Europe / international

Espionnage, la très grande arnaque

Le traitement médiatique de l’affaire d’espionnage entre Washington et Bruxelles est de nature à donner la chair de poule à quelques naïfs patriotes. C’est l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a publié l’affaire.

 

Il serait question de surveillance informatique par la NSA (National Security Agency, Agence Nationale de Sécurité, responsable du renseignement électromagnétique des Etats-Unis) de la représentation de l’Union européenne aux Etats-Unis (le réseau diplomatique bruxellois s’étend en effet), des bureaux européens du siège de l’ONU ainsi que de communications diplomatiques au sein même du Vieux Continent.

 

Nous assistons à une indignation européenne. Dimanche, Bruxelles, Berlin puis Paris ont demandé « des explications » aux Etats-Unis. Cette mise en demeure est proférée sur un ton tout à fait inédit dans les relations transatlantiques, en particulier en espionnage, qui est le nœud d’un complexe régalien dont les cordes sont la défense et la diplomatie. On parle de suspendre des négociations ; à quand le rappel des ambassadeurs ? A quand le coup de fil qui arrachera à leur foyer nos valeureux marins du Charles-de-Gaulle pour partir de Toulon à la côte Ouest pour remettre à leur place ces amerloques ?

 

On se croirait presque revenu il y a un siècle ou deux, lorsque les relations entre les états étaient franches et pas encore truquées par l’araignée mondialiste. On croirait presque que les crânes d’œufs qui nous gouvernent du haut de leurs bureaux bruxellois sont des hommes, des vrais. On croirait presque le retour d’une Europe forte, qui ne se laisse pas intimider par l’Aigle américain et prête à le défier en cas de parade trop arrogante du rapace d’Outre-Atlantique.

 

Mais quel immense leurre ! Washington a la main basse sur les armées européennes depuis des décennies et l’OTAN en est la garantie. L’Aigle US sait tout, voit tout, contrôle tout. A l’exception de la décision courageuse de Jacques Chirac au sujet de l’Irak, les Etats-Unis écrasent avec leurs talonnettes de cow-boy texan le peu qu’il reste des armées européennes et s’essuient avec où bon lui semble. Toujours au service de leurs intérêts.

 

Cette affaire n’est qu’une très grossière escroquerie, destinée à crédibiliser le mirage de notre indépendance et peut-être à donner une crédibilité aux projets européistes. Ne soyons pas dupes. Barack Obama n’a pas besoin de la NSA pour savoir que l’armée française est dans son pire état depuis Alésia, ni pour savoir que les diplomates européens ne font que préparer la grande fédération. Nul besoin d’un bureau ovale pour le savoir, m’objecterez-vous. Je vous réponds que la vraie tête de la DGSE n’est pas boulevard Mortier mais à Langley. Les états qui occupent l’Europe et les Etats-Unis sont la même entité. Le temps où le bordereau de Dreyfus était un vrai potentiel Casus Belli est révolu.

 

Alors, contre les yankees, les hommen devront-ils sévir en criant Montjoie Saint Denis ? Inutile…

 

Julien Ferréol

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