Littérature / Cinéma

Cinéma. Le discours d’un roi (2010)

discours d'un roi georges vi

Ce film britannique raconte l’histoire vraie du roi Georges VI, le père d’Élisabeth II, monarque du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est plein d’enseignements, tout en étant léger et agréable par son humour (très anglais).

Il se trouve que le futur roi Georges VI a toujours eu un problème paralysant de bégaiement en public, ce qui posait quelques problèmes dans ses fonctions à l’âge de la radio diffusée sur toute la planète. Et il se trouve qu’il fut soigné de façon efficace par un Australien original, sans diplôme, usant de techniques psychologiques — voire psychanalytiques — très « modernes ».

Le film est intéressant à plus d’un égard : outre l’humour anglais — toujours spécial — on se rend compte combien la charge royale, et le statut d’héritier du trône, encore plus quand il est ancien, est d’une difficulté immense et d’un poids terrible. Le prince héritier, son grand frère, qui était la brebis galeuse de la famille, fuyant ses responsabilités et s’entichant d’une femme vulgaire, une Américaine deux fois divorcée, tout en appréciant Hitler et la sociabilité allemande — à une époque où, pour un futur monarque, l’amitié avec l’Allemagne n’était pas forcément diplomatique — est plus ou moins contraint à l’abdication, ce qui l’arrange bien au fond, mais cela le minera à vie —il a fui ses responsabilités ! Le pauvre cadet bègue se voit ainsi forcé de devenir roi, contre tous ses sentiments, à une époque où il ne faut plus simplement paraître, mais faire des discours, sans que d’ailleurs il n’ait plus aucun pouvoir de décision… Le roi est réduit à un vulgaire symbole, sacré et bien utile, mais ne représentant guère plus qu’une sorte de mascotte ou de potiche nationale… Qui voudrait devenir roi dans ces conditions ?

Le film nous rappelle quelques enseignements : la notoriété, ici d’élection divine, isole et rend seul, de fait. Cela est vrai pour toutes les positions d’autorité, même les plus communes : s’élever en autorité et en responsabilités signifie s’éloigner des autres, dans une distance nécessaire pour la bonne marche des choses et le bien commun – papa n’est pas un copain ! Il vaut mieux le savoir pour ne pas avoir de mauvaises surprises, et pour ne pas subir de graves déconvenues… Rien n’est plus pénible que ces « chefs » qui refusent de s’élever à leur fonction et continuent de vouloir faire copain-copain avec leurs subalternes : porte ouverte au favoritisme, à l’hypocrisie, et aux dommages à la bonne direction pour le bien commun.

Le film, en cela, permet de bien faire sentir à quel point le fait que le psychologue ne sache pas qui il est, au début, est une sorte de soulagement immense pour le futur roi : il peut enfin, hors sa femme, parler avec quelqu’un sans qu’il y ait un enjeu politique qui puisse mettre en cause tout un pays… Il y a de quoi devenir bègue…

Mais on comprend aussi, quand on est légitimiste, tout le malheur de ce pauvre roi anglican à moitié déchristianisé : effectivement, sans la foi en Dieu, la Croix de Notre-Seigneur et la douce conviction de l’élection divine et sa présence en nous par la grâce, il y a de quoi devenir fou, bègue ou malheureux…

J’ai ouï-dire que certains Britanniques de la bonne société ont été choqués de la technique du psychologue de faire dire des injures au roi pour qu’il se détende, ou encore du manque de respect face aux symboles les plus sacrés de la royauté anglaise, au moment du sacre…

Je ne suis pas anglais, mais en temps que Français, je dois avouer que cela ne me choque pas plus que cela : après tout, c’est une monarchie triste qui s’est détournée du vrai Dieu, et dont les symboles qui restent, certainement historiques et importants, ont perdu leurs vertus divines, ainsi que le sacre… Alors, devant un corps mort, on ne va pas faire semblant d’être devant un corps vivant…


Il est certes vrai qu’il pourrait ressusciter rapidement, si les Anglais voulaient bien revenir dans le giron catholique… mais c’est une autre histoire.

Un autre enseignement : sans le sacrifice divin comme pierre fondatrice et maîtresse de la royauté, la monarchie déchoit, même si elle paraît aux yeux du monde dans sa plus grande gloire. Formalisme poussé à bout, mais aussi désordre dans les successions, avec ces abdications qui sont en fait des échappatoires à l’élection divine pour les aînés, et des occasions de disputes et de combats entre factions et clans.

Nous apprécierons, en passant, les critiques à l’encontre de ces médecins pontifiants complètement incapables qui, avant l’Australien, ont exercé leur « art » sur le futur roi sans succès, mais avec de beaux honoraires…

La famille royale britannique est encore dans la tourmente, avec récemment ce déballage pitoyable du prince Henry – qui a quand même eu la délicatesse d’attendre la mort de sa grand-mère pour éviter de l’achever lui-même ? –, sans compter les histoires et les scandales à répétition depuis des décennies ; cette déchéance semble manifester le décret divin de punition de cette famille usurpatrice du trône d’Angleterre, et infidèle à notre Sainte Mère l’Église, tout en la conservant, comme pour l’appeler à la repentance et à la conversion pour une restauration éclatante.

Soulignons enfin combien ce film nous rappelle qu’en France, nous ne sommes pas malheureux dans notre malheur que le roi ne soit pas sur le trône : il est pire d’avoir une royauté désacralisée, coupée de Dieu, démocratique et incapable de protéger le pays… À quoi bon un roi qui ne serait pas absolu, et qui ne sert qu’à faire de la décoration ?

Au moins, en France, nous avons un Roi fidèle à Jésus-Christ et à son devoir, légitime et toujours absolu, car nous savons combien le poison révolutionnaire, mélange de démocratie et de libéralisme, même quand le régime monarchique est formellement maintenu, est destructeur…

Dans notre malheur au moins, la contre-révolution a été conservée dans la pureté de ses principes et de sa réalité, soyons-en reconnaissants !

Et souvenons-nous que si Louis XVI avait accepté des compromis sur la Foi, il aurait survécu, et nous aurions toujours une monarchie… mais quelle monarchie… ? Peut-être comme l’anglaise ou pire ?

Antoine Michel

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !


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