Vie des royalistes

Utrecht, mon amour !

Lorsque le petit-fils de Louis XIV, Philippe monta sur le trône d’Espagne, cela déclencha une guerre de succession entre couronnes européennes. Les combats ne prirent fin qu’avec la signature du Traité d’Utrecht, en 1713. Celui-ci, non content de renforcer la puissance britannique, d’étouffer les ambitions autrichiennes sur l’empire espagnol, a obligé le Roy Philippe V à renoncer pour lui et ses descendants à la couronne française, la laissant à son neveu à la santé incertaine.

L’Institut Duc d’Anjou, le Centre d’Etudes Historiques et Vexilla Galliae ont invité, pour cette quatrième édition, Messieurs Daniel de Montplaisir et Frank Bouscau, essayistes et historiens du légitimisme pour tenter de répondre à cette question : que vaut ce renoncement aujourd’hui ? Le Traité est-il valable ? Empêche-t-il le Prince Louis de Bourbon d’être l’héritier légitime du Trône de France ?

Enflammés et surtout historiques, leurs échanges sont à marquer d’une pierre angulaire dans l’histoire du légitimisme.

Les conférenciers ont présenté leurs arguments et contre-arguments. Cette joute verbale, attendue semble-t-il par les générations royalistes plus anciennes à la mienne, n’a, pourtant, pas été le point fort de cet évènement. A mesure que les minutes filaient, une conviction a habité les conférenciers puis la salle. Tu n’as rien vu à Utrecht ! L’anecdote du Prince Alphonse qui discute du Traité, sur le ton de la plaisanterie,  avec Margaret Thatcher a été un moment de soulagement. Lorsque le Prince Louis sera couronné, il sera grand temps de renégocier un Traité qui déjà, à l’époque de sa rédaction, était avant tout considéré comme un expédiant. La déclaration du Prince Louis « Je ne prétends à rien, je suis » prend alors tout son sens. Le Traité apparaît alors pour ce qu’il est : une diversion. Il doit rester un élément de notre histoire et non plus influencer nos actions présentes et encore moins décider de notre avenir et de celui de la France toute entière.

Enfin, une amicale pensée pour le Baron Hervé Pinoteau, absent, qui aurait certainement permis à la salle d’augmenter la hauteur de ses décibels, s’il avait été présent.

Jacques Jouan 

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