Politique

La démocratie n’est qu’une imposture !, par Antoine Michel

Tout légitimiste un peu formé sait bien que la démocratie est une imposture ; un beau mot flattant l’orgueil de tous couvert par un mensonge massif sur la réalité politique de notre nature humaine. Nous sommes faits pour l’autorité et l’ordre, et l’homme ne peut pas être dirigé par une « multitude », qui d’ailleurs n’existe pas dans les faits.

On veut faire croire que la démocratie serait bonne parce que la « subsidiarité » est bonne, et qu’il est nécessaire que chaque groupe ou petite société politique puisse décider à son niveau de ce qui le regarde – en choisissant les modalités qui lui vont d’ailleurs, cherchant certes du consentement aux décisions mais pas une déresponsabilisation des décisions en faisant croire que le bas choisit pour le haut. Il y a là un saut logique et pratique absolument spécieux : on ne parle pas d’individus mais de sociétés (ou plutôt de corps intermédiaires), chacun différents tant par son objectif que sa composition, avec son autorité et son ordre, et qui va prendre conseil et chercher le consentement de ceux qui doivent participer à l’exécution ou subir les décisions, mais c’est tout ! Ce n’est jamais le bas qui décide pour le haut. Au « pire » nous avons des pairs, comme des maîtres-artisans dans une guilde, ou des aristocrates, qui prennent des décisions collégiales pour protéger un métier, mais ces décisions sont toujours peu nombreuses, et faibles : d’ailleurs, ce genre de corps de « pairs » est souvent le théâtre de grandes divisions et de disputes, car si ce genre de corps n’est pas tempéré par une forte coutume hiérarchique, avec le respect par exemple des maîtres anciens, ayant une préséance pour trancher quand il faut trancher, l’anarchie n’est pas loin. Il suffit de penser encore à ces assemblées d’aristocrates, ou de clercs, qui oublient la hiérarchie, et se veulent égalitaires : les troubles ne sont plus loin.

Dès que l’on revient à des sociétés naturelles ou artificielles plus normales, rien d’égalitaire : les enfant ne décident pas pour les parents, ce qui ne veut pas dire que les parents ne vont pas chercher le consentement des enfants s’ils sont grands, ce consentement est meilleur, mais souvent il n’est pas nécessaire, en particulier quand le temps presse. Et si le gouvernement est prudent, il se fait aimer, naturellement, par la prise de décisions prudentes, et l’exercice du conseil.

Laissons la parole au colonel Chateau-Jobert, qui résume l’imposture démocratique en 1976 avec brio :

« La définition courante de la démocratie, gouvernement du peuple par le peuple, couvre un mensonge fréquent, car dans la pratique il n’est pas possible que le peuple exerce directement un gouvernement. En outre il faut bien admettre que la plupart des hommes ne peuvent pas se faire par eux-mêmes une opinion étayée et raisonnée qui leur permettrait de traiter des problèmes nationaux ou mondiaux.

Le peuple doit donc choisir des intermédiaires pour le remplacer ou le représenter aux échelons du gouvernement ; et c’est qu’intervient la Révolution : à une désignation d’élus compétents, qui pourrait se faire si l’homme choisissait dans son cadre social naturel (et notamment celui de la profession où il est particulièrement qualifié lui-même), les révolutionnaires ont substitué le système du vote sans discernement, l’imbécile loi du nombre, et spécialement le « suffrage universel ». Les hommes sont alors amenés à donner leur avis sur des options ou sur des hommes sur lesquels ils ne peuvent pas avoir une opinion réellement fondée. De plus, les élus pour qui ils votent ne représentent pas les hommes ni les intérêts de catégories sociales ou professionnels, mais ces groupements artificiels que sont les partis politiques. Aucune hiérarchie naturelle n’étant prise en considération, le peuple n’a plus aucun défenseur qui vraiment parler en son nom.

Aucune personne sensée n’aurait l’idée de faire voter des aveugles sur une question qui exige qu’on y voie des deux yeux.

C’est pourtant ce qui se passe dans ces régimes révolutionnaires qui se qualifient de démocratiques. En revanche, demandez à un homme combien de fois il aura été appelé à émettre une opinion sur un sujet dont il a qualité pour parler (…). Il sera peut-être étonné de se rendre compte qu’on ne lui a jamais demandé son avis sur un problème qui, pourtant, le touche personnellement. »1

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

1Colonel Chateau-Jobert, La Confrontation Révolution-Contrerévolution, Éditions Chiré, 2015 (1968), p.277-178.

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