Saint Paul et les crimes dans l’Église, par Paul-Raymond du Lac

Il n’est plus à démontrer que l’épiscopat ou le pontificat ne sont pas des garantis de sainteté, loin de là. Ce n’est pas pour rien que les (trop rares mais remarquables) saints du haut clergé — mais aussi les saints rois et autres grands — sont tout particulièrement vénérés.

Les premiers siècles furent évidemment une ère de grands convois de saints, avec nos nombreux martyrs et autres saints Rémi, Avit, Clotilde, Geneviève, etc.

Aujourd’hui, d’aucuns déplorent les crimes de certains « surveillants », ou de clercs, comme s’il était étonnant que la discipline relâchée, actée par le concile, pût produire autre chose que plus de crimes (l’homme blessé étant ce qu’il est)… Non, rien d’étonnant en cela ! « Là où il y a des hommes il y a de l’hommerie », disait saint François de Sales.

En revanche, le bât blesse véritablement quand il s’agit de ne plus punir, de mal punir ou de donner le flan au scandale en ne faisant pas bonne justice dans un esprit évangélique.

Ne parlons même pas de la volonté épiscopale française de liquider le patrimoine, notre patrimoine, à nous les fidèles, pour « indemniser » de bien vagues victimes…

Touchons simplement un mot sur cette course cléricale au procès civil, qui ignore absolument et parfaitement les juridictions ecclésiastiques ! C’est pourtant un sujet de grande attention depuis le début de l’histoire de l’Église, et un champ de combat pour les libertés de celle-ci, y compris face aux autorités très chrétiennes.

Il semblerait que, pour trop d’évêques il n’y ait pas de problème à ce qu’un clerc se fasse juger par un tribunal civil, qui plus est apostat !

Alors, rappelons tout simplement les paroles de saint Paul, qui a vu la même chose se produire chez les Corinthiens :

« 1 – Quoi ! il y en a parmi vous qui, ayant un différend avec un autre, osent aller en jugement devant les injustes, et non devant les saints !

2 – Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde doit être jugé, êtes-vous indignes de rendre des jugements de moindre importance ?

3 – Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Pourquoi pas, à plus forte raison, les affaires de cette vie ?

4 – Quand donc vous avez des jugements à faire rendre sur les affaires de cette vie, établissez pour les juger ceux qui sont les moins considérés dans l’Église !

5 – Je le dis à votre honte : ainsi il n’y a pas un homme sage parmi vous, pas un seul qui puisse se prononcer entre ses frères !

6 – Mais un frère est en procès avec un frère, et cela devant des infidèles ! » (1Cor, 6:1-6)

Plutôt clair, n’est-ce pas ? Vivement que la déroute cesse !

Faudra-t-il un Roi très chrétien pour renvoyer les clercs devant un tribunal ecclésiastique, qui sera bien obligé de juger devant le refus de toute jugement royal sur le sujet ? Ce serait le comble quand l’on connait l’histoire gallicane de la France, mais nous en sommes là…

Paul-Raymond du Lac

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !