La République dite française n’est plus souveraine depuis longtemps, par Antoine Michel

Trop de « conservateurs » (mais que conservent-ils si ce n’est la révolution et la modernité?) ou autre « patriotes » (mais quelle est leur patrie, si ce n’est la patrie révolutionnaire?) ne cessent de parler de souveraineté, comme si nous l’étions encore, et comme si cela était souhaitable.

La souveraineté est, pour le dire simplement, la liberté au niveau du corps politique. Est-il bon d’être libre ? Oui et non. Un enragé criminel est mieux enfermé que libre. Un idiot incapable de se gérer est mieux en tutelle de quelqu’un qui prend soin de lui que libre (car libre, il courre à sa perte, si ce n’est à la perte des autres).

Nous aimerions tous être libres, mais c’est l’apanage des chrétiens fils de Dieu, et, effectivement, seule dans la chrétienté et en France spécifiquement, a pu voir le jour un corps politique dans son entier libre et très souverain, dans l’Ancien Régime.

La chrétienté disparaissant, et la repaganisation de la société s’accélérant, il est logique que la servilité redevienne la règle, car sinon c’est le désordre complet.

Au niveau étatique aussi.

De toute façon, nous ne sommes plus souverains, c’est un fait : toutes les acrobaties langagières des Macron et consorts l’indiquent à leurs corps défendant. Dans leurs contorsions de petit caporal impuissant voulant affirmer une autorité qu’il n’a plus, et remise en cause par tous, ils démontrent leur servilité aux plans mondialistes et aux institutions de l’UE. Un exemple simplement : sur fond de révoltes agricoles (qui d’ailleurs se produisent dans toute l’Europe, et donc n’a rien de spécifiquement français – l’histoire dira certainement dans des manuels futurs que les révoltes paysannes ont ébranlé l’empire européen, en parlant ensuite des situations des diverses provinces de l’UE, comme la France)n Macron parle de mesures fortes, etc…si l’UE veut bien les entériner…

Tout est comme cela !

Un autre exemple bien plus parlant encore, car l’histoire vient apporter un éclairage clair : la justice devient européenne. Souvenons-nous que le Roi de France a pu étendre son autorité bienfaisante par la justice : quand les sujets avaient un problème, ils venaient là où était l’autorité, soit les tribunaux du roi, sans aller voir leur seigneur de référence.

Aujourd’hui, regardez : nos troupes, en particulier pour la vie, vont systématiquement porter leurs affaires aux cours européennes, car parfois elles nous donnent raison, et surtout s’imposent à la juridiction française !

C’est un fait, l’UE prime partout et sur tout.

Ceux qui parlent de souveraineté oublient tout le temps deux points : nous n’avons plus la souveraineté de fait, d’une part ; et la souveraineté pour quoi faire ? Si c’est pour faire encore de la révolution, non merci.

La seule souveraineté viable est une restauration du Roi de France, qui, incarné, et héritier d’une tradition plus que millénaire, est souverain.

Il semblerait que cette restauration qui avance ne pourra se passer que par un grand chamboulement européen, qui est déjà en cours : le bateau Europe se fissure et fuit de partout, il prend l’eau, visiblement.

Devons-nous déplorer la perte de la souveraineté de la République dite française ?

Non, pour plusieurs raisons.

La République démoniaque l’a voulu, et de ce fait se désarme et réduit son pouvoir malfaisant.

Évidemment l’UE se veut juste l’extension démoniaque de la République française, elle-même l’antichambre d’un gouvernement sataniste mondial, mais, réalité oblige, l’UE est un tel patchwork composé de reliquats d’État que cette révolution mondialiste est freinée par les réalités diverses des peuples de l’Europe, et en particulier de l’Est, qui ne veut pas revenir à un néo-communisme mondialiste.

Notons encore que l’histoire montre que plus l’empire est étendu, plus il s’écroule rapidement : un grand empire est ingérable, et encore plus ingérable si on essaient d’être totalitaire. Tous les grands empires qui ont voulu être trop totalitaires ne durent jamais très longtemps – pour durer il leur faut admettre de facto une certaine subsidiarité et « lâcher la grappe » des petits.

Bref, la souveraineté c’est comme la liberté ; dire que c’est bien c’est absurde. La question est de savoir si en pratique on en bénéficie (et aujourd’hui, la réponse est non), et qu’est-ce qu’on en fait (et depuis la Révolution on en fait grosso modo n’importe quoi).

Alors tout vrai « patriote » doit devenir légitimiste, car seul le Roi peut restaurer une vraie souveraineté saine et utile.

Sinon nous serons esclaves soit du moloch mondialiste, soit d’un autre prince plus ou moins destructeur – voire protecteur.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel