Vie des royalistes

La Chapelle Expiatoire : du crime à la Grâce !

Entre 1792 et 1794, un carré du cimetière de la Madeleine, un ancien cimetière parisien qui était le plus proche de la place de la Concorde, alors place de la révolution, fut réservé pour recevoir les victimes décapitées sur cette place par la folie révolutionnaire…

Pierre-Louis-Olivier Descloseaux, instrument de la vigilance de Dieu dans le déchainement infernal de la révolution, habitant aux abords du cimetière, est témoin des 1343 inhumations dont il dresse une liste précise des noms. Lorsque, le 21 janvier 1793, le blasphème est accompli, il va relever scrupuleusement l’emplacement où repose Sa Majesté Très Chrétienne Louis, seizième du nom, Roi de France par la Grâce de Dieu, Martyr de la révolution par la folie des hommes ! Puis, au blasphème succédant le crime, il relève où repose désormais Sa Majesté la Reine, Marie-Antoinette…

En mars 1794, le cimetière est désaffecté et le terrain mis en vente. Pierre-Louis-Olivier Descloseaux en profite pour acheter la partie du cimetière où ont été enterrées les 1343 victimes, dont Leurs Majestés. Il le circonscrit en l’entourant d’une charmille plantée de saules pleureurs et de cyprès. La terreur, le directoire, le consulat, l’empire passent et, enfin, la Légitimité revient !

Nous sommes en 1815 et, le 21 janvier, Sa Majesté Louis XVIII ordonne que les corps du Roi et de la Reine martyrs soient transférés dans la crypte des Bourbon de la basilique royale de Saint-Denys. Après l’ultime sursaut des Cents Jours, l’usurpateur quitte définitivement la scène et, en août 1815, Sosthène Ier de La Rochefoucauld, 2ème duc de Doudeauville, aide de camp de Monsieur, Comte d’Artois, et député de la Marne, propose que soient instituées des cérémonies expiatoires pour le crime du 21 janvier 1793 et que soit édifiée une chapelle commémorative (jamais le terme « expiatoire » ne sera employé officiellement) sur le lieu exact où furent inhumées les dépouilles royales et dont le souvenir avait été conservé depuis vingt-deux ans par la providentielle intervention de Pierre-Louis-Olivier Descloseaux.

Sa Majesté Louis XVIII élève alors, à ses frais – pour quelques trois millions de livres ! – une chapelle commémorative dont il confie la réalisation au grand architecte Fontaine qui poursuivait une carrière officielle commencée sous le consulat et qui s’achèvera sous le second empire.

Fontaine choisit, pour la chapelle, un plan centré, c’est-à-dire axé symétriquement autour d’une coupole, en référence au Martyrium, édifice religieux que l’on construisait au début de la Chrétienté et qui se référait à la Passion du Christ ou abritait le tombeau d’un martyr.

Une fois le portique tétrastyle (de quatre colonnes) à fronton de style dorique franchi, l’on découvre trois demi-coupoles sculptées de caissons à rosaces et éclairées d’oculi, encadrant la coupole centrale sculptée de même et percée également d’un oculus. Ces ouvertures circulaires dans les voûtes dispensent la lumière sépulcrale appropriée.

De chaque côté de la chapelle, se trouvent deux groupes sculptés en marbre de carrare du blanc le plus pur représentant, à droite, « Sa Majesté le Roi Louis XVI, auquel un ange montre le Ciel » réalisé par François-Joseph Bosio (élève du grand Pajou), et à gauche, « Sa Majesté la Reine Marie-Antoinette, soutenue par la Religion » réalisé par Jean-Pierre Cortot (grand prix de Rome). Sur les socles respectifs des deux martyrs, sont inscrits leur Testament. A lire et à relire tant ils renforcent chaque fois notre fidélité !

En sous-sol, l’autel de la crypte, en marbre noir et blanc, indique l’emplacement exact où se trouvait le corps supplicié du Roi.

La chapelle se trouve incluse dans une enceinte fermée, accessible de la rue Pasquier par un portail donnant accès à un jardin intérieur surélevé de deux mètres, planté de rangs de rosiers blancs, encadré de deux galeries de cloître et bordé de cénotaphes dédiés aux Gardes Suisses tués aux Tuileries, le 10 août 1792, lors de l’arrestation du Roi.

Cette enceinte est elle-même entourée par le jardin du Square Louis XVI qui conserve la chapelle dans la paix et le recueillement qui conviennent à l’œuvre d’expiation qu’elle incarne depuis 202 ans ! 

François-René de Chateaubriand disait que la Chapelle expiatoire était « peut-être le monument le plus remarquable de Paris ». Sur le plan architectural, sans doute, mais sur le plan symbolique, absolument ! Elle est comme l’éternel doigt de Dieu qui nous prévient, si proche du lieu où fut accompli le blasphème, des malheurs qui s’abattent sur une nation sans Dieu, prônant que l’homme peut se sauver par lui-même !

Français, qui avez conservé en vos cœurs la fidélité à la vraie France, celle de nos Rois Très Chrétiens gouvernant leurs peuples « par la Grâce de Dieu », venez vous recueillir en ce lieu béni où l’inhumation d’un crime odieux a été sublimée en source de grâces par Dieu qui, n’abandonnant jamais Sa chère France, Fille Aînée de Son Eglise, lui accorde incessamment, par le vœu d’expiation, Son inépuisable miséricorde !

Pour Dieu, la France et le Roi ! Vive le Roi ! Vive Louis XX !

Franz de Burgos

 

 

 

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