Societé

Le pape François ouvre les portes de la miséricorde

Le pape François avance à grands pas dans un certain renouveau de l’Eglise où la miséricorde parait être devenue le mot clé de sa communication.

Très souvent interrogé sur des questions d’éthiques sexuelles, qui semblent dominer dans le questionnement des catholiques (et des autres d’ailleurs), le pape a décidé de tendre des mains de miséricorde sur trois sujets sensibles : l’homosexualité, les divorcés remariés et l’avortement. Plusieurs constats s’imposent.                      

Personne ne choisit de naitre et/ou de devenir homosexuel, une identité sexuelle qui pose tant de problèmes aux religieux, aux psychiatres, aux philosophes, aux écrivains, etc. Selon sa culture, son éducation, sa formation, son environnement, l’homosexualité est vécue avec plus ou moins de dramatisation. Nul ne peut et ne doit juger cet état quand bien même il apparaît aux yeux de certains… comme contraire aux lois naturelles. 

Personne ne choisit de divorcer, un constat d’échec pour un couple qui s’est juré un jour amour et fidélité devant Dieu et devant les hommes, puis s’est déchiré avant d’en arriver à cette rupture si traumatisante pour l’un ou l’autre, et généralement tragique pour les enfants.

Personne ne choisit d’avorter, de mettre fin à une vie pour des raisons économiques ou personnelles. Même si ce sujet n’est plus tabou depuis près de quarante ans, il continue d’ébranler une certaine société. Restons lucides : il ne sera jamais considéré comme un acte anodin, qu’il soit effectué dans le cadre d’un viol ou d’un oubli de contraception.

En abordant ces sujets si délicats, le pape accepte de mettre ces sujets dans la miséricorde, confiant qu’il ne peut toujours évoquer « ces choses » et que le public doit accepter de ne pas être « obsédé » par ces questions.

Nous sommes habitués à la liberté de parole du Souverain Pontife. S’il séduit une partie des catholiques, il en choque d’autres. Qui prétendrait plaire à tout le monde ? Jésus lui-même avait ses partisans et ses détracteurs.

Pour François, il n’est pas question de mettre de côté la morale catholique : « nous la connaissons et je suis fils d’Eglise ». Mais une politique pastorale mieux adaptée à la société peut être étudiée : «L’annonce de l’amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l’obligation morale et religieuse. Aujourd’hui, il semble que prévaut l’ordre inverse.» Il faut «trouver un nouvel équilibre» pour éviter que «l’édifice moral de l’Église s’écroule comme un château de cartes ».

Conscient de la nécessité de faire progresser les dossiers de l’église – à l’intérieur et à l’extérieur – en s’entourant de personnes aux qualités exceptionnelles, le pape François vient de désigner son premier ministre,  Mgr Pietro Parolin, originaire de Vénétie, au nord-est de l’Italie, un homme jeune et déjà très respecté dans  le milieu ecclésial. Le parcours de Mgr Pietro Parolin se révèle assez édifiant quant au choix bien pensé et réfléchi du pape François. Avant l’élection de ce dernier, Mgr Parolin s’était exprimé, dans la presse vénézuélienne, sur la nécessité d’un pape capable de «donner une forte impulsion à l’évangélisation de notre temps» afin que l’Eglise puisse «contribuer à résoudre les grands problèmes actuels, tels que la pauvreté, la justice sociale, la coexistence pacifique».

Ses prières ont été entendues. Le pape François – et ses exigences de foi – n’a pas fini de nous étonner. Nul doute qu’il saura ramener au sein de l’Eglise les brebis égarées et celles qui aspirent à faire partie de cette grande et belle famille qu’est l’Eglise catholique latine.   

   Solange Strimon  

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