Editoriaux

Le prince Louis-Alphonse de Bourbon, un prince né pour régner

Le monarchisme français est en constant renouvellement. Loin d’être utopique, l’idée royaliste reste porteuse d’espoirs.Conscient qu’il incarne cette légitimité monarchique, Louis de Bourbon est un politique averti qui jette un regard désapprobateur et incisif sur cette Ve république. Et la restauration de la monarchie en France ? Il n’en doute pas : « l’Europe nous montre que des monarchies peuvent être restaurées et que c’est un modèle de gouvernement parmi les plus performants »

« Si les Français m’appellent, je ne me déroberai pas (…) » déclarait, il y a 6 ans de cela, le prince Louis-Alphonse de Bourbon au magazine Paris-Match. Pourquoi en serait-il autrement ? Doté d’une prestance naturelle, que d’autres qualifieraient simplement de royale, il descend en ligne directe de Louis XIV, le roi-soleil. « Il n’est pas le prétendant au trône, il en est l’héritier » légitime rappelait encore en 2011, au magazine « Le Point », son secrétariat.

Le prince étonne. Il cultive une proximité avec ses partisans peu commune et qui déstabiliserait le plus républicain de ses détracteurs. Pour chacun d’entre eux, il a toujours un mot, une phrase. Il n’hésite pas à relancer la conversation tout en serrant des mains avec ce même sourire constant. Aux côtés de son père, le défunt duc de Cadix et d’Anjou, Alphonse II de Bourbon, puis ensuite aux côtés de sa grand-mère Emmanuelle de Dampierre et de son oncle Gonzalve duc d’Aquitaine, il a appris son métier de futur roi de France : « ma naissance me désigne comme l’aîné des Bourbons. Chef de la maison de Bourbon, c’est-à-dire aîné de tous les descendants du roi de France Henri IV, je me dois aujourd’hui d’assumer notamment l’héritage de la famille de France, et de maintenir son héritage moral sur ses nombreuses branches réparties à travers le monde ».

Ses opposants lui reprochent ses origines espagnoles ? Un procès de mauvaise foi. L’arrière-petit-fils du roi Alphonse XIII possède la nationalité française de plein droit. A la fois par sa grand-mère et par son père. On raille son accent ? Le premier des Bourbons, son aïeul Henri IV, parlait à la cour de France avec un fort accent béarnais. Cela ne l’empêcha pas de régner pour autant sur la France et d’en faire une puissance européenne. Et que dire de la plupart de nos reines issues des dynasties étrangères ? Le prince se place ici dans la droite ligne des Capétiens. C’est un militaire accompli. Il a fait sa formation dans l’Armée de l’air espagnole qu’il a complétée par un stage au sein de la Marine française en tant que citoyen réserviste embarqué (il est habilité à porter un uniforme d’officier de la « Royale » et a été reçu officiellement par la Marine nationale en 1996 qui lui a fait les honneurs du « Charles de Gaulle »). Et si l’Espagne lui a retiré son prédicat d’Altesse royale (1987), la France mitterrandienne l’avait pleinement reconnu  un an auparavant. Le préfet de l’Hérault, Yves-Jean Bentegeac, avait alors reçu l’ordre de l’Elysée d’attribuer tous les titres de noblesse dont la qualification « d’Altesse royale » à son père, figurant sur son passeport français. Et le prince d’en hériter par transmission héréditaire !

Le conflit dynastique ? Ce banquier de profession, qui attire depuis des années l’œil des médias nationaux (Paris Match, Le Figaro…) comme internationaux (El Mundo, Dailymail, Vanity Fair…), ne se préoccupe d’ailleurs pas de ces disputes fallacieusement entretenues par les uns et les autres, quitte à le préciser : « je ne cherche de querelle à personne et n’ai aucun ressentiment ». Il est le chef de la maison capétienne, il assume son rôle. Il est au-dessus de toutes querelles politiques comme familiales, il n’attaque jamais ses adversaires. En août 2015, n’a-t-il pas été salué chaleureusement par Henri d’Orléans, comte de Paris, photos à l’appui ? Le prince ne cesse de le répéter à ses partisans comme à ses opposants. Il entretient de bonnes relations avec cette branche des Bourbons qu’il a rencontrée à de nombreuses reprises lors de diverses commémorations et notamment avec Jean d’Orléans, duc de Vendôme. Seul le traité d’Utrecht (1713) sépare encore ces deux rameaux issus du même arbre.

“Certains ont peut-être eu le sentiment que la Légitimité n’avait plus de chef. Ils se trompaient. J’ai toujours été présent, conscient des responsabilités revenant au chef de Maison que je suis, dans la droite ligne des préceptes que mon père m’a transmis, des principes et des valeurs qu’il n’a eu de cesse de m’inculquer et que je saurai, à mon tour, léguer à mes enfants, conscient des devoirs qui m’incombent.”
Louis XX

La Légitimité ? Il en représente ses principes, la tradition, sa loi fondamentale et l’héritage du comte de Chambord. Elle n’a jamais cessé d’exister. Tout au plus s’était-elle endormie pour mieux se réveiller. Comment pouvait-il en être autrement ? Le prince Louis de Bourbon n’a-t-il pas déclaré récemment : « les temps changent, les hommes aussi. Mais il reste des causes immuables, celle que j’incarne en est l’exemple vivant. Certains ont peut-être eu le sentiment que la Légitimité n’avait plus de chef. Ils se trompaient. J’ai toujours été présent, conscient des responsabilités revenant au chef de Maison que je suis, dans la droite ligne des préceptes que mon père m’a transmis, des principes et des valeurs qu’il n’a eu de cesse de m’inculquer et que je saurai, à mon tour, léguer à mes enfants, conscient des devoirs qui m’incombent » (2010).

Le millénaire capétien (1987) aura été l’occasion pour Alphonse II d’insuffler une nouvelle force au légitimisme. Un flambeau que son fils cadet incarne désormais aujourd’hui tant dans sa foi que politiquement (Institut du Duc d’Anjou, Union des Cercles Légitimistes, Institut de la Maison de Bourbon, Présence du Souvenir Bourbonien…) Profondément catholique, ayant participé à de nombreuses reprises aux journées mondiales de la Jeunesse (JMJ),  invité au Vatican pour la présentation des dauphins – c’est dire la reconnaissance de la Papauté à la Légitimité française – et reçu en audience privée par le pape Benoît XVI, le prince se veut également le garant de la famille. Lors des « Manifs pour tous », dans un communiqué relayé par la presse, Louis de Bourbon avait regretté que  « le monde politique (se soit) saisi d’un sujet remettant en cause l’institution universelle et intemporelle qu’est la Famille, (constituant) une menace aux fondements mêmes de notre société » tout en refusant de « stigmatiser la communauté homosexuelle, loin d’être unanime sur la question du mariage pour les personnes de même sexe, de l’adoption des enfants par ces derniers et de leur filiation » (2013).

A-t-il besoin de résider en France pour être de plein droit l’héritier au trône ? Là où le roi est, la France demeure ! Le prince fait de fréquents allers et retours en France, à Paris, où il possède un pied terre familial et multiplie les apparitions médiatiques, presse comme télévision (TF1, France 2 et 3, KTO, CNN…) : comme lors du 400e anniversaire de la mort de Henri IV dont il a fait authentifier la tête (décembre 2010), lors des fêtes de Saint-Louis (2015), les commémorations autour du tricentenaire de la mort de Louis XIV (2015), ses voyages dans toutes les régions de France et de Navarre (depuis 1989) et naturellement lors des commémorations du 21 janvier qui rassemblent tout ce qui compte de Légitimistes autour de son droit.

La royauté ‘à la française’, comme saint Louis nous le rappelle, est avant tout un esprit, une volonté d’agir, guidée par la foi, qui donne les principes, et la raison, qui permet de rester dans le réel. Cet esprit est celui de l’unité contre la division, de la vérité contre le scepticisme qui mine nos sociétés, d’un sens de l’aventure commune contre les individualismes, d’un monde qui respecte l’homme de sa conception à sa mort plus que l’argent, d’une société qui protège la famille”
Louis XX

Ancré dans une modernité 2.0 conjuguée avec la tradition séculaire de la royauté française, le prince Louis l’est assurément. Ce n’est pas un nostalgique. Ce « partisan d’une monarchie constitutionnelle » (2010) se pose résolument en digne descendant de Louis XIV et l’explique en ces termes (2014/2015) : “Avec ma position d’héritier de l’une des plus vieilles dynasties d’Europe, j’ai du mal à parler de la royauté en termes nostalgiques. Pour moi, elle est beaucoup plus concrète. En observant les huit siècles de monarchie ininterrompue, j’ai plutôt envie de parler d’une continuité. Ce régime a fait ses preuves et il y a deux manières de le regarder. Ceux qui parlent de nostalgie se retournent vers le passé et essayent d’y voir un âge d’or qui serait meilleur que le présent » ; « Je le répète n’ayez pas de regrets d’une société passée qui ne reviendra jamais dans les mêmes formes quoi que l’on fasse parce que le monde a évolué. Le régime monarchique a un sens pour l’avenir parce qu’il est celui de la tradition française » (2000) ; « La royauté ‘à la française’, comme saint Louis nous le rappelle, est avant tout un esprit, une volonté d’agir, guidée par la foi, qui donne les principes, et la raison, qui permet de rester dans le réel. Cet esprit est celui de l’unité contre la division, de la vérité contre le scepticisme qui mine nos sociétés, d’un sens de l’aventure commune contre les individualismes, d’un monde qui respecte l’homme de sa conception à sa mort plus que l’argent, d’une société qui protège la famille » (2014) ; « L’histoire ne doit pas être le moyen de défendre on ne sait quel conformisme ou je ne sais quel conservatisme. Je le dis régulièrement, je ne suis pas avec les nostalgiques mais avec ceux qui veulent progresser et tendre à une société plus juste, plus humaine ; une société ayant le sens du bien commun » (2015).

Le monarchisme français est en constant renouvellement. Loin d’être utopique, l’idée royaliste reste porteuse d’espoirs et ce passionné de sport fédère, rassure la nouvelle génération autour de lui. Aux jeunes de France, Louis de Bourbon leur lance ce message : « l’avenir est entre les mains des jeunes. L’avenir commence à s’écrire (…) L’avenir ce sera ce que nous en ferons » ; « J’adresse à toutes les bonnes volontés un appel. Relevez les défis ! Prenez part à la vie sociale et économique. Prouvez par l’exemple que vos idées sont les meilleures ! » ; « L’avenir est à ceux qui le prennent en main » (2010). « A la suite de mes aïeux, je suis là pour continuer à donner cette envie, de faire mieux demain qu’aujourd’hui. Rappeler que l’espoir peut animer notre société, que les jeunes y ont toute leur place et que l’on compte sur leurs idées et leur énergie, qu’ils doivent avoir confiance dans l’avenir » ; « Personnellement, parce que j’ai (42) ans, parce que j’ai une famille et trois enfants, bien plus que d’une quelconque nostalgie, j’ai envie d’un lendemain et d’un avenir ».

La famille ! Louis de Bourbon est un père comblé de 3 enfants : la princesse Eugénie (10 ans) titrée fille de France et les princes Louis et Alphonse de Bourbon (6 ans), titrés respectivement Dauphin, duc de Bourgogne, et duc de Berry. Son mariage, le 6 novembre 2004, avec Marie-Marguerite Vargas-Santaella en grand uniforme de Bailli Grand-croix de dévotion de l’ordre souverain de Malte, portant cordon et plaque du Saint-Esprit, avait été largement médiatisé par la presse nationale comme internationale. N’a-t-il pas reçu la reconnaissance du Palais de la Zarzuela ? Invité officiel à la prestation de serment du Roi Philippe VI d’Espagne en sa qualité de membre de la famille royale de Bourbon (2014), il entretient des relations étroites avec la sœur du roi Juan-Carlos Ier dont il est le parrain de son association. De quoi faire taire les rumeurs de ses détracteurs qui laissent croire qu’il est boycotté par la famille royale d’Espagne (il a été vu en compagnie de Juan Carlos Ier cet été 2016).

Conscient qu’il incarne cette légitimité monarchique, il est un politique averti qui jette un regard désapprobateur et incisif sur cette Ve république : « (ce) régime ne pourra durablement s’implanter en France s’il cherche à dresser une France contre l’autre ; à occulter le glorieux passé de notre patrie ; ou à conférer, plus ou moins discrètement, le pouvoir à une petite caste de privilégiés. » Louis de Bourbon se veut protecteur de la nation face à une Europe hégémonique : « L’Europe à mesure qu’elle croît et qu’elle dissout les souverainetés aura besoin de retrouver d’autres points de repères. Ils commencent à poindre, tant du point de vue civil, que du point de vue religieux. Il appartient, à vous tous, en particulier par vos engagements et les responsabilités que vous assumez ou que vous assumerez, de faire que les dynasties et notamment la dynastie française qui est une des rares en Europe à être totalement nationale, jouent un rôle prépondérant » (2002), tout comme il porte le bouclier de la protection de la langue française : « le français et la culture française représentent une richesse que, bien souvent depuis l’hexagone, nous ne soupçonnons pas. » (2000)

La restauration de la monarchie en France ? Il n’en doute pas : « l’Europe nous montre que des monarchies peuvent être restaurées et que c’est un modèle de gouvernement parmi les plus performants » (2000). Devant les difficultés (économiques, identitaires, politiques) que traversent notre pays, Louis de Bourbon se pose en alternative et s’inscrit dans la longue tradition des manifestes du comte de Chambord, Henri V d’Artois, en déclarant : « la monarchie est toujours un recours. Comme le disait un de mes aïeuls, lui-même chef de la Maison de Bourbon, au début du XXe siècle, le Prince Charles, la France peut oublier les Bourbons, les Bourbons n’abandonnent pas la France. Nous demeurons aujourd’hui comme hier, prêts à assumer tous nos devoirs vis-à-vis du pays » (2002). « Vous pouvez être assurés que pour demain, que pour les jeunes qui, avec moi, auront à construire le nouveau siècle et à lui donner ses valeurs, je saurai prendre mes responsabilités et assumer l’héritage de la tradition » (1999). Louis de Bourbon place autant l’avenir de la France entre ses mains qu’entre celles de ses concitoyens et se déclare être à « leur disposition, si ceux-ci le souhaitent ! ». « Permanence et maintien des traditions pour préparer l’avenir et lui donner des bases solides. Voilà des valeurs qui nous réunissent. Tel est en effet le sens que je donne aux actions que je mène comme héritier d’une Maison souveraine, comme chef de la Maison de Bourbon » (2000).

Le prince Louis-Alphonse de Bourbon ? Un prince né pour régner, un roi, une légitimité, Louis XX… simplement !

Frédéric de Natal

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