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La bêtise de l’« intelligence artificielle », par Paul de Beaulias

Il est de bon ton de parler des « IA », dont le dernier bébé Chat GPT défraye la chronique : elle semble causer beaucoup de dégâts, et certains pays l’interdisent, ou la limitent.

Pourquoi, fondamentalement, cette IA cause du mal ? Tout simplement, car trop de gens croient qu’elle est intelligente, alors qu’elle est bête : ils l’utilisent non pas comme un simple outil extrêmement limité, mais comme une sorte d’homme-robot qui serait intelligent…

C’est comme vouloir croire que les singes sont des hommes…Cela ne marche pas.

Les gens ne sont pas fautifs en général, puisqu’il est vrai que tout dans ce transhumanisme, dont l’IA est une composante, veut faire croire que l’homme est une machine, ou que la machine, devenant intelligente, pourrait être un homme.

Tout est là : on parle « d’intelligence » artificielle, alors qu’elle est tout sauf une intelligence, mais juste une grosse calculette.

Qu’est-ce que l’intelligence ?

Voilà ce que répond ChatGpt

« L’intelligence est une capacité mentale qui permet de comprendre, d’apprendre, de raisonner, de résoudre des problèmes, de s’adapter à de nouvelles situations et de prendre des décisions. Elle peut se manifester de différentes façons, telles que la capacité à comprendre des concepts abstraits, à résoudre des problèmes mathématiques complexes, à communiquer efficacement, à comprendre les émotions des autres, à apprendre rapidement de nouvelles compétences, etc. L’intelligence peut être mesurée à l’aide de tests d’intelligence standardisés, mais il existe également de nombreuses autres formes d’intelligence, telles que l’intelligence émotionnelle, l’intelligence sociale, l’intelligence créative, etc. »

Grosso modo, et malgré les circonvolutions pour noyer le poisson, même l’IA reconnaît que l’intelligence est une capacité de comprendre. Comprendre quoi ? La nature des choses. Il ne s’agit ni d’une capacité de calcul, ni de raisonnements algorithmiques, mais bien la capacité de saisir la nature des êtres. En ce sens, une intelligence ne se mesure pas à « l’aide de tests d’intelligence standardisés », mais à l’adéquation de ses jugements à la réalité qu’elle se propose de saisir, aux natures qu’elle veut comprendre. C’est ce qu’on appelle la vérité. La mesure ultime provient bien entendu de l’adéquation à la Vérité, Dieu, qui est l’Intelligence par excellence, puisqu’Il est l’origine , la cause de tous les êtres, et comprend tous les êtres. Si nous pouvions voir Dieu face à face, nous pourrions, par ses lumières, comprendre tous les êtres, avec le don de sa grâce évidemment, puisque cette compréhension dépasse notre petite capacité.

Une grande intelligence est ainsi simple : quelques principes vrais et peu nombreux permettent de comprendre bien des choses. Dieu, l’être simple par excellence, principe en lui-même, lui permet de tout voir de haut et de saisir tous les êtres.

Une « IA » ne peut même pas commencer à faire le début d’un acte d’intelligence : il ne peut ni comprendre, ni saisir un être, ni pénétrer une nature, et il ne peut jamais se conformer à la vérité.

Une « IA » bien faite, certes, qui prendrait pour matière le catéchisme, les saints, la théologie, pourrait répondre des choses sensés, mais même dans ce cas cela ne change rien au fond du problème : ce genre de grosse calculette algorithmique ne comprend rien, ce ne sont que des perroquets sophistiqués, des systèmes calculatoires bourrins qui peuvent, avec biais, synthétiser des données. C’est tout. C’est intéressant comme outil, mais ce n’est pas grand-chose.

J’entendais par exemple un traducteur qui pensait que du fait de ces « IA » le travail de traducteur allait se transformer en travail de relecteur de la traduction faite par « l’IA ». Si cela devait se produire, cela témoignerait d’une chose simple : le niveau général des gens tomberaient au niveau celui d’une machine, avec des expressions toutes faites, typés, robotiques, sans saveur, sans intelligence et sans pénétration : bref des traductions mécaniques qui ne développeraient pas le génie humain.

Il est probable que ce traducteur ait raison en pratique, puisque notre monde contemporain fonctionne de façon formelle et mécanique, et que de nombreux traducteurs en particulier se réfugient derrière la traduction systématique, mécanique, pour éviter justement des commentaires du client sur leur traduction : car par définition dire une chose intelligente, percer une nature, aller au fond d’un texte, va créer des réactions. La vérité est souvent détestée, au moins passivement, comme une lumière trop vive qui viendrait brûler un œil resté trop longtemps dans l’obscurité : le contact peut créer des réflexes de rejet voire de la violence.

Ainsi le métier de traducteur non servile, qui cherche la vérité, dans les domaines intellectuels, n’est pas près de disparaître.

Et pour les autres, s’il disparaît, cela signifiera non pas que les « IA » ont dépassé l’homme, mais qu’on préfère se contenter de boîtes de conserves stéréotypées et parfois produisant des erreurs énormes – mais algorithmiquement irréprochables – plutôt que d’hommes qui, même quand ils veulent s’avilir à devenir des machines, n’y parviennent jamais totalement.

Remettons les choses à leur place, et arrêtons d’appeler « intelligence » ce qui ne l’est pas : tout ce que nous risquons c’est de réduire l’intelligence à une simple capacité de calcul.

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

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