Politique

Des royalistes « providentialistes » et de ceux qui attendent que le Roi leur rende des comptes, par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur

louis xx

L’attitude de ces royalistes qui espèrent du Ciel un Roi — encore inconnu et caché — (souvent ils utilisent la formule : « le Roi que Dieu voudra bien nous donner »), et qui négligeant les Lois Fondamentales du Royaume données par la divine Providence dans le cours de l’histoire du Royaume de France, Lois Fondamentales qui désignent clairement et indubitablement aujourd’hui, pour successeur légitime de Clovis, du Bienheureux Charlemagne, de Saint Louis, de Charles VII, d’Henri IV, de Louis XIV, de Louis XVI, de Charles X et d’Henri V, le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, me fait formellement penser à ces Juifs qui espéraient du Ciel un messie selon leurs fantasmes, et qui n’ont pas su reconnaître Notre Seigneur, « LE » Messie présent au milieu d’eux, Lequel accomplissait pourtant sous leurs yeux les signes et les miracles prophétisés dans les Écritures Sacrées qu’ils scrutaient continûment… Et ils ont souvent fini, avec un aveuglement passionné, par se mettre à la remorque de faux messies ! 

Il y a aussi des personnes qui se disent légitimistes, et qui me demandent parfois (il y en a même qui m’envoient des courriers électroniques pour cela) : « Pourquoi le Prince ne fait-il pas ceci ? », ou bien : « Le Prince ne pourrait-il pas déclarer telle chose ou accomplir telle autre… ? », ou encore : « Ne pensez-vous pas que le Prince devrait faire ceci, intervenir sur tel sujet, etc. ? »

Je réponds habituellement (pour le cas où ils ne s’en seraient pas rendus compte !) que je ne suis ni le Prince, ni son porte-parole officiel, ni son confident… Je ne dispose donc pas des éléments de réponse. D’ailleurs, même si je connaissais les desseins et les pensées de Sa Majesté, il ne m’appartiendrait pas de répondre à ce genre d’interrogations !

Par dessus tout, ce qui me gêne — et qui même m’agace — dans le fait même que ces questions soient posées… 

1) … c’est qu’elles donnent l’impression que ceux qui les osent pensent (ce n’est pas formulé, c’est peut-être même inconscient) que le Prince aurait à rendre compte de ses paroles, faits et gestes, à ses « partisans », de la même manière que le chef d’un parti républicain doit (ou devrait) en rendre à la « base » qui l’a élu et dont il est supposé tenir son pouvoir…

2) … c’est aussi que ces petits personnages, convaincus de leur importance, semblent persuadés qu’ils savent mieux que le Prince ce qu’il conviendrait de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire… Ici, je ne peux m’empêcher de renvoyer à cette leçon que reçut la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich : un jour qu’elle se plaignait intérieurement que le Bon Dieu n’avait pas fait ce qu’il lui semblait à elle qu’il eût été bon de faire (évidemment pour des motifs fort louables et généreux ayant trait à la gloire divine et au bien des âmes), son ange gardien lui rétorqua : « Tu aurais fait tellement mieux à Sa place, toi ! » Eh bien, c’est tout-à-fait cela : ils agissent et parlent comme avec la certitude qu’ils feraient mieux que le Prince, eux.

3) … c’est, en définitive, de constater que la « pollution démocratique », qui a perverti les mentalités de nos contemporains, a aussi contaminé des personnes se prétendant légitimistes, lesquelles réagissent exactement comme si tout le monde avait des droits et pouvoirs sur toutes choses, au point qu’elles ne semblent même pas imaginer qu’à un Prince tel que l’aîné des Capétiens, et à lui seul, sont données par Dieu des grâces d’état, qui ne leur sont ni dues ni dévolues à eux !

À bon entendeur !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur

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