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Un adversaire de la démocratie : Antoine Blanc de Saint-Bonnet

On ne le connaît communément que de nom. Il est plus que jamais temps de le connaître en substance… Antoine Blanc de Saint-Bonnet, en bon royaliste, est un adversaire de la République dont l’essence est la démocratie, ce fruit de la Révolution, qui, matérialiste, se termine dans le socialisme. C’est tout ce que nous avons vu se dérouler sous nos yeux dans l’Histoire après qu’il eut écrit tout cela en 1848-1851 dans son maître ouvrage d’économie politique : La Restauration française. Mémoire adressé au clergé et à l’aristocratie.

Plein de lyrisme, Saint-Bonnet se posait d’emblée en adversaire de la modernité démocratique :

« La démocratie triomphe, et je viens combattre la démocratie. Les aristocraties sont repoussées, et je viens dire que ce sont elles qui ont créé les peuples ; les dogmes sont rejetés, et je viens dire que ce sont les dogmes qui ont créé les aristocraties et le capital, ces deux colonnes de toute Civilisation. L’industrie, le crédit, les banques, les emprunts, sont proclamés, et je viens dire qu’ils ruineront les peuples. Partout la fausse liberté et la Révolution s’annoncent, et je viens, avec ma conscience seule, combattre la Révolution[1] ! »

Pourquoi tant en vouloir à la Révolution… ? Le gros du personnel politique l’appelle de nos jours de ses vœux… C’est que ces gens-là sont acquis à l’erreur :

« Les hommes, aujourd’hui, s’enfoncent dans une méprise qui est un océan d’erreurs. Ils s’imaginent que la Révolution apporte le bonheur au monde, tandis qu’elle est sur le point de le faire périr… En outre, pour fonder la civilisation nouvelle, ils comptent sur une liberté que la Révolution annonce, et cette liberté les conduit à la mort ! Car ce qu’ils nomment de la sorte, n’est point la liberté, mais leur orgueil… » (p. 429).

Selon Saint-Bonnet, le « progrès démocratique » est le baromètre de la décadence nationale :

« Remarquerons-nous que la progression de toutes nos causes de décadence va en raison du progrès démocratique ? D’abord, par cette simple raison, que toute augmentation de fausse liberté n’est qu’une augmentation du mal » (p. 309).

L’un des principaux griefs que Blanc de Saint-Bonnet impute à la démocratie, c’est sa propension à miner l’autorité et la morale :

« En détruisant les mœurs et l’autorité, elles [les classes qui ont épuisé les mœurs et retiré le respect au pouvoir] ont détruit du haut en bas la Société. Car la Société n’est pas les individus, mais le ciment qui les unit » (p. 171).

Mettant l’accent sur la religion, à l’instar d’un Maistre ou d’un Bonald qui trouvait la cause de tous les maux politiques dans des maux spirituels, Antoine de Saint-Bonnet rattache logiquement la démocratie au péché d’orgueil de Lucifer et de nos premiers parents :

« Ce qu’on a pris pour la Démocratie, n’est que l’explosion universelle de l’orgueil » (p. 147).

Les tentatives, réussies ou non (si tant est que l’on puisse vraiment parler de « réussite » en une telle matière…), d’instauration de la démocratie passent souvent par des soubresauts révolutionnaires donnant lieu à de l’anarchie. Cette dernière, d’après Blanc de Saint-Bonnet, correspond à l’exacerbation de la liberté, ce terme figurant au triptyque de la République (dite) française :

« L’Anarchie consiste précisément à donner à la liberté la même autorité qu’à la [vraie] loi ou qu’à Dieu. C’est là toute l’erreur de l’époque ! » (p. 245).

L’anarchie est donc un composant essentiel de la démocratie, au moins pour un tiers si l’on en croit la devise maçonnique de nos républicains.

Une autre partie intégrante de la République et de la démocratie, c’est le parlementarisme. Voilà pour la démocratie parlementaire ou représentative, qui peut au besoin se déguiser sous des oripeaux royaux ou aristocratiques, comme en témoigne encore le Royaume-Uni (entre autres). Sans surprise, les assemblées ne recueillent point les faveurs de notre auteur qui a commencé sa carrière littéraire, rappelons-le, en signant un volumineux ouvrage intitulé L’Unité spirituelle :

« Rien n’est moins un, rien n’est moins sage et rien n’est moins responsable qu’une Assemblée : rien ne l’est plus, au fond, qu’un Roi. Il est déjà assez difficile de gouverner, sans y apporter encore des obstacles. Les peuples ont raison d’avoir confiance en un Roi qui choisit son conseil ; non en une réunion d’avocats, qui pensent moins à gouverner qu’à contenter leur ambition personnelle. Au bout de tout principe, il faut arriver au fait, et le fait, on vient de l’énoncer » (p. 248).

Le philosophe reproche encore à ce régime d’assemblée d’être une incarnation de la Révolution et le plus sûr moyen de subir le despotisme :

« Chez nous, les parlements sont la Révolution en permanence… Et, sous ce régime d’impuissance, les lois usent d’autant plus d’arbitraire sur les individus que les mœurs et les traditions ne les mettent plus à l’abri. Il n’y a eu de tyrannie positive que sous le gouvernement parlementaire.
Depuis un demi-siècle, les familles, les mœurs, l’agriculture, n’ont connu quelques libertés réelles que sous les gouvernements absolus déclarés. Elles ont été, depuis ce temps, froissées, asservies et sacrifiées par tous les gouvernements prétendus libres fondés par le libéralisme ou la Révolution[2].
Un gouvernement fort n’est tel que contre les partis, il peut rester d’autant plus doux à l’égard des particuliers. Absolu contre le mal, contre toute atteinte à la souveraineté, il ne conserve que plus de justice pour tout ce qui concourt avec lui au bien et à la paix.
Aucun Français, assurément, ne désire un gouvernement absolu, car c’est une humiliation en même temps qu’une suprême ressource. Mais ce qu’un Français redoute plus encore, c’est de revoir le despotisme détrempé d’impostures auquel depuis 1830 il a été soumis. Le gouvernement parlementaire n’a été chez nous que la tyrannie des classes moyennes, réduisant la nation au niveau de leurs idées et de leurs sentiments. Un tel gouvernement a fait dégénérer la France sans ombre de compensation » (p. 411).

Le caractère bourgeois, et plus précisément juridique (pour ne pas dire procédurier), de la Révolution française et des régimes politiques qui en sont sortis est ainsi attaqué de front. La République aurait troqué l’unité, la sagesse et la responsabilité contre la liberté, l’égalité et la fraternité théoriques, illusoires. Le résultat de telles assemblées démocratico-parlementaires n’a rien de surprenant, c’est celui que nous observons chaque jour à notre époque : « Les Assemblées parlementaires perdront à la fin les États, qui, lancés par elles à travers tous les écueils de la Révolution, finiront par se briser » (p. 248).

Assez paradoxalement, Blanc de Saint-Bonnet évoque à l’instar des carlistes espagnols une « démocratie réelle et légitime », laquelle serait le contraire de la démocratie moderne : elle serait l’absence même de démocratie, par l’aristocratisation de tous les hommes. Laissons-le plutôt s’expliquer :

« Le XVIIIe siècle a rendu impossible l’avènement de la démocratie réelle et légitime [par l’accroissement des vertus et la christianisation progressifs de tous]. Celle qu’on veut produire artificiellement par des lois, ramènera les nations au point où la civilisation les a prises, et d’où elle les a soulevées à si grand-peine par la force des aristocraties. – Certes, on ne défend pas ces dernières dans leurs torts, on ne fait au contraire que les blâmer. Mais la démocratie serait la destruction finale » (p. 310).

L’antithèse du démocratisme, une antithèse qui comporte des bienfaits temporels, c’est donc le christianisme, qui enrichit et perfectionne tout ce qu’il touche :

« L’Europe, la moins fertile des quatre parties du monde, porte une richesse qui vaut plusieurs fois la richesse des autres. Que le christianisme cesse d’y prêcher le travail et la modération dans les jouissances [que les démocrates exacerbent], vous saurez ce qui restera ! » (p. 345).

Le chrétien est un antidémocrate et un aristocrate en ce sens où il cherche à s’élever, vraiment et non superficiellement dans le paraître. Il incarne, non pas le gouvernement aveugle du nombre, mais celui, plus que sensé, de l’exemple :

« Pour le moment, il n’y a rien de mieux à faire, si vous vous obstinez dans un pouvoir issu de la Révolution, que de contenir le plus que vous pourrez la liberté des foules, et d’appuyer aussi le plus que vous pourrez la liberté de ceux qui font le bien. Il est une puissance qui a plus de force que les gouvernements ; seulement, il faut prendre la peine de l’exercer : c’est l’Exemple » (p. 378).

Ce n’est cependant pas le personnel de la République qui va nous offrir de bons exemples :

« Pour juger de la République, voyez quels sont ceux qui la veulent, et quels sont ceux qui la redoutent. Si parmi ceux qui la demandent, se trouvent les ambitieux, les déclassés, les fanatiques, les rêveurs, puis les hommes de sang, c’est qu’ils l’estiment propre à remplir leurs desseins… » (p. 381).

Il enfonce encore le clou :

« Quand la canaille crie : Vive la République ! la question est jugée. On n’aurait pour preuve de l’excellence de la Royauté que la préférence témoignée par les justes et les âmes en paix, qu’il n’en faudrait pas chercher d’autre » (p. 381).

En effet, logiquement, en disqualifiant la république démocratique, Saint-Bonnet doit exalter la monarchie :

« Le Roi est celui qui maintient et qui personnifie la loi. Le mot rex n’est que la contraction des deux mots regere et lex. Le Roi est la vivante loi. On a cru qu’une Assemblée posséderait plus d’esprit. La plupart du temps, c’est l’esprit qui perd les nations : c’est une volonté droite qu’il leur faut ! » (p. 383).

En dernier ressort, cette « volonté droite » est celle qui recherche et fait celle de Dieu ; toute volonté perverse, c’est-à-dire seulement humaine en excluant Dieu, débouche sur le pire despotisme, contraire à la liberté des hommes bien entendue : « Le despotisme, nous l’avons dit précédemment, n’est que la substitution de la volonté humaine à la loi » (p. 391). Et toujours sur ce chapitre de la volonté :

« La doctrine qui croyait la loi le résultat de la volonté générale, a été une réaction contre la doctrine qui croyait la loi le résultat de la volonté d’un homme [c’est le faux droit divin des protestants]. Et celle-ci, que l’on rencontre à l’origine des peuples païens, est elle-même une réaction contre l’anarchie de l’état barbare » (p. 392).

L’autorité n’est en rien contradictoire avec la liberté véritable : « la vérité est que la liberté a besoin de l’autorité ; la vérité est que l’homme ne naît pas libre, mais en puissance de le devenir. L’autorité n’a été établie que pour conduire délicatement un être si faible à la liberté » (p. 431). Cette conciliation entre autorité et liberté est dans les faits le propre de la royauté chrétienne :

« Comme jamais on ne pourrait accroître l’autorité, au point d’écarter tout le mal, ni diminuer la liberté au point de ne tolérer que le bien ; comme dès lors il y aura à la fois dans toute Constitution écrite et trop d’autorité et trop de liberté, en même temps que pas assez de l’une et de l’autre, la solution se trouve toute dans la pratique, ou dans la marche historique des peuples. Cette solution est la seule que la Société dans sa sagesse ait pu saisir depuis l’origine des choses. La pratique consiste à maintenir l’autorité dans les mains paternelles que Dieu ménage à chaque peuple, en lui choisissant une race royale qui, prise dans le sein de ce peuple[3], en partage les destinées » (p. 432).

L’autorité n’est envisageable et légitime qu’en fonction de Dieu. Elle est donc verticale et à son image, puisqu’il est l’auteur de toutes choses :

« Dieu ne désigne pas toujours le souverain, mais il communique son autorité, c’est-à-dire le Droit divin, à celui qui possède légitimement le pouvoir. Il est vrai que la manière légale de le posséder, ainsi que sa forme, varie selon les lieux. Mais celui qui a créé ou conservé une nation, a évidemment sur elle un droit que n’ont pas ceux qui n’eussent jamais reçu le jour sans lui.
Tel est le Droit historique et sa profonde légitimité » (p. 391).

C’est la célèbre distinction entre légalité et légitimité, entre pays légal et pays réel… La légitimité suppose la légalité, mais une légalité apparente peut s’imposer en lieu et place de la légitimité : la République l’a suffisamment montré en France. Cette légalité illégitime-là, c’est une force brute, ennemie du droit véritable :

« Le souverain, c’est-à-dire celui qui exerce la souveraineté, est légitime lorsqu’il possède le Pouvoir de droit et qu’il est conforme à la loi. Si le pouvoir n’est pas légitime, c’est-à-dire, ainsi que l’indique le mot, conforme à la loi, il ne diffère plus de la force, et nul dès lors n’est tenu de lui obéir. Que les Rois montrent le Droit et cachent l’homme, car l’homme, c’est le peuple ! Le système de la souveraineté du peuple a pris naissance sur le trône où l’on a méconnu les droits de Dieu » (p. 393).

Comme le rappellerait quelques décennies plus tard le pape Léon XIII dans son encyclique Diuturnum, le pouvoir civil ne trouve pas son origine dans un quelconque pacte ou contrat social, mais en Dieu même :

« La souveraineté nationale ne fut également inventée que pour couvrir d’un nom plus convenable la souveraineté de la foule. En soi, la souveraineté n’est pas plus dans la multitude que dans la minorité, pas plus en haut qu’en bas, pas plus chez la noblesse que dans le peuple, puisque ce ne sont là que des hommes.
La souveraineté est en Dieu : et elle est déposée dans les mains de celui qui se conforme à sa justice. Le peuple est moins capable que tout autre d’exercer cette souveraineté : c’est lui dont les besoins et l’état la réclament ! Une telle fonction, dans l’intérêt même du peuple, revient à ceux qui, sachant se bien conduire eux-mêmes et se placer dans la justice, peuvent dès lors y conduire les autres.
Si la nation est souveraine, pourquoi lui imposer un gouvernement ? Si le peuple est souverain, pourquoi ne pas le livrer à lui-même ? il porte en lui la justice, la paix, et il n’a pas besoin de vous… Quand cessera-t-on de vouloir puiser la souveraineté dans celui qui en a besoin, dans celui qui nous la demande ? » (p. 399).

Or, c’est le propre de la démocratie, établie par la Révolution, que de substituer une souveraineté du peuple fictive à la souveraineté bien réelle de Dieu (et ses négateurs devront en convenir lors du Jugement dernier) :

« Imaginée par le dix-huitième siècle, la souveraineté du peuple est un athéisme déguisé qui coûtera cher à la France. Les souverains qu’une telle souveraineté lui imposera, lui feront regretter d’une façon lamentable ceux que Dieu nous avait choisis, et qu’il avait introduits sans secousse dans la trame de notre histoire » (p. 400).

Et encore, avec une identité à signaler avec la doctrine carliste en Espagne critiquant le faux « droit divin » :

« Ce qu’on dit aujourd’hui sur la souveraineté, soit à l’égard du souverain, soit à l’égard du peuple, est absolument faux. Ce sont là des idées protestantes. La Souveraineté ne vient ni de l’un ni de l’autre… C’est quand on reconnaîtra d’où elle vient qu’on reverra la liberté. Jusque-là, toujours du despotisme, venant ou d’en haut ou d’en bas » (p. 434).

Cette souveraineté révolutionnaire est le contraire de la légitimité :

« […] Que devient le principe de la Légitimité si celui de la souveraineté du peuple subsiste ?

Lorsque l’assemblée sera contraire au Roi, inévitable dénouement, laquelle des deux souverainetés cédera ? Si la souveraineté du peuple casse la souveraineté du roi, plus de nation. Si la souveraineté du roi, comme en 1830, casse la souveraineté du peuple, une révolution… Voilà l’écueil ! Sachez-le bien, en abolissant les assemblées purement parlementaires, vous n’enlevez rien d’utile au pays, et d’un seul coup vous enlevez sa tête à la Révolution.

Que tout gouvernement soit représentatif, pour exprimer et garantir nos intérêts moraux en même temps que nos intérêts matériels ; et non parlementaire, pour remettre d’aussi grands intérêts tous les jours en question !

Il ne saurait pas plus y avoir, au fond, de gouvernement parlementaire que de société parlementaire ou de famille parlementaire : on ne parlemente pas sur les conditions de la vie. Chez nous, d’ailleurs, ces gouvernements-là ont fait sortir de terre toutes les ambitions et toutes les erreurs.

Vous, Girondins, hommes de l’illusion, qui tenez si éperdument au principe de la souveraineté populaire, restez en république, vous verrez jusqu’où vous irez ! » (p. 414).

On en arrivera toujours là : l’athéisme, et son lot de châtiments. C’est le fin mot de tout ce qui répand des erreurs et mine la religion. La République devient ainsi, dans la pensée de Blanc de Saint-Bonnet, l’avatar de cet athéisme, tandis que la royauté est censée représenter Dieu : « Déclarer que le Roi ne peut revenir, c’est déclarer que Dieu ne peut nous secourir » (p. 406). Le salut de la France doit passer par le retour des Français prodigues vers leur monarque terrestre, image du Roi du Ciel :

« Il suffit de jeter les yeux sur la conduite des lois morales, pour déclarer que le retour du Roi est aussi immanquable que celui de la miséricorde après le repentir. Et il n’y a qu’à voir la marche de la Révolution, pour affirmer que ce retour s’opérera dans des circonstances telles, que loin de faire des conditions au Roi, la France ira se jeter dans ses bras » (p. 407).

C’est presque un leitmotiv, avec quelques pages plus loin : « Ce n’est point le Roi, c’est la France qui se fait attendre » (p. 415). Effectivement, la France et son roi forment de nécessité un couple indissoluble :

« Ah ! il faut le Roi à ce peuple ; la mer se passerait de ses rivages et non ce peuple de son Roi ! Les fléaux descendaient sur notre pays à mesure qu’on égarait ses Princes ; et quand on les lui enleva, il tomba, comme un captif, aux mains de tous ses exploiteurs.
Qui, d’un cœur généreux et d’une résolution souveraine, le garantira désormais des accapareurs de crédit, des propagateurs d’industrie, des créateurs d’emprunt, des fondateurs de monopoles, des destructeurs de sa Foi, de ses mœurs, de son pain, de son sang, et de son territoire ? Le Roi » (p. 416).

Pourquoi ? C’est tout simple :

« Le Roi est une personnification des droits de la nation entière. Du même acte il rétablit tout, l’ordre, les mœurs, les libertés, les droits et les principes, parce qu’il est le principe du droit se substituant à l’absence de tout principe et de tout droit » (p. 413).

La démocratie républicaine n’existe quant à elle qu’en rongeant et dilapidant le capital acquis par les siècles traditionnels. C’est en cela qu’elle n’est guère durable, en plus de n’être que terrestre et anthropocentrée :

« Si la république dure, ce sera comme ces maladies séniles auxquelles on ne peut toucher sans amener la crise finale… — Mais les efforts des aristocraties ? mais la noblesse ne se relèvera-t-elle pas ? — Elle est depuis longtemps absente ! Et la bourgeoisie ? Elle tient trop à l’argent et raisonne trop mal ! les esprits moyens ont maintenant l’empire » (p. 410).

Ne nous y trompons donc pas : point de vraie monarchie en France sans la vraie religion dans toute son intégralité. L’exigence, voilà le maître mot.

Jean de Fréville


[1] Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Restauration française, rééd. Larroque-Engalin, Éditions du Drapeau blanc, « Collection de la Légitimité », 2022, p. 17.

[2] On remarquera donc que révolutionnaires et libéraux sont mis dans le même panier.

[3] L’abbé Eugène Roquette préciserait que cette « race royale », plutôt que d’être « prise dans le sein de ce peuple » comme a posteriori, expression quelque peu ambiguë, en est en réalité l’origine et la source : voir son ouvrage De la Monarchie et de la République, Paris, Téqui, 1875 ; rééd. Larroque-Engalin, Éditions du Drapeau blanc, « Collection de la Légitimité », 2022.

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