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De la Monarchie et de la République : avec l’abbé Roquette, le choix est vite fait

La justice est-elle de ce monde ? On serait tenté de répondre par la négative, quand on voit un auteur aussi remarquable que l’abbé Eugène Roquette et un ouvrage aussi décisif que son De la Monarchie et de la République être tombés dans l’oubli pendant un siècle et demi…

Ce long essai de politique chrétienne est un manuel du légitimisme, le nec plus ultra du royalisme. Il rappelle tous les principes de la royauté dans leur intégralité et dans leur pureté, à l’encontre de l’influence négative du contrat social et autres pactes qui contaminent, depuis quelques siècles, tous les esprits.

Il s’agit en dernier lieu de savoir d’où vient la souveraineté. Or, elle vient de Dieu, qui l’a donnée à un père de famille, devenant par l’hérédité et le droit d’aînesse un patriarche, puis un roi :

« La vérité est que toutes les familles viennent […] de l’État [c’est-à-dire d’un père aîné], puisque l’État est justement la première famille engendrant toutes les autres, comme le tronc est la première tige engendrant toutes les branches » (p. 231).

Les contrats sociaux viennent s’opposer à cet état de fait et de droit, à ce fait historique, à cette marche des générations humaines. C’est là la problématique de l’œuvre que nous présentons aujourd’hui (abbé Eugène Roquette, De la Monarchie et de la République, Paris, Téqui, 1875 ; rééd. Larroque-Engalin, éditions du Drapeau blanc, 2022) :

« Si ce sont les peuples qui se sont faits eux-mêmes, ces peuples s’appartiennent, ils sont souverains, l’État est leur chose, leur bien, leur propriété, et par origine, par nature, par essence, à jamais par conséquent, car les essences des choses ne changent pas, le peuple est souverain et l’État républicain, le peuple se fût-il même donné des rois, car ce qu’on se donne est bien à soi, ce qu’on fait est bien son œuvre, et on en dispose comme on l’entend ; seulement, dans ce dernier cas, cette démocratie sera royale, au lieu d’être bourgeoise ou populaire.

Mais si ce sont les rois, au contraire, qui ont fait les peuples, non en figure, non par métaphore, mais à la lettre, physiquement, comme le père a fait sa famille, ou la mère-abeille son peuple, si la nation est une ruche, une famille, non un troupeau formé par attroupement, rassemblement, alors, par origine, par nature, par essence, à jamais par conséquent, l’État est monarchique, même en république, car la famille est toujours monarchique, même sous le régime du conseil de famille, puisque c’est à la place du père, avec le pouvoir du père que ce conseil gouverne la famille, non avec le pouvoir des enfants » (p. 10 de la réédition).

La difficulté, c’est que de nombreux pseudo-royalistes de son temps, comme d’aujourd’hui, s’appuyaient sur des principes révolutionnaires, avec des thèses ressortissant en ultime analyse à des formes de pacte social. Après tout, « il y a des catholiques plus protestants que les protestants, et des protestants plus catholiques que certains catholiques. Corruptio optimi pessima » (p. 343).

Ce qui est certain, c’est que l’autorité vient de l’auteur, comme la nation vient de la naissance (d’après l’étymologie) :

« Les contempteurs de la naissance, qui ne le sont du reste que parce que la naissance ne les a pas favorisés, aiment à dire : Qu’ont-ils donc fait, ces nobles ? Ils se sont donné la peine de naître. — Et vous, bourgeois, vous êtes-vous donc donné, pour naître, plus de peine que les nobles ? — Non, mais nous avons travaillé. — Eh bien ! qui vous dispute le fruit de votre travail ? Jouissez-en, c’est votre bien ; mais le travail que vous avez fait pour votre profit vous donne-t-il le droit de commander aux autres ? Non, non, pour commander, il faut avoir tiré du néant, créé, procréé, ou être héritier de procréateurs. Créez, procréez ; les créatures qui vous devront la vie vous devront aussi le respect et l’obéissance. Voilà le chemin royal de l’autorité : rex, in œternum vive ! Or, il y a des rois de tous les degrés, depuis le père universel d’une grande nation, jusqu’au père particulier d’une petite, c’est-à-dire d’une simple famille » (p. 34).

La famille est donc un petit royaume, et le royaume une grande famille.

« Oui, le droit de vie et de mort qui est dans la société prouve que le pouvoir vient de Dieu ; mais à qui encore Dieu a-t-il donné ce pouvoir ? Est-ce au père-roi, auteur de la vie de ses sujets, et juge naturel, par conséquent, de l’usage de cette vie, ou à la communauté parfaite qui n’est auteur de rien, pas même d’un seul cheveu du moindre de ses membres, et par conséquent juge de rien ? là est la question. Dans la société née qu’y a-t-il de plus naturel que le droit de vie et de mort ? » (p. 157).

L’autorité dont nous venons de voir l’origine se double cependant, dans une société chrétienne, de la liberté :

« L’autorité est le droit de l’auteur, du père ; la liberté sera le droit des enfants, liberorum : si filii, dit saint Paul, ergo liberi. S’ils sont enfants de la maison, ils sont donc libres ; il sous-entend par là même : si non filii, ergo non liberi ; s’ils ne sont pas enfants de la maison, ils ne sont pas libres, ils sont esclaves.

Il est donc vrai que la liberté est le droit des enfants, liberorum, comme l’autorité est le droit du père, qu’il n’y a pas plus de liberté sans enfants, sine liberis, que d’autorité sans auteur, que la liberté nous ramène à la famille aussi bien que l’autorité, que la liberté, enfin, appelle l’autorité comme l’enfant appelle le père, et l’autorité la liberté comme le père appelle l’enfant, car l’enfant bien né, celui qui n’est pas un monstre, qui ne descend ni de Cham ni de Caïn, ne veut pas vivre sans son père, et le père sans son enfant. Ainsi en est-il de l’autorité et de la liberté, ces deux choses inséparables selon saint Paul, si filii, ergo liberi, ces deux choses irréconciliables selon Tacite et les modernes » (p. 61).

Qui n’avait oublié ou ignoré cette origine sémantique et étymologique du terme liberté, dont on abuse tant, aujourd’hui comme hier… ? Pourtant, c’est de là, de cette articulation naturelle et nécessaire entre autorité et liberté, que découle une juste conception de cette seconde :

« La liberté ne consiste pas, en effet, à n’avoir pas de gouvernement, puisqu’il n’existe pas de peuple sans gouvernement, puisque le peuple qui a renversé le sien n’a rien de plus pressé que d’en faire un autre, elle consiste à n’être gouverné que par ceux dont on tient l’être, par son créateur et son procréateur, par son père dans le ciel et son père sur la terre » (p. 62).

Si nous n’avons plus de monarchie en France – ou, plus exactement, si nous ne la reconnaissons plus, si les Français ne veulent plus de son empire sur eux – et si nous n’avons que si peu d’authentiques royalistes, c’est que beaucoup se font depuis longtemps une fausse idée de la royauté et l’associent à de faux principes. Là « où Bonald a dit avec raison : “la littérature est l’expression de la société” ; jugement irréprochable, mais bien sévère pour nous aujourd’hui » (p. 103), il faudrait y adjoindre de nos jours l’habillement, les médias, la parole politique, l’Internet… C’est donc plus que jamais sur le terrain des principes qu’il convient de lutter, plutôt que de faire du racolage publicitaire :

« De nos jours, la monarchie, je ne crains pas de faire cet aveu, surtout la monarchie pure, simple, pleine, souveraine, indépendante, la monarchie vraie enfin, celle qui est le gouvernement d’un seul, sort de plus en plus de nos mœurs, parce qu’elle est déjà depuis longtemps sortie de nos esprits. Imbus du sentiment d’une liberté primitive antérieure, nourris de l’idée d’une association volontaire qui a donné naissance à l’État, saturés de la fiction décevante d’un contrat cause et origine de tout, nous ne comprenons plus la monarchie à moins que cette monarchie ne s’efface, qu’elle n’abdique, qu’elle ne se mette à la remorque du peuple, et ne devienne ainsi, selon un mot célèbre, la meilleure des républiques.

Tel est l’état de nos esprits et le cours de nos idées : la monarchie, la monarchie vraie surtout, celle qui n’est pas et ne veut pas être une république déguisée et cauteleuse, est condamnée parce qu’elle est incomprise » (p. 71).

La fiction du contrat social se prête à l’animalisation de l’être humain, car il s’agit tout compte fait d’un « attroupement » : « la loi des animaux, car, selon cette constitution, tous les hommes naissent et vivent égaux en droits » (p. 82), comme les bêtes. Puis, peu après :

« Vous êtes né, bénissez Dieu, bénissez votre roi, bénissez votre père, car tant d’autres qui pouvaient naître aussi bien que vous ne sont pas nés, et ils seraient si heureux d’être à la place que vous méprisez, et même au-dessous ! Seriez-vous donc plus grand si vous étiez condamné à cette infâme égalité des animaux à laquelle aspirent tous nos révolutionnaires, à cette égalité où on ne peut monter parce que c’est l’égalité, et où on ne peut descendre parce qu’au-dessous des animaux il n’y a plus rien » (p. 86).

Il était logique qu’une liberté trompeuse et une égalité inhumaine fussent les fruits de cette fiction qu’incarne tout pacte social. L’abbé Roquette fait de ce dernier le support du socialisme, le dénominateur commun de toute forme de socialisme, qu’elle se pare du titre de libéralisme, de parlementarisme, de démocratie conservatrice ou autre :

« Le contrat social, enfin, n’est-il pas, non seulement du socialisme, mais le socialisme même, contenant en germe toutes les formes possibles du socialisme ? “La révolution française, disait Prévost-Paradol, a fondé une société, et elle cherche son gouvernement” » (p. 141).

La fiction engendrant la fiction, et les fadaises des folies plus grandes encore, l’humanité n’a pas tout vu avec les susdites liberté factice et égalité animalière. D’autres impairs devaient nécessairement se faire jour, comme dans cette annonce encore prophétique en 1875 :

« Ainsi en était-il de l’égalité avant 89, ainsi en est-il aujourd’hui ou demain de toutes les folies dont l’heure n’est pas encore arrivée, par exemple, de l’égalité politique de l’homme et de la femme. Que de conservateurs sont aussi tentés de dire : “Quant à l’égalité politique de l’homme et de la femme, je n’en parle même pas ; pour moi, son heure n’arrivera jamais.” Vous vous trompez, elle doit arriver, elle arrivera, car elle est dans la logique, elle est le pacte même. En effet, si les femmes n’étaient pas du pacte et dans le pacte, de quel droit les gouvernez-vous ? Si elles y étaient, de quel droit les excluez-vous ? Est-ce parce que, dans ce troupeau, vous êtes, vous, les mâles, et elles, les femelles ? » (p. 142).

Cette logique-là va suivre son cours dans tous les domaines, et notre prêtre méridional continue de livrer des prémonitions dont la réalisation est pour nous consommée :

« Voulez-vous donc encore changer aujourd’hui, pourvu que ce soit pour avancer, non pour reculer, pour aller au pacte, non pour retourner à la nature, pour devenir de plus en plus troupeau, non pour redevenir famille, nation ? Eh bien ! après le suffrage des hommes, proposez le suffrage des femmes, ou le communisme universel ; le peuple qui n’est pas encore assez abêti, assez troupeau, le peuple qui conserve encore quelques souvenirs, quelques idées de son ancienne origine, de sa noblesse de famille et de nation, le peuple sourira d’abord, il trouvera la chose étrange. Mais insistez, vous avez le levier qui soulève les masses, vous avez le pacte ; rappelez l’aliénation totale de tous et de tout à tous. Alors communisme absolu, suffrage universel, masculin, féminin, et même puéril (car les enfants passeront avec les femmes, ou bientôt après, ne seront plus des choses risibles, et, ce jour-là, on pourra enfin dire : il n’y a plus d’enfants. Hélas ! il n’y aura aussi plus de femmes, plus de maris, de pères, d’aînés, — de nobles, de rois, de nations, — il n’y aura que des animaux et des troupeaux, mutum et turpe pecus.

Avec le pacte, ce qui est ridicule, insensé, odieux, ce n’est pas le suffrage universel, c’est le suffrage restreint ; ce n’est pas le communisme, c’est la propriété ; ce n’est pas la république, c’est la monarchie ; ce n’est pas le troupeau, c’est la nation. Il faut le comprendre enfin ; avec le pacte nous ne sommes plus des personnes, des êtres libres, des propriétaires, des familles, des races, des nations ; nous sommes des chiffres, de simples unités dont la somme est un troupeau » (p. 144).

La logique du pacte, ou contrat social, est imparable tant qu’on ne le supprime pas tout entier. Le malheur vient de ce que de nombreux critiques publics et officiels de ces contrats sociaux s’en font en réalité, dans la pratique, les applicateurs, souvent inconsciemment et malgré eux. C’est le mot de Bossuet expliquant que Dieu se moque des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, que l’abbé Roquette développe à sa façon :

« Le pacte n’a donc pas dit encore son dernier mot ; à peine a-t-il dit le premier. Il n’a pas fini de détruire, il commence, et il ne finira que quand il ne restera plus rien que l’an-archie de Proudhon. La destruction ne s’arrêtera pas même à l’État. Pourquoi s’arrêterait-elle là ? L’État-troupeau serait-il donc le dernier mot du pacte ? Non, ce dernier mot, c’est le monde-troupeau, le troupeau unique, universel. Pourquoi, en effet, tant de troupeaux particuliers représentant en grand les inégalités, les privilèges, les abus, les prépondérances, les propriétés et les richesses privées des particuliers ? Le sol, les privilèges, les grandeurs, la noblesse, la royauté, sont-ils plus faits pour certains peuples que pour d’autres ? Non, égalité, communisme, puissance, souveraineté pour tous. Un seul peuple désormais et un seul troupeau. Que les barrières tombent, que les frontières s’effacent, que les rivalités disparaissent, que les différences de lois, de langues, de gouvernement, de nom même et de nationalité ne soient plus désormais que de l’histoire. Le pacte qui a fait tant de petites sociétés, tant que les hommes se connaissaient mal encore, en fera bien une grande, unique, universelle, maintenant qu’ils se connaissent tous. Arrière donc tous ces pactes particuliers qui ne sont que des usurpations sur le pacte général ! » (p. 145).

Le mécanisme révolutionnaire, c’est-à-dire celui qui déplace de plus en plus à gauche les États et les sociétés modernes, consiste précisément en cet approfondissement et en cette universalisation du contrat social à travers le temps :

« La révolution n’est donc pas finie ; au contraire, elle commence. En 89 elle avait contre elle tous les gouvernements, un seul excepté, celui de 89 même. Aujourd’hui elle les a tous pour elle, en Europe du moins. En quatre-vingts ans, de française elle est devenue européenne. Aura-t-elle besoin de quatre-vingts ans pour devenir, d’européenne, universelle ? Dieu seul le sait, mais l’événement est certain si l’Europe, qui est à la tête du monde, ne renie pas la misérable et fatale invention des pactes, si elle ne revient pas à la famille et à la nation. Mais quand la révolution sera devenue universelle ; quand tout l’univers ne formera plus qu’un pacte et un troupeau ; quand, dans le monde, Dieu ne reconnaîtra plus son œuvre, ni rien de son œuvre, qu’arrivera-t-il ? Post hoc judicium. Le monde est fini. Il n’est plus à Dieu, il n’a donc plus d’objet » (p. 146).

Oui, selon ce qu’annonçait Isaïe (60, 10) : « La nation qui ne te servira pas périra ». Le contrat social, invasif et contagieux, est par là la ruine de l’humanité :

« Je le répète, l’Europe périra par le pacte, par le contrat si elle n’abjure pas ce contrat, et le monde périra par l’Europe ; le pacte est le socialisme légal, la dissolution universelle, la tour de Babel qui recommence ; mais cette fois sans le remède de la dispersion des peuples, des nations, parce qu’il n’y a plus ni patriarches, ni aînés, ni puînés, ni nations, mais seulement des troupeaux. À peine reste-t-il des pères, et encore ceux-ci le sont-ils si peu ! Que ne font-ils pas, en effet, pour faire oublier leur dignité et devenir les camarades de leurs enfants ? Ils en sont déjà entre eux à se tutoyer, ce qui, dans notre langue, est, on le sait, le dernier degré de l’égalité » (p. 183).

Ce que l’on peut reprocher au concept de pacte, c’est notamment d’être uniquement humain et de tendre à remplacer ce que Dieu a institué : « L’Église est d’ordre divin surnaturel, la famille est d’ordre divin naturel ; aussi sont-elles l’une et l’autre immuables. Mais ce pacte est tout d’ordre humain » (p. 177). Le même argument vaut pour faire préférer l’Église et la famille, en matière d’instruction, à l’école extrafamiliale – ou « éducation publique », disait-on jadis – qui est artificielle.

L’abbé Roquette était peut-être trop confiant lorsqu’il écrivait : « [Dieu] a fait l’Église, elle ne changera jamais ; qui oserait refaire l’œuvre de Dieu ? Il a fait la famille, elle sera toujours la même » (p. 178). Certes, la vraie Église et la vraie famille sont immuables, comme le vrai mariage qui fonde cette dernière ; mais les révolutionnaires ont vu grand en reprenant ces mots pour désigner des réalités toutes différentes, totalement viciées et perverses : « Église conciliaire », « famille recomposée », « non binaire » ou « monoparentale », « mariage civil » ou encore « mariage pour tous »… Ne soyons pas dupes ! Et cela n’est pas terminé, la descente continuera, car « la société du pacte, la société conventionnelle, contractuelle est dans un continuel état de changement. Elle n’est pas quelque chose de stable, un État, Status, elle est, au contraire, essentiellement instable, un perpétuel devenir » (p. 178). Pour reprendre notre analogie de tout à l’heure par rapport à l’école extrafamiliale, ajoutons que c’est par cette raison que cette école-là, factice, est condamnée à donner de mauvais fruits et à perdre toujours plus en qualité. Elle est un sable mouvant enseignant, un corps mou professoral…

Creusons encore de ce côté-là :

« Avec l’État-famille, socialisme, communisme, fouriérisme, cabétisme, etc., etc., sont des nouveautés coupables, criminelles, parce qu’elles viennent s’attaquer à un état de choses établi de Dieu, qui est par conséquent d’ordre divin, de droit immuable. Mais avec l’État-convention, toutes les nouveautés sont recommandables. Les hommes ont entrepris de bâtir une tour, chacun apporte sa pierre, les plus intelligents apportent leur plan » (p. 179).

C’est un clin d’œil à la tour de Babel, et à la possibilité d’un « complot » présidant ou instrumentalisant cet « État-convention ». Dans cette perspective révolutionnaire, la « politique » ne devient plus qu’un terrain de jeu livré à toutes les ambitions ; elle englobe tout le champ du possible, au plus grand mépris du droit et de la légitimité, alors que normalement « la morale est la politique, c’est-à-dire l’art de bien vivre, des particuliers et des familles, comme la politique est la morale des nations » (p. 186). Elle cesserait alors d’être vraiment « la politique, cette belle science, cette noble sœur de la morale et de la religion » (p. 226).

Le domaine temporel n’est pas seul concerné, l’abbé Roquette pressentant la subversion même de l’Église visible, nous annonçant quasiment ce qu’il adviendrait à partir du concile Vatican II :

« On n’ose guère s’attaquer de front à l’Église, parce qu’on sait qu’il y a autour d’elle deux cents millions de fidèles pour la défendre ; d’ailleurs ses titres étant surnaturels, l’esprit a peu de prise sur des dogmes au-dessus de la raison. Mais la monarchie n’a pour elle que la nature ; elle est à notre portée, chacun peut l’attaquer, tandis que nul, pour ainsi dire, n’est disposé à la défendre ; car tel qui serait prêt à verser pour l’Église la dernière goutte de son sang, ne se sent pas même le courage d’aller déposer dans l’urne un simple vote en faveur de la monarchie.

Cependant l’effet est certain. Après la monarchie chrétienne, viendra le tour du christianisme lui-même ; après la seconde école de respect, qui est la monarchie, la première, qui est l’Église ; car tout se tient ; nos ennemis le savent bien ; “si nous voulons décatholiciser la France, il nous faut d’abord la démonarchiser”, disait dans son langage barbare un moderne barbare, Mirabeau. Il voyait juste, et l’effet fut sûr et prompt ; car, à peine démonarchisée, la France se trouva décatholicisée » (p. 261).

Attaquer le surnaturel prédispose à s’attaquer à la nature, et réciproquement. Ainsi, de façon indirecte, défendre la famille revient à défendre l’Église, et inversement. Qu’on se le dise ! Cela doit nous rappeler une confidence de la sœur Lucie, voyante de Fatima, à un cardinal :

« La bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan portera sur le mariage et la famille. […] N’ayez pas peur : tous ceux qui travaillent à la sainteté du mariage et de la famille seront toujours combattus et l’on s’opposera à eux de toutes les façons possibles, parce que ce sont des points décisifs ».

Pour éviter ces écueils, il faut combattre le contrat social sur tous les terrains, y compris là où on ne l’attendrait pas, chez les amis. Car le fait est que nombre de grands penseurs animés des meilleures intentions du monde s’en font des relais inconscients, d’une façon ou d’une autre. C’est pour cela qu’un certain nombre de chapitres du De la Monarchie et de la République de Roquette s’attellent à la tâche de réfuter les petites erreurs théoriques et conceptuelles qui auraient pu se glisser chez de très grandes plumes royalistes, et notamment Suárez, Bossuet, Maistre, Bonald et Haller. La thèse de l’auteur que nous suivons ici, en effet, veut qu’« il n’y a pas de milieu entre le patriarche et le contrat, entre le père-roi et le peuple souverain » (p. 211), et il rappelle que « chacun sait que c’est un dogme de foi que le pouvoir vient de Dieu : non est potestas nisi a Deo, et l’on a vu les efforts inouïs et infructueux de Suárez pour conserver à l’État-contrat cette haute distinction qui, dans l’ordre naturel, est l’apanage exclusif de la famille et de l’État-famille » (p. 216).

L’État-famille débouchant naturellement sur la royauté, c’est en ce sens que cette dernière est à la fois voulue par Dieu et plus naturelle que la République. Cette dernière forme de gouvernement est une forme dégradée, qui ne vaut que par son rapport à la royauté : « la république n’est pas bonne, elle ne l’est nulle part, en aucun temps, en aucun lieu. Si la république aristocratique est moins mauvaise que l’autre [démocratique], c’est qu’elle contient plus de monarchie » (p. 225).

De là une communication directe entre famille et Cité, les affres de l’une atteignant la seconde, et vice versa. Louis de Bonald l’énonçait déjà clairement dans son Du divorce (cite p. 237) :

« La famille étant l’élément de l’État et l’État le développement de la famille, et ces deux sociétés étant semblables dans leur constitution, tout changement sera réciproque entre elles, et tout déplacement de personnes en l’une entraînera un déplacement de personnes en l’autre ».

Le vicomte de Bonald écrivait ailleurs, dans ce même ouvrage qui, dit-on, eu raison du divorce sous la Restauration : « Tout peuple, et le genre humain lui-même, est né d’une famille, puisque encore il pourrait recommencer par une famille, si elle restait seule dans l’univers » (loc. cit.). Dans la situation critique que nous vivons, tout père de famille responsable doit donc, tout en continuant toutes les traditions qu’il a reçues et qu’il peut sauver, se préparer à être un patriarche, le fondateur potentiel d’une nouvelle nation ! Et, avec une telle origine, cette nation nouvelle aurait une saine constitution, comme l’indiquait le même Bonald dans les Pensées diverses qu’il nous a laissées (loc. cit.) : « tout système de constitution pour la société politique qu’on ne peut pas appliquer à la société domestique en en réduisant les proportions à sa mesure, est faux et contre nature, c’est la pierre de touche de toutes les constitutions. » Et encore : « Mais où est donc la constitution que Dieu a donnée aux nations ? Qu’on cherche ; on ne trouvera jamais que celle de la famille indépendante et souveraine » (cité p. 238).

Cette constitution-là, en plus d’être naturelle, est la seule qui permette un ordre temporel véritable. En son absence, le désordre et l’instabilité font leur apparition :

« Aussi toute société tend-elle sans cesse vers la monarchie, car l’ordre, dit Malebranche, est la loi inviolable des êtres intelligents, et c’est une raison de cette agitation qu’on voit dans tous les États qui ne sont pas purement monarchiques, savoir dans les monarchies constitutionnelles, dans les républiques aristocratiques, démocratiques, etc. » (p. 280).

Ces faits, cette réalité, appellent une conclusion sans faux-fuyants :

« Ce n’est donc pas assez de dire comme on le fait communément, même parmi les hommes les plus monarchiques, que le gouvernement monarchique est préférable à tous les autres, au gouvernement aristocratique, démocratique, et même mixte, il faut dire absolument que le gouvernement monarchique est le gouvernement propre des États, leur gouvernement naturel, et en quelque sorte nécessaire, de même que le gouvernement paternel est le gouvernement propre, naturel, et aussi en quelque sorte nécessaire de la famille. Il faut dire encore qu’en dehors du gouvernement monarchique tous les autres gouvernements n’ont de valeur qu’en ce qu’ils remplacent du mieux qu’ils peuvent ce gouvernement absent, et que l’ordre de leur mérite respectif est précisément l’ordre de leur ressemblance avec le gouvernement monarchique. Celui d’entre eux qui s’en rapproche le plus est aussi le plus parfait, ou plutôt le moins imparfait, le gouvernement monarchique, pur et simple, étant toujours le seul gouvernement vrai, naturel, parfait » (p. 283).

L’abbé Roquette invite à ne pas se laisser berner par des étiquettes trompeuses présentant sous des apparences monarchiques des républiques véritables. Il transparaît dans son aversion pour toutes les révolutions depuis 1789 une défiance vis-à-vis de la bourgeoise contemporaine, qui lui semblait être une classe de trop, ou peu s’en faut :

« Aussi, parmi les juifs, ce peuple modèle, n’y avait-il pas de bourgeois ; il n’y avait que le roi, des aînés et des puînés, c’est-à-dire le roi, les nobles et le peuple, rex, seniores et populus. Il en était de même chez les Romains et chez tous les peuples anciens » (p. 295).

Si la république pure s’intéresse à la populace, la bourgeoise crée quant à elle plus volontiers une « monarchie constitutionnelle » (ou, dirions-nous aujourd’hui selon les pays, des républiques présidentielles) : « que manque-t-il à la république pour se faire considérer ? Le prestige, la grandeur, le dehors, la distinction. La république est une bourgeoise, quand elle n’est pas une gueuse. La monarchie constitutionnelle, parlementaire, en ferait une grande dame, prenant séance parmi les rois. À ce titre, la monarchie constitutionnelle est la meilleure des républiques, comme elle est la plus détestable des monarchies » (p. 296). Mais « on peut dire sans jeu de mots, que c’est la monarchie de droit divin qui est la meilleure des républiques, parce que c’est elle qui s’occupe le plus de la chose publique, du bien public » (p. 330).

C’est que, généralement, la monarchie constitutionnelle et la république sont frappées par tous les défauts du parlementarisme, espèce de révolution permanente et d’institution politique du relativisme :

« Le pouvoir est divisé et toujours en lutte contre lui-même, d’où la nation est, par là même, divisée en partis, c’est-à-dire en nations différentes et hostiles. La majorité n’a pas seulement un pouvoir absolu, mais arbitraire, ne reconnaissant pas de lois fondamentales, c’est-à-dire supérieures à sa volonté, et opprimant à son gré la minorité » (p. 317).

Cette division du pouvoir, paradoxalement, n’empêche pas l’État d’avoir une emprise toujours plus importante, car chacun voudra légiférer et il n’y a nul frein en la matière dans une démocratie parlementaire, alors que « [l]a monarchie royale est le gouvernement le plus fort, quand il veut le bien, le plus faible quand il veut le mal » (p. 302). Ce sont donc les populations qui paient les pots cassés de ce système, et non « leurs » représentants professionnels, là pour s’enrichir : le « tour pacifique » inventé en Espagne au XIXe siècle en est la confession la plus directe, qu’on a rarement renouvelée de façon aussi sincère depuis… À chacun son tour : chacun s’engraisse, chacun est content… Voilà ce qui se cache derrière « l’alternance », dont on a voulu faire une vertu pour mieux la vendre et se sentir moins coupable de recourir à des institutions indéfendables dès qu’on y réfléchit de plus près. Curieusement, c’est d’ailleurs grâce à ce phénomène que la république dure et s’inscrit dans le temps sans se remettre en cause, normalisant en quelque sort un état de changement permanent sans disparaître elle-même : « Révolution et monarchie sont deux choses qui jurent comme république et stabilité » (p. 358).

Notons en passant que l’abbé Roquette est plein d’humour, d’un humour taillé dans une veine plutôt sarcastique. C’est ainsi qu’il s’amuse à reprendre un bon mot de Voltaire contre la république, en profitant pour le remettre à sa place :

« Voltaire, qui avait du goût, Voltaire, qui aimait le beau et le grand, et qui, né grand lui-même, serait resté tel s’il n’eût avili et prostitué son talent ; Voltaire, qui a tant de bon sens quand il jouit de sa raison, Voltaire enfin a prononcé d’instinct, bien plus que de science sans doute, cette belle parole : “J’aime bien mieux avoir pour maître un lion de bonne maison que cinq cents rats” » (p. 328).

La dissociété dans laquelle nous (sur)vivons aujourd’hui nous fait penser à ce que l’abbé Roquette reprochait aux Grecs de l’Antiquité d’un point de vue politique :

« Aristote nous apprend gravement qu’il a étudié et analysé cent cinquante-huit constitutions différentes ; c’étaient cent cinquante-huit formes du troupeau humain, car quel autre corps vivant qu’un troupeau se prêterait ainsi à tant de maniements et de remaniements ? Quant au troupeau, cela lui est vraiment bien égal ; ne connaissant ni père ni mère, ne reconnaissant ni sang, ni race, que lui importe le rang, le numéro, pourvu qu’il paisse et qu’il broute ? » (p. 335).

L’Écriture sainte, elle, n’a point besoin d’analyser toutes ces fractions du troupeau humain :

« la Bible ne nous aurait pas appris de telles choses. Elle ne prononce jamais le nom de république, elle ne connaît pas la chose, ou fait semblant de ne pas la connaître, et cependant il y avait plus de mille ans que la république était inventée lorsque le dernier écrivain sacré déposait sa plume, les Juifs étaient les voisins des Grecs et des Romains, et même à la fin les sujets de ces derniers. Est-ce ignorance ou mépris ? Ce ne peut être ignorance, car elle est la parole de Celui sait tout ; c’est donc mépris. Voyons si ce mépris n’est pas justifié » (p. 336).

De tout ce que nous avons dit jusqu’ici, il ressort clairement qu’il est impossible d’être positivement républicain. La république ne peut être qu’un mal à tolérer, mais certainement pas une option politique à faire valoir :

« Il est donc permis d’être républicain au sein d’une république qu’on n’a pas faite, qu’on ne peut pas changer ; mais ce qui n’est pas permis, même à la république, c’est de glorifier le régime républicain, de célébrer son avènement, d’exalter ses fondateurs, d’appeler la république le règne de la liberté, et la monarchie celui de la servitude. Voilà ce qui est interdit, parce que c’est participer au crime de ceux qui ont fondé la république. Qu’on subisse le mal en silence, avec résignation, mais qu’on ne le glorifie pas » (p. 350).

À la recherche d’une image évocatrice, l’auteur fait de la république une polygamie dans le politique :

« Dieu a fait la monogamie, ce sont des maris criminels qui ont fait la polygamie. Dieu a fait la monarchie, ce sont des fils scélérats qui ont fait la polyarchie, ab initio non fuit sic [au commencement il n’en était pas ainsi]. Polygamie et république sont deux formes également impures, l’une de la famille, l’autre de la nation, l’une étant l’amour déréglé du plaisir, l’autre l’amour déréglé du pouvoir ; l’une étant le libertinage domestique, l’autre le libertinage politique. Mais enfin Dieu les tolère, du moins il tolère encore la république s’il ne tolère plus la polygamie, et il y a des raisons de cette différence, car si dans la polygamie il n’y avait que des coupables, dans la polyarchie, dans la république, il y a une infinité d’innocents, savoir la masse du peuple qui ne sait pas seulement de quoi il s’agit » (p. 351).

Commençant par une diminution du pouvoir, en l’occurrence du pouvoir qui était légitime et paternel, la république devient ensuite un excès de pouvoir pour s’étendre et se maintenir. La réglementation à outrance est dans son ADN, car, contrairement à l’autorité vraie, elle a besoin d’agir pour continuer d’exister et se donner une apparence de légitimité : voilà la légalité toute nue et exclusive. « Prenez toutes les républiques du monde, elles ont toujours mené droit à la dictature. Voyez Athènes, voyez Rome, voyez la France : “Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé” [Corneille, Cinna, V, 1, v. 1492] » (p. 356). Les Français du XXIe siècle ne peuvent que le confirmer.

C’est bien joli… mais comment inverser la tendance ? Que pouvons-nous faire pour apporter un remède à nos maux politiques ? L’abbé Eugène Roquette savait avoir peu de chances d’être lues par des hommes d’État influents aptes à la conversion ; il le fut plutôt par des parents catholiques, si bien qu’il fait de la famille le foyer de la solution. La famille et la Cité sortent du même moule, c’est donc la famille qui doit préparer la résurrection de la France :

« Que le père de famille élève lui-même ses enfants, qu’il les élève dans sa famille même, non au collège, car la famille, c’est la monarchie, et le collège c’est la république, c’est le troupeau, troupeau bruyant, confus, indocile, turbulent, inquiet. D’où viennent, en effet, ces enfants ainsi attroupés, parqués, distribués, gouvernés sans père ni mère, par des mercenaires, ces adolescents, tous égaux, tous rivaux aussi, tous avides d’honneurs, de places, tous légers, vaniteux, mettant toute la valeur de l’homme dans la science, et toute la science dans la nouveauté, la témérité et l’orgueil, cette luxure des esprits ? Ce n’est pas de la famille mais de l’attroupement.

Il faut revenir à la famille si on veut restaurer l’État, et laisser les Grecs et les Romains, avec leur éducation publique, si l’on veut sortir des révolutions, car l’éducation publique, l’éducation par troupeaux, comme celle des poulains (la comparaison n’est pas de moi, elle est de Platon, qui, ici du moins, n’est plus Grec, mais patriarcal), l’éducation publique, dis-je, cette autre invention des Grecs non moins funeste que celle du contrat social, est la plus terrible des révolutions, car c’est la révolution des familles.

Que le père de famille rentre donc lui-même dans la règle, qu’il soit père, enfin, qu’il ne se contente pas de procréer comme les animaux, mais qu’il élève aussi : lui seul est père ; seul, par conséquent, il sait aimer ses enfants ; seul il est auteur, seul par conséquent, il a autorité sur eux ; et les enfants le comprennent mieux que personne, car ils ont flétri par des noms odieux ou ridicules les autorités mercenaires qui remplacent, dans l’éducation publique, leurs pères absents. La famille et l’Église sont les deux seules écoles de respect qui soient dans le monde, aussi ont-elles Dieu pour auteur, tandis que le collège n’est qu’une institution d’État en révolution, et par conséquent révolutionnaire, puisqu’elle dissout la famille. Certes ! ce ne sont pas des enfants élevés par le père, dans le sanctuaire même de la famille, d’après le principe monarchique de la paternité, et le principe aristocratique de la primogéniture, qui seront jamais républicains. De même, ce ne sont pas les enfants élevés, par troupeaux, comme des poulains, dans nos collèges d’État, selon le principe démocratique de l’égalité, qui seront jamais monarchiques.

Pour restaurer l’État, il faut donc commencer par de vrais pères et de vrais enfants, par des pères qui élèvent eux-mêmes leurs enfants, comme c’est leur devoir, et des enfants qui ne connaissent que leur père, leur mère, leurs frères, leurs sœurs, et bientôt après leur femme et leurs propres enfants, par des enfants qui ne connaissent rien au-delà de la famille et de l’Église, ces deux sanctuaires, ces deux écoles, les seules que Dieu ait faites, les seules dont l’homme ne puisse se passer, et les seules cependant dont on le prive aujourd’hui.

En vérité qu’y a-t-il donc de si aisé que de restaurer ? Tu, felix Gallia, nube. Voilà le commencement ; ensuite, élève toi-même tes enfants, voilà la suite ; fais des chrétiens, prépare des pères, non des bacheliers.

Il fallait des procréateurs et des chrétiens, et la Grèce nous donne des bacheliers et des rhéteurs, c’est-à-dire les plus vains, les plus légers et les plus inféconds de tous les hommes. Il nous fallait la famille, la hiérarchie de l’aîné, la vigilance de la mère, l’autorité du père, la direction de l’Église, et on nous donne la promiscuité, le pêle-mêle, le troupeau, la surveillance de mercenaires, l’autorité d’un proviseur, et la suprême direction d’un État qui enseigne tout et ne croit à rien.

Revenons donc à la nature, c’est-à-dire à la naissance, à la famille. Toute nation qui veut se marier, observer les lois du mariage, celles de la famille, la loi d’Adam, est sûre de tout restaurer sans secousse, sans révolution, par la seule fécondité de la nature et la bénédiction de Dieu » (p. 366-367).

Jean de Fréville

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