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La pédophilie, une institution dans le bouddhisme, par Paul de Lacvivier

Nous résumons dans cet article la substance de nos trouvailles sur les liens entre les sectes bouddhiques et la pédophilie, pour le moins sombres, mais révélatrices de la nature humaine blessée, de l’horreur des fausses religions (qui nous saute aux yeux dès qu’on veut bien creuser un peu), et de l’injustice faite à la seule religion vraie, la religion catholique. 

Il existe ainsi des rituels d’initiation d’enfants, dont les manuscrits se trouvent dans les archives de la plus grande secte bouddhique du Japon, le Tendai, qui, avec le Mikkyo, fut la secte la plus puissante et la plus proche de la Couronne japonaise au cours de l’histoire. 

Ces manuscrits, nous les avons trouvés sans les chercher, au hasard de nos pérégrinations dans les archives nippones. Ils décrivent un premier rituel d’initiation, dont l’élément central est une sorte de parodie de baptême (le kanjo, 灌頂), avec un simulacre d’ondoiement. Après cela, toute une partie de la paraliturgie explique de façon crue et détaillée comment le bonze, maître spirituel de l’enfant, doit violer celui-ci. Ne vous inquiétez pas, nous éviterons de citer directement ces passages, véritablement pornographiques, les symboles de la partie initiatique étant tout à fait parlants en eux-mêmes.

Il est ainsi précisé, pour donner l’atmosphère du texte, que les « choses du lit » doivent être accomplies loin de tout, dans le secret, où personne ne peut rien entendre. Il est aussi précisé, en recommandation générale, qu’il est interdit à l’enfant de rester auprès de son maître après l’acte, et qu’il lui faut retourner dans sa cellule. S’ensuit l’explication ésotérique du « rituel » et le manuel de viol de l’enfant, avec tout ce que l’on peut imaginer en matière de pratiques contre-nature, le tout décrit de façon très précise. C’est effectivement à vomir, le pire étant sans doute que ce viol liturgique est admis et même institutionnalisé.

La légitimation est simple : lors de l’initiation, l’enfant perd son humanité et devient une incarnation de la « divinité de la miséricorde », Kannon (観音). Le viol, totalement proscrit dans les règles habituelles de la morale bouddhique, devient alors une obligation morale pour les maîtres, car l’acte sexuel permettrait aux enfants d’acquérir le pouvoir de Kannon, et de s’éveiller directement à la sagesse bouddhique…

Précisons tout de suite une chose importante : ce rituel, dont nous possédons une quinzaine de manuscrits à ce jour au Japon (ce qui est un chiffre important considérant le peu de sources subsistantes d’avant 1600), ne concerne que des enfants qui ne sont pas spécialement délaissés a priori : il ne s’agit pas d’esclaves, ni d’orphelins ou d’intouchables. Au contraire, il s’agit plutôt du favori du grand maître, qui par définition est d’un rang très élevé dans la structure religieuse et politique du Japon, puisque la secte était la colonne vertébrale de l’État japonais médiéval, et tous ses grands maîtres étaient de sang impérial. L’initiation des enfants s’inspirait aussi, dans un de ses rites, du « sacre » bouddhique de l’empereur, ce qui indique certainement qu’un tel rituel, pour valoir la peine d’être mis par écrit et conservé, ne devait pas se faire sur n’importe quel petit…

Une fois l’enfant initié par son maître, ce sont tous les membres du monastère qui pouvaient en abuser… pardon, s’unir à la déesse Kannon. L’enfant n’était pas ensuite jeté, au contraire, il était appelé lui-même à devenir moine et grand-maître, et donc à reproduire ce qu’il avait lui-même subi. La victime d’hier devenait bourreau le lendemain, le tout de façon légitime et institutionnalisée. Rien de tout cela n’était illégal, ni même peccamineux…

Comme dans la Grèce antique, cela n’augurait rien de bon pour les enfants du commun, voire les petits esclaves ou pire encore les intouchables ! La vente de ces enfants à des maquereaux, les filles en particulier, était non seulement reconnue officiellement par l’État pendant l’ère Edo mais aussi justifiée moralement comme un acte de piété filiale. L’immensité de l’horreur laisse pantois !

Le crime reste pourtant si énorme, qu’il se doit d’être caché, malgré son institutionnalisation et sa légitimation. Nous avons ici une seconde caractéristique intéressante de ce rite d’initiation magique, qui fait penser à certains égards aux rites d’initiation maçonniques ou à certains rites de passage primitifs : le manuscrit du rituel n’est qu’un pense-bête, qui n’aurait pas dû être écrit, et de nombreux passages ne sont pas couchées par écrit, volontairement (« ici, faire selon la transmission orale et secrète »)… Donc, en pratique, ce que nous savons de l’horreur de ces rites n’est que ce qu’on a bien voulu laisser accessible... Le secret est d’ailleurs exigé pour les initiés, sous la menace.

Résumons : nous avons un rite d’initiation pédophile institutionnel, officiel et justifié autant moralement que religieusement. Il s’agit simplement de s’unir à la divinité pour acquérir son pouvoir… Notons ici combien le fossé est profond et infranchissable avec la Sainte Église catholique. Dans l’Église catholique, ces péchés contre-nature existent malheureusement, mais restent toujours des péchés et des péchés mortels, appelant la vengeance de Dieu. Jamais ils n’ont été justifiés, mais toujours dénoncés et poursuivis. Ils le sont encore aujourd’hui, et si les « scandales » au sein de l’Église catholique font baver la presse, c’est bien parce que l’Église les dénonce comme des péchés graves. Il n’existe évidemment pas de ritualisation ni d’institutionnalisation de ces « péchés » dans l’Église catholique, à la différence de ce qui existe dans le bouddhisme, qui peut admettre et systématiser le péché, selon une morale fluctuant en fonction des rangs et des statuts… Ce qui est de nature essentielle dans le bouddhisme est accidentelle dans l’Église. Le péché est ainsi légitimé — et donc systémique — dans les fausses religions, là où il est toujours dénoncé et combattu dans l’Église catholique.

La preuve : l’Inquisition et les autres tribunaux ecclésiastiques ont toujours poursuivi et puni sévèrement les clercs coupables de crimes comme la sodomie ou la bestialité. Déplorons que l’Inquisition n’existe plus pour faire le ménage dans l’Église, et par l’Église ! Ce genre d’institution n’existe jamais dans les fausses religions… Notons encore que la liturgie catholique n’a rien de secret : un texte liturgique comporte tout ce qu’il faut dire et faire, et le ministre ne doit pas y déroger d’un iota. Le sens, même s’il use souvent de moyens symboliques, est limpide et clair à l’inverse de ces liturgies païennes, comportant toujours une part d’ésotérisme.

Paul de Lacvivier
Doctorant en histoire du droit
Université Kokugakuin


Lire notamment : Shôko Tsuji, 児灌頂の研究―犯と聖Recherche sur l’initiation des enfants : viol et sacré »), Hozokan, 2021.

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