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Les disciples du Christ sont armés, par Paul-Raymond du Lac

« Or, ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver lui (NSJC) dirent : « Seigneur, si nous frappions de l’épée? » Et l’un d’eux frappa un serviteur du grand-prêtre, et lui coupa l’oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, leur dit : « Laissez, demeurez-en là. » Et ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit. » (Luc, 22, 49-51)

En ces jours de lecture de la passion du Christ, nous redécouvrons chaque fois, au détour d’un verset, de profondes vérités sur le monde et notre vie.

Je me souviens qu’enfant, baigné dans l’église dissoute par la niaiserie Vatican II, on nous répétait à l’envie que « tout le monde s’aime, faites la paix et non la guerre », avec l’idée véhiculée que Jésus était une sorte de super-bisounours refusant toute violence, comme un Gandhi des temps anciens, incapable de défendre la justice donc quand cela était nécessaire…

Il suffit de lire l’évangile quelque peu pour se rendre compte qu’à l’occasion Jésus sait avoir des paroles fortes et des actions « violentes ». Que ce soit les marchands chassés du temple, par deux fois, ou les paroles demandant de se haïr sois-même ainsi que ses proches pour pouvoir le suivre, ou encore l’ordre de s’arracher son œil s’il est une occasion de péché, et aussi même face à ses plus proches disciples, quand Pierre par exemple le décourage d’aller à la Croix et qu’il lui dit « Arrière, Satan ». Jésus sait dire la vérité, de façon abrupte, quand il faut la dire, et il sait aussi agir avec force et détermination, quand il le faut.

Le verset cité ici est intéressant : nous remarquons d’abord que les disciples, ou du moins certains d’entre eux, étaient armés. Et cela de façon normale. La pression des grands prêtres se faisaient de plus en plus vive, et si les apôtres ne comprenaient pas très bien ce qui se passaient, ils sentaient bien que cela allait dégénérer certainement, ils étaient donc armés, même le jour de la Cène, pourtant jour où a priori ils ne devaient pas s’attendre à l’arrestation – tellement pas qu’ils se sont endormis malgré les recommandations du Christ.

Ils étaient ainsi armés, et Jésus les laissait armés, ce qui montre que ce n’était pas un problème en soi – sans parler d’ailleurs des conversions de païens militaires, dont le centurion (et donc du métier des armes), que Jésus encense pour leur foi, ce qui montre que le combat armé n’est pas incompatible avec la foi.

Notons encore que les disciples demandent l’autorisation de l’usage de la force, ici de la légitime défense :« Seigneur, si nous frappions de l’épée? » . Et ensuite il frappa, l’Évangile ne dit pas si Jésus a répondu ou non, et si le disciple s’est emporté ou non. La suite nous éclaire : « Mais Jésus, prenant la parole, leur dit : « Laissez, demeurez-en là. » » Jésus demande donc qu’on s’en arrête là, ce qui montre que jusque-là il approuvait l’action de légitime défense du disciple, qui est légitime, même si in fine, le sacrifice de la Croix demandera de cesser la résistance pour permettre au Christ de se livrer tout entier à l’iniquité.

Ce petit passage de l’Évangile est comme inscrit là pour rappeler que tant les armes que la légitime défense ne sont non seulement pas problématiques en soi, mais sont d’un usage légitime, et le Seigneur autorise leur usage, tant que nous lui demandons si cet usage est légitime, et tant que nous respectons sa volonté pour savoir « jusqu’où aller ».

Dans un autre Évangile, Jésus-Christ rappelle que celui qui magne l’épée se fera tuer par l’épée : c’est vrai, le combattant doit se résoudre et se préparer à mourir au combat, et ne pas faire comme s’il était invincible – car souvent des « grands » combattants aux exploits nombreux, et parfois aux débordements manifestes, sont souvent des gens qui sont grisés par la puissance de tenir la vie des autres entre leurs mains et en viennent à se croireinvincibles, ce qui amènent de nombreux abus et désordres. Jésus rappelle à l’humilité et à la pénibilité du métier des armes, dont la charge est lourde, puisqu’il s’agit de miser sa vie et la vie des autres, et donc indirectement leur salut. C’est en même temps un métier noble et nécessaire, sous la direction de Jésus et en sa présence, comme sur le mont des Oliviers.

Les chevaliers chrétiens le savaient, et la guerre chrétienne se faisait sous le regard et en la présence du bon Dieu.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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