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La « conformité » en entreprise, ou la dangereuse réduction de l’homme à la machine, par Antoine Michel

Les grandes entreprises, fortiches de la « gouvernance » qui déresponsabilise les grands « chefs », sortes de boulons/courroie sans âme, qui prennent un minimum de risque tout en s’en mettant un maximum dans la poche (ces entreprises ayant dans le même temps des chaînes hiérarchiques excessivement verticales avec des autorités exagérement puissantes, derrière la revendication de “démocratie horizontale” – car la réalité exige que des personnes identifiables prennent les décisions au jour le jour).

Ces pauvres bougres du grand capital, aussi victimes que leurs esclaves, voire plus, puisqu’ils sont prisonniers du pire esclavage, celui de l’ambition, de l’orgueil et du pouvoir, s’effacent en fait derrière leur maître du moment et des idéologies dominantes dans le monde.

La détestation de l’humain, qui se dévoile derrière le paravent des droits de l’homme et de l’humanisme, progresse toujours plus, et s’exprime en particulier dans la folie transhumaniste, ou son pendant, la « digitalisation » et la « robotisation » de tous les secteurs de la vie humaine.

La vie en entreprise ne fait pas exception, et plus le secteur est loin des réalités palpables, comme la banque, l’assurance, le conseil, etc, plus la soumission aux idéologies du moment est forte – car se frottant moins aux réalités concrètes – un peu moins ne signifie pourtant pas du tout, et, dans un sens, ces secteurs, qui devraient exiger a priori une plus grande vertu de ses acteurs (puisqu’on touche à des critères de confiance, de décision et prudence, toute chose qui demande normalement une plus grande vertu que d’accomplir des tâches plus serviles), sont d’autant plus victimes qu’il est facile d’en « abuser », puisqu’il suffit pour cela de poser des actes « faciles », dans le sens de facile à poser (imaginez que pour fauter il suffise de pousser un bouton sur un ordinateur, déclenchant un transfert d’argent…c’est quand même moins compliqué que de voler une banque ; ou encore imaginez que pour rendre un bon et chrétien service il faille se battre contre toutes les procédures et les hiérarchies pour un résultat a priori quasiment nul…c’est plus compliqué que de donner l’aumône dans la rue).

Revenons à nos moutons : la mode est à la « conformité », la compliance comme on dit pour faire « branché » (c’est le cas de le dire). Il s’agit de multiplier les règles, les procédures, les « cases à cocher », soit disant pour éviter de grandes erreurs, ou pour vous « protéger », un peu comme les « protocoles » sanitaires pendant le COVID : comme s’il y avait des recettes miracles pouvant remplacer la « bêtise crasse » de ces hommes qui se trompent, et sont trop souvent imprévisibles – certains mondialistes doivent déplorer que malgré toutes les politiques de terreur et d’intimidation, toute la « déconstruction » des préjugés et la destruction de l’éducation, le commun, malgré tout, ne soit pas aussi malléable qu’ils aimeraient, et pas aussi bons esclaves, sûrs et mécaniques, qu’ils aimeraient… La « conformité » est là pour donner l’illusion d’une perfection sur le papier, d’un processus maîtrisé, d’instruments-esclaves bien obéissants et toujours opérationnels : par la « conformité » on simplifie la réalité jusqu’à l’erreur, et surtout on dépossède chaque maillon de la chaîne de sa possibilité de juger et de corriger à son niveau. On supprime peut-être les petits abus, mais pour les gros ? Ils y arriveront toujours.

Cette tendance est logique dans la paganisation générale qui nous entoure : les vieux hommes ensemble ne peuvent pas se faire confiance, alors on s’interdit l’imprévisible, qui signifierait rébellion ou désordre très rapidement dans l’ordre païen, pour réduire le plus possible chaque individu dans sa case : le clou enfoncé par le confucianisme devient le citoyen, ou le salarié (citoyen d’une grande firme sans droit de vote) rendu lisse et servile à toutes les nouvelles règles de conformité, et docile à toutes les injonctions, qui, par force, doivent changer rapidement, car il ne faudrait pas trop vite que la masse s’installe dans un confort, et comprenne que le fait « d’avoir de la bouteille », comme on dit, et du bon sens rend chaque personne plus grande que ces micro-règles absurdes de la « conformité », qui règlent tout en détail, mais ne servent à rien pour éviter les murs vers lesquels on se dirige à pleine vitesse, et tous ensemble.

Il faudrait des témoignages selon les secteurs : mais si la généralisation de cette frénésie de « conformité », qui fait de plus en plus des employés des robots qui doivent mécaniquement exécuter sans chercher à faire œuvre d’intelligence – et après on leur dira qu’ils sont plus bêtes que « l’intelligence artificielle », et pour cause, puisqu’ils ont abdiqué ce qui fait la spécificité de l’intelligence humaine ! – en les réduisant à la part la plus insignifiante de notre être, alors des catastrophes vont arriver…

Alors vivement la restauration pour aussi restaurer toutes les institutions qui considèrent l’homme tel qu’il est : un être appelé à la vertu (pour la part naturelle) et un être appelé à la vie divine (dans la vie éternelle, et par la grâce dès ce monde).

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

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