Politique

Aux indécis, la république reconnaissante

Le président de la république n’est plus à une bourde près. Après avoir présenté aux chinois les condoléances de la France pour la mort de sujets de SM l’empereur Akihito, après avoir évoqué ce pays imaginaire qu’est la Macédonie, après avoir été traité comme un laquais par les Russes et les américains, voilà qu’il humilie à nouveau notre Patrie.

Une famille se présentant comme kosovare a été reconduite aux frontières après examen de sa demande par l’administration et l’épuisement de tous les recours engagés. L’extrême gauche a tenté une nouvelle fois de faire entrer sa conception de la morale et des bons sentiments dans un débat où ils n’ont rien à faire. Les journaux, comme d’habitude, ont suivi et amplifié l’affaire.

Malheureusement pour tout ce beau monde, l’affaire est retombée comme un soufflé lorsque des révélations sur les origines de cette famille, la propension à la violence et la fainéantise du père, ont fait leur apparition.

Jusque-là, tel un hôte de l’Olympe, le président était resté, comme à son habitude, imperturbable. Fidèle aux préceptes d’Henri Queuille :

 La politique ne consiste pas à faire taire les problèmes, mais à faire taire ceux qui les posent. 

– Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout.

On se rappellera également ce que disaient ses « amis politiques » lorsqu’il présidait à la destinée du parti socialiste :

Ségolène Royal : «  Le point faible de François Hollande, c’est son inaction…. Les Français peuvent-ils citer une seule chose qu’il aurait réalisée en 30 ans de vie politique ?  …Celui qui ne fait rien est souvent plus populaire. »

Martine Aubry : «  François Hollande, arrêtez de dire qu’il travaille, il n’a jamais travaillé, il ne fout rien… Il n’a aucune épine dorsale, il manque de caractère».

Laurent Fabius : « Hollande, franchement vous l’imaginez Président de la République ?… On rêve !… François Hollande c’est Guimauve le conquérant !  »  

Jean-Luc Mélenchon : « Une promesse de Hollande, c’est du vent, il ne tient jamais parole. Vice de cynique.  »

Manuel Valls : « Quand quelqu’un me dit qu’il est normal, je commence à me méfier. » 

Claude Allègre : « L’une des caractéristiques de François Hollande, c’est, en effet, de considérer que le mensonge est une pratique normale en politique… Aucune promesse venant de lui ne peut être prise au sérieux… Il navigue en fonction de la popularité des uns et des autres, et de cela seul. »

Seulement voilà, le propre des indécis c’est justement de ne pas savoir ne rien faire lorsque c’est nécessaire. Une petite fraction encartée de la jeunesse lycéenne manifeste et le voilà saisi d’une sainte trouille : « et si j’avais manqué l’occasion d’apparaître comme l’homme providentiel ? » Et aussitôt le voilà qui fait une allocution. Comme si le rôle d’un chef d’État était d’intervenir pour ce qui n’est jamais qu’un cas particulier. Lui qui reprochait à son prédécesseur d’être un président trop présent, il n’a rien de plus pressé que de marcher dans ses pas.

Pire, après avoir ridiculisé le pouvoir en l’abaissant, le voilà qui l’humilie en proposant à la jeune fille qui fait la une des journaux ce qui restera dans les esprits comme une indignité : « L’enquête confirme qu’aucune règle de droit n’a été enfreinte dans l’examen de la situation de la famille de Leonarda et pas d’avantage dans la décision de mettre en œuvre l’obligation de quitter le territoire. […] (blabla sur les valeurs de la république) Par rapport au cas de cette jeune fille, si elle en fait la demande compte tenu des circonstances un accueil lui sera réservé, à elle seule. »

Sous couvert d’humanisme, François Hollande met cette jeune personne dans la douloureuse situation d’avoir à faire le choix de sa famille ou de la France. Fort heureusement, la réponse de l’intéressée ne s’est pas faite attendre : « Je n’irai pas seule en France, je n’abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l’école, il y a aussi mes frères et mes sœurs. »

Si le pantin de l’Élysée s’était contenté de s’en tenir à ses ruses de Conseil Général, il ne serait pas fait mouche par une adolescente, et la France s’en serait mieux portée. Malheureusement, il n’en a rien été.

Le quinquennat va être long. Très long. 

Pascal Cambon


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