Chretienté/christianophobie

Avec Jésus, l’importance du baptême

Le dimanche qui suit l’Épiphanie, l’Église nous invite à célébrer le Baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique. Mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être baptisé par Jean-Baptiste ? Avec cet évènement nous reviennent en mémoire deux très célèbres phrases de Jean, considéré bien plus qu’un prophète. Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste” (Mt 11, 9…11). Jean lui-même indique que “Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi”. Il poursuivra en ajoutant : «Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.” Jean n’était pas n’importe qui, et beaucoup croyaient même qu’il pourrait être le  Messie. Si grande était son influence que le Roi Hérode avait dû l’emprisonner afin d’éviter une révolte populaire suite à son comportement scandaleux. Hérode avait épousé la femme de son frère, ce que Jean avait dénoncé. On connaît la suite.

Nous imaginons la réaction des témoins de la scène. Pour bien comprendre la portée de cet acte, il nous faut partir dans l’ancien Proche-Orient. À l’époque, cette tâche était réservée aux esclaves, chargés de nettoyer ce qui collait aux sandales, autrement dit, la poussière, la saleté, les excréments des bêtes de somme et d’attelage. Alors si Jean-le-Baptiste affiche son respect et son amour envers Jésus, il sait qui est Jésus.

Nous nous sommes tournés vers Benoit XVI pour vous donner l’essentiel de cette fête du Baptême du Seigneur et nous vous livrons in extenso sa magnifique réflexion. « […] La fête du Baptême de Jésus nous introduit, pourrions-nous dire, dans le quotidien d’une relation personnelle avec Lui. En effet, à travers l’immersion dans les eaux du Jourdain, Jésus s’est uni à nous. Le Baptême est pour ainsi dire le pont qu’Il a construit entre lui et nous, la route par laquelle il se rend accessible à nous ; il est l’arc-en-ciel divin sur notre vie, la promesse du grand oui de Dieu, la porte de l’espérance et, dans le même temps, le signe qui nous indique le chemin à parcourir de manière active et joyeuse pour le rencontrer et nous sentir aimés de Lui. Sur les nouveaux baptisés  se pose aujourd’hui l’”amour” de Dieu. Depuis que le Fils unique du Père s’est fait baptiser, le ciel est réellement ouvert et continue à s’ouvrir, et nous pouvons confier chaque nouvelle vie qui apparaît entre les mains de Celui qui est plus puissant que les pouvoirs obscurs du mal.

C’est en effet cela que comporte le Baptême : nous restituons à Dieu ce qui est venu de Lui. L’enfant n’est pas la propriété des parents, mais il est confié par le Créateur à leur responsabilité, librement et de manière toujours nouvelle, afin qu’ils l’aident à être un fils de Dieu libre. Ce n’est que si les parents mûrissent cette conscience qu’ils réussissent à trouver le juste équilibre entre la prétention de pouvoir disposer des enfants comme s’ils étaient un bien privé en les façonnant à partir de leurs idées et désirs, et l’attitude libertaire qui s’exprime en les laissant grandir de manière totalement autonome, en satisfaisant chacun de leurs désirs et aspirations, considérant cela comme une juste manière de cultiver leur personnalité. Si, avec ce sacrement, le nouveau baptisé devient un fils adoptif de Dieu, objet de son amour infini qui le protège et le défend des forces obscures du malin, il faut lui enseigner à reconnaître Dieu comme son Père et à savoir se mettre en relation avec Lui, avec une attitude filiale. Et donc, lorsque selon la tradition chrétienne, comme nous le faisons aujourd’hui, on baptise les enfants en les introduisant dans la lumière de Dieu et de ses enseignements, on ne leur porte pas atteinte, mais on leur donne la richesse de la vie divine dans laquelle s’enracine la véritable liberté qui est propre aux fils de Dieu ; une liberté qui devra être éduquée et formée au fil des années, pour devenir capable de choix personnels responsables. […] » Tout est dit. Tout est à méditer. Tout est à appliquer.

Rappelons qu’autrefois existait une tradition de ne pas faire sortir un nourrisson de la maison tant que celui-ci n’était pas baptisé. Il n’était alors pas protégé et risquait de finir dans les limbes. Il existait même dans les cimetières un espace réservé à ces malheureux enfants. Les temps ont bien changé, mais il faut rester dans l’espérance avec notre pape François qui non seulement redonne envie de se mettre sous la protection de Dieu mais encourage les adultes à se faire baptiser s’ils ne l’ont été petits. Que faisons-nous quand nous entrons dans une église ? Nous nous agenouillons et nous nous signons marquant ainsi notre respect et notre appartenance au Seigneur. Il parait toujours choquant que des gens entrent dans une église, juste pour la visiter ! Ces visiteurs ne sont cependant pas responsables de ce détachement, ils ne savent pas, ils ne sont peut-être pas baptisés, alors pourquoi les responsables de l’église ne mettraient pas une pancarte rappelant certaines règles de bonne conduite ? Nous sommes dans une société de communication et en même temps de profonde ignorance.

Le jour de notre baptême, nous avons été placés par nos parents sous la protection d’un saint patron qui, tout au long de son passage sur terre, a grandi dans l’amitié avec Jésus et qui veut nous aider à parvenir à bon port, nous aussi, dans l’éternité. Il peut nous enseigner à avoir un grand sens du respect de la bonté et de la majesté infinie de ce Dieu qui nous a créés et qui nous attend dans sa Maison pour une éternité de bonheur. Nos parents n’ont pas choisi n’importe qui, tout comme ils sélectionneront le parrain et la marraine, chargés de l’éducation catholique de l’enfant et qui auront à remplacer les parents en cas de malheur.

Que de retard avons-nous pris quant à ces pratiques d’un autre temps. Lors de la célébration d’un baptême, il arrive même de découvrir que les parents ne savent plus faire le signe de croix ! Quelle responsabilité est la nôtre pour ne pas participer à l’éducation de nos enfants, petits-enfants, amis ou sympathisants et pour qu’ils soient baptisés, bénéficiant ainsi par la suite d’une vraie culture d’éducation chrétienne. Nous sommes responsables de la société dans laquelle nous vivons, de son laxisme, de la violence qui croît chaque jour et de la haine qui se développe chez certains au point de tuer en France des journalistes et des policiers. Être baptisé c’est avoir dans son coeur du discernement, de l’amour, du bon sens, une colombe de paix qui reste au-dessus de nos têtes et la vision de Jésus dans le Jourdain. Puisse cette image graver dans notre esprit l’amour de Dieu. Excellente semaine à toutes et à tous, prions plus que jamais pour la France, qui vient ce mercredi 7 septembre, d’être atteinte en plein cœur de Paris par des terroristes. Prions pour que Jésus, le baptisé, nous permette de contribuer à  maintenir la France dans ses valeurs de démocratie…

Solange Strimon

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