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Cessons de gâcher le Noël de nos enfants !

Je suis de la génération dont les Noëls ont été pourris par les cadeaux. C’est à peine si nous savions que Noël était la fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avions bien une crèche et un sapin, vide de sens pour nous, alors même qu’il possède une symbolique traditionnelle et catholique exceptionnelle ; le 25 décembre, nous allions bien à la Messe, avec notre grand-mère et nos parents, mais c’est tout.

Nous n’attendions que les cadeaux, et les festins chez mon oncle, forcément le 24 au soir, pour une veillée de pénitence où il faudrait logiquement jeûner. Noël n’était pour nous qu’une fête familiale où l’on mangeait et où l’on buvait de très bonnes choses. Elle était plaisante car on ne voyait certaines personnes que ce jour-là, et pour les enfants, c’était un des rares jours où nous pouvions légitimement nous coucher tard… sans parler des cadeaux, une fois encore ! Mon père détestait d’ailleurs cette surabondance de cadeaux… chez mon oncle, mais nous n’étions pas en reste chez nous !

J’ai très vite détesté le père Noël, ce vilain mensonge de nos parents — et cela est allé crescendo, quand j’ai compris qu’il n’était qu’une idole capitaliste, l’une des nombreuses formes qu’aime prendre Mammon, et l’un des quelques assassins du vrai Noël chrétien.

Alors, devenu père moi-même, j’ai mis le Père Noël et les cadeaux à la poubelle et instauré une douane sévère pour tout ce qui vient des grands-parents et du reste de la famille : il n’est pas question d’habituer mes enfants au mal ou à la laideur, via des objets souvent offerts par inadvertance et sans penser à mal, uniquement pour faire plaisir aux anciens. Priorité au salut des enfants !

Noël n’est plus, ainsi, que la fête de l’Enfant-Jésus, l’Incarnation du Sauveur, la charité devenue chaire pour notre Rédemption ! La veillée de Noël précède la belle Messe de minuit, et le festin honorable a lieu le lendemain, ou plus tard. La magie de Noël est à son acmé ! Les cadeaux, ce sont la belle liturgie, la bonne nourriture et les bons moments passés en famille ou en paroisse.

Alors, pas de cadeaux du tout ? Non. Évidemment, mon épouse et moi offrons de beaux et bons cadeaux à nos enfants, mais à une autre date : j’adopte personnellement l’Épiphanie, fête des Rois, et donc des présents offerts à Notre Seigneur Jésus-Christ. D’autres préfèreront la fête des saints Innocents ou la Saint-Nicolas…

L’Épiphanie a un grand avantage. La mauvaise coutume d’offrir des cadeaux à Noël étant très ancrée, tout le monde les prévoit plus tôt : il suffit ainsi de les recevoir sans les donner aux enfants, et de les contrôler avant de les offrir aux destinataires, ou de les jeter le cas échéant (ne donnons pas des cadeaux que nous ne donnerions pas à nos propres enfants ! Ce n’est pas charitable !).

Les gens qui nous aiment vraiment comprendront, même si cela ne leur sera pas agréable. Ce sera une année un peu difficile, mais un cadeau jeté provoquera souvent une salutaire conversion pour celui qui l’avait offert (s’il a vraiment l’envie de faire plaisir, en tout cas), qui s’adaptera vite à vos exigences éducatives.

Paul-Raymond du Lac

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

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