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La bénédiction du Roi le père et le combat pour la justice, Paul-Raymond du Lac

Nos bons rois sacrés sont les pères incarnés de la France, lieutenant de Dieu sur la terre, à genoux devant Dieu pour mieux être assis en majesté devant les sujets et fermement debout devant les ennemis.

La famille royale, famille des familles, extension naturelle du corps politique français composés de ses divers peuples, provinces et corporations, rythme la vie des français, dont l’avenir politique est lié à l’avenir de cette famille, elle-même dépendante directement de la Providence qui a élu nos rois par la naissance et le droit d’aînesse. Cette douce Providence ne s’est pas imposée durement comme sous l’ancien testament, mais avec l’adhésion libre de ses bons enfants francs, adhésion qui se manifeste par la constitution des lois fondamentales, lois constitutionnelles coutumières qu’une longue pratique sage, en conformité avec les décrets divins et prudente est venue consacrer : après une longue incubation mérovingienne et carolingienne, les rois très chrétiens comprennent la nécessité de tout remettre à Dieu en consacrant peu à peu le droit d’aînesse ; et Dieu, comme apposant son sceau approbateur, permet le « miracle capétien » d’une succession de père en fils pendant près de trois siècles.

Ainsi, au Royaume de France, tout dépend de Dieu avec l’adhésion libre de ses sujets, dont la coutume, qui nous oblige, est le fruit de cette adhésion prudente, sage, lente et répétée. En tant que descendants de nos anciens pères, en tant que sujets du roi de France qui jurons serments de fidélité au Roi – je pense à tous ces sujets qui pourraient ne pas avoir leurs pères charnels en France, mais qui par serment deviennent français à travers la fidélité au Roi, ou encore tous ces convertis qui, baptisés en France et par l’histoire de France, deviennent fils de Dieu, incorporés au corps mystique de Jésus-Christ, et plus spécifiquement au corps mystique du royaume de France.

Soit dit en passant, tous les baptisés apostats français du XXe siècle sont autant de Judas, conscients ou non, qui ont formé comme des corps cancéreux dans ce corps mystique, pour notre plus grand malheur : ne soyons au moins nous même pas de ce clan du cancer, mais bien des pierres fermes et vives du grand édifice royale français. Aujourd’hui, heureusement, avec la déchristianisation, nous passons du cancer d’un corps mystique chrétien, à une séparation des camps entre bons chrétiens et sujets et païens non baptisés hors du corps – sans compter les apostats démoniaques qui continuent leur œuvre de subversion, en vain.

Revenons au Roi de France, et à sa famille, qui rythmait la vie de notre pays : autrefois chaque événement familial royal faisait vibrer tout le pays : la naissance d’un héritier, en particulier, était l’occasion de constater de visu l’union du corps politique français ; tout le pays et tout le clergé s’unissait dans les prières, les neuvaines et les intercessions pour une bonne naissance ; puis après une naissance heureuse tout le pays résonnait de Te Deum et de bonne liesse populaire (une bonne joie, pas celle des fêtes du festivus trépané moderne), en cas de deuil tout le pays priait pour l’âme défunt, pour qu’elle rejoigne le règne des bienheureux aux côtés de ses ancêtres nombreux peuplant le ciel.

Tout, dans la famille royale, était à la fois vivant et incarné, et plein de sens profond.

Prenons aujourd’hui un exemple au moment de la naissance. Quand un garçon naissait, il était remis immédiatement au Roi pour qu’il constate le sexe, et il le faisait constater à la mère ; puis séance tenante l’aumônier de France l’ondoyait (c’est-à-dire le baptisait, mais le baptême solennel avec octroi d’un non et toutes les cérémonies périphériques du baptême pouvait se faire bien plus tard, car c’était aussi une cérémonie de passage hautement politique pour resserrer les liens d’alliance à travers les parrainages, les cérémonies, etc).

Ensuite, selon la coutume, observée par Louis XIV, le Roi donnait sa bénédiction à son fils, et lui mettait ensuite l’épée à la main1.

Le Roi montrait ainsi l’exemple et nous indique, sur ce détail, une voie pour restaurer la vraie Foi et la bonne politique royale dans nos familles mêmes.

Je voudrais aussi insister sur le fait que le Roi, loin d’être une sorte de citadelle éloignée de nous et inaccessible, est au contraire notre père et comme l’extension naturelle du corps politique français : comme un père il montre l’exemple et la voie qu’il nous faut imiter en tant que familles.

Ici, le Roi continue la tradition immémoriale des Patriarches de l’ancien testament de bénir ses enfants, et en particulier de donner sa bénédiction à ses fils, et en particulier à son fils aîné : bénédiction du père, chef de famille, et roi de son royaume, qui attire les grâces du Père du Ciel, et confirme le droit de succéder.

Bénissons ainsi nous aussi, ô pères des nombreuses familles de France, nos enfants, et plus particulièrement encore nos fils, et plus particulièrement encore notre aîné. Ces bénédictions peuvent se renouveler régulièrement, tous les jours avant le coucher, et parfois de façon solennelle quand l’enfant grandit et de vient adulte dans son corps et son esprit, vers 14 ans – la maturité de l’expérience et de la majorité ne venant que plus tard.

Le Roi met aussi l’épée à la main de son fils : ce symbole est puissant, d’actualité et lourd de sens. Nous venons tous au monde pour combattre, et il nous faut nous armer dès le premier jour de la naissance. Ce monde est un champs de bataille, et quoique la naissance est heureuse, c’est aussi une épreuve et une promesse de combat. L’enfant, grâce à Dieu, naît dans une bonne famille chrétienne, qui sera sa citadelle et son camps d’entraînement avant de devoir effectivement sortir sur le champs de bataille.

Le roi, de plus, met l’épée à la main de son fils, signifiant la prérogative royale par excellence de la justice, qu’il faut faire respecter avec la fermeté nécessaire du glaive, qui sert tant à défendre le faible, l’opprimé et l’Église, qu’à punir le méchant, et asseoir une saine crainte du crime pour décourager les méchants potentiels.

Nous aussi mettons une épée à la main de nos fils naissants : le symbole n’est pas superflu car il force les adultes à se souvenir de leurs pressants devoir d’éducation, qui n’est pas « couver » leur enfant, mais l’endurcir, sans le rendre de pierre, et lui apprendre la charité chrétienne aimant Dieu et son prochain sans angélisme. Fermeté sans dureté, douceur sans faiblesse. Voici les mamelles de l’éducation chrétienne et royale !

Quelques fondations de ce programme ont été posées, maintenant à nous de jouer : appliquons tout cela et nous aurons la victoire au conquérant notre Ciel et, si Dieu veut, en reconquérant notre royaume.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

1Godefroy, Observations aux baptêmes et circonstances des Enfants de France…, AN, KK 1431, fol et 122. Cité dans Naissance et petite enfance à la cour de France, Septentrion, 2016, p.64.

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