l’Elysée (et de sortir les mouchoirs, mais pas le bazooka)  en se demandant comment on va pouvoir remonter du gouffre dans lequel le pseudo Président a précipité notre France, celle des Rois. Vous savez cette France extraordinaire, au passé glorieux, qui avançait avec bonheur, sérénité et certitude dans les campagnes et les villes de nos provinces, ayant dans son cœur « son » histoire, celle que l’on est en train de détruire insidieusement, dangereusement, en supprimant des dates, des faits… La France demeurait hier un pays envié où il faisait bon vivre. Aujourd’hui, de plus en plus de délocalisations avec la fuite de nos étudiants et de tous ceux qui peuvent quitter le territoire français. 

Revenons aux engagements et la première mesure annoncée effroyablement édifiante : « Une république exemplaire et une France qui fait entendre sa voix » et laissons de côté les 15 phrases du « Moi, Président », ce serait trop long pour cet éditorial.

Exemplaire ? L’affaire Cahuzac n’est rien comparée à celles qui vont suivre et aux dérapages des élus à propos de tout et notamment de la publication de leur patrimoine, des conflits d’intérêts et autres paradoxes et contradictions des socialistes en charge ou non de dossiers. Saviez-vous, par exemple, que le Président socialiste de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ne veut pas que l’on s’intéresse de trop près au patrimoine des parlementaires. Il aurait selon un canard bien informé une jolie construction de 380 m2 qui serait évaluée à 2 millions d’euros, et il aurait remercié de diverses manières l’architecte.

S’il est vrai que François Hollande continue de ne rien voir, rien entendre pour ne rien dire et rester dans sa bulle d’isolement en attendant que le jour succède à la nuit, il continue de clamer que la croissance ne va pas tarder à arriver et le chômage baisser. Il en est tellement persuadé que son attitude devient de plus en plus pathétique. Il laisse cependant joyeusement à ses Ministres de quoi occuper le terrain et ceux-ci ne s’en privent pas. L’affaire du Dailymotion a permis à Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif, soutenu par Benoît Hamon, Ministre chargé de l’Économie sociale et solidaire, d’afficher son autorité en matière de décision économique et politique. Pas question de laisser le géant d’Internet américain Yahoo racheter ce qui est considéré comme un bijou français. Arnaud Montebourg souhaitait une répartition du capital à 50/50 et non un rachat par Yahoo de 75 % du capital de Dailymotion, acquise pour 120 millions d’euros et évaluée aujourd’hui à 280 millions d’euros, et qui a besoin de nouveaux capitaux pour prendre une dimension internationale. Cette filiale d’Orange et non de l’Etat aurait donc pu être achetée pour 300 millions de dollars. Que nenni, elle ne passera donc pas dans les bras de Yahoo par la volonté d’Arnaud Montebourg, et elle ne partira pas à la conquête du monde. Vous en déduisez ce que vous voulez !

Et pour la France qui fait entendre sa voix : dramatique avec l’affaire Berlin ! Oser attaquer Angela Merkel aussi bassement que les élus socialistes l’ont fait, forcément avec l’accord de leur chef (sinon, on peut se poser la question de savoir où est le capitaine du navire France) n’a d’autre effet que d’afficher les difficultés auxquelles les socialistes sont confrontés, à savoir leur incapacité à gérer leurs problèmes économiques et leur besoin de détourner l’attention de leurs dossiers creux. Autrement dit, il fallait un bouc émissaire pour que l’on regarde ailleurs et la Chancelière en a fait les frais. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande cherche comment l’isoler, sans prendre en compte le rendez-vous du 16 juin où le PS tient sa convention sur l’Europe. Entre conservateurs et progressistes, quelles que soient leurs divergences, l’intérêt de l’Europe doit dominer. Le couple France/Allemagne est condamné à jouer le jeu de la bonne entente, mais dans cette lamentable histoire, qui en dit long sur la mentalité des socialistes français, l’Allemagne sort une nouvelle fois grandie et la France renvoyée sur les bancs de la maternelle.  Pauvre France, combien de temps encore vas-tu tenir sous le joug de ces incapables ?

Solange Strimon

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