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La lutte des classes est un mythe, la guerre fratricide une réalité !

Commençons par une citation qui, au fond, dit tout.

« Ici ou là, peuple maigre, peuple gras peuvent se chamailler un temps. Partout le peuple gras s’est fait la guerre à lui-même. Partout et dans tous les temps, il suffit que s’élèvent de grandes maisons, les voilà aux prises : l’univers des oligarchies est une Vérone éternelle que ses Montaigus et ses Capulets se disputent avec une constante fureur. On n’y voit de paix que par la force, et qui vient du dehors, sauf dans les circonstances extrêmement rares qui ont permis la naissance des Patriciats impériaux de l’histoire. Qu’elles soient de l’Or, du Sang ou de l’Intelligence, les élites ont cette propriété de se déchirer jusqu’à ce que mort s’ensuive. La lutte des classes ne saurait expliquer la continuelle bataille intestine que se livre cette classe. C’est au contraire sa propre bataille, la bataille interne des patriciats, qui suscite l’action des plèbes contre elle-même ces soulèvements sont presque toujours conduits par d es patriciens déserteurs de leur classe et animés contre leurs pairs des rancunes féroces que leur guerre de frères a déjà semées ou stimulées. Les Gracques étaient la fleur du patriciat de Rome. Le dernier dictateur populaire, Jules César, descendait d’Iule, d ‘Énée, de Vénus. Cela s’était montré dans Clisthène et dans Périclès. Cela se retrouve dans tous nos Rois des Halles, dans tous nos Mirabeau. Cela se continu e sous nos yeux dans tout ce mauvais petit peuple de ploutocrates démagogues, d’avocaillons radicaux, socialistes et communistes, nés de bourgeois et de bourgeoises que leurs convoitises et leurs jalousies de bourgeois ont mobilisés contre leur bourgeoisie. Ainsi considérées, les luttes des classes paraissent beaucoup moins spontanées qu’elles n’en ont l’air : l’initiative leur vient d’ailleurs et elle accuse un fréquent caractère d ‘artifice politique très pur… »

Du Maurras, tiré de « Mes idées politiques ».

On ne peut que s’incliner face à cette simple constatation historique : quand on regarde l’histoire de toutes les civilisations les pires luttes sont avant tout fratricides, c’est-à-dire entre égaux, que ce soit d’ailleurs à l’intérieur d’un pays parmi des gens de rangs équivalents, ou entre pays proches ou de force équivalente.

De l’Asie au nouveau monde le phénomène est universel : plus les positions sociales sont proches, plus les rangs sont équivalents, plus on se tape dessus : la cohabitation entre pairs ne se fait pas sans heurts, tant qu’il n’y a pas un chef pour mettre de l’ordre dans cette guerre fratricide – le roi pour les nobles par exemple.

La relation hiérarchique au contraire désactive le conflit et la lutte, et favorise les liens de fidélité, de charité et de tendresse même, si difficile à obtenir entre égaux… (même en famille, quel trésor d’efforts dans l’éducation pour mettre de l’harmonie dans les fratries qui, à dire vraie, ne sont pas à proprement parler de véritables égaux, de fait de la hiérarchie de l’ordre des naissances, et des différences de sexe).

Cela s’explique au fond facilement : l’envie ne peut pas ne pas empoisonner les relations entre égaux. Cela se combat, cela se vainc, pour le meilleur, mais ce combat est toujours difficile, et quasiment impossible s’il n’est pas guidé par des supérieurs. La relation verticale ne demande que bonté et tendresse, fidélité et soumission.

Cette loi universelle se retrouve même dans notre société qui la nie : regardez en entreprise, dans ces grandes entreprises désincarnées et froides comme l’acier. Là, pas de tendresse ni de charité, encore moins de fidélité ni de saine soumission : juste de l’esclavagisme bien entendu, d’obéissance aveugle (ce qu’ils appellent la « compliance », nouvelle forme en entreprise du jacobinisme étatique), sans tête et sans autorité, juste une « gouvernance », « on » marche vers… quoi ? personne ne sait et mieux ne vaut pas le savoir certainement, à moins de devenir fou.

Bref ! Regardez entreprise, les pires disputes en général se déroulent soit entre égaux, soit entre petits chefs proches les uns les autres, dominés par l’envie – ils essaient de la légitimer en l’appelant ambition, ou carrière. C’est légitimer la guerre, tout simplement.

Alors, quand une « lutte de classe » se met en place, c’est que vraiment la société est en déliquescence et a-naturelle, tellement la lutte de classe n’est pas naturelle… En tout cas jamais vraiment spontané. Il fallait bien des cocos pour les fabriquer.

Vive la hiérarchie et la piété filiale pour aider aux sains et bons liens horizontaux !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,

Paul-Raymond du Lac

 

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