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« L’éthique » en entreprise, ou morale « économique », par Antoine Michel

 

La nature humaine est têtue. La révolution a beau nier l’autorité et l’ordre, l’homme ne pouvant vivre sans, un semblant d’ordre et d’autorité continue d’exister vaille que vaille. Le fait de nier l’ordre et l’autorité ne vient que blesser la viabilité de cet ordre, le tort, le rend pervers, ou tout du moins bancale et incapable de fournir ses plus beaux fruits.

La révolution ne fait pas qu’apporter le désordre épisodiquement, il l’installe dans un ordre injuste.

 

La sagesse chrétienne convertissait les cœurs par l’enseignement de la vérité révélée, l’usage des sacrements institués par Notre Seigneur Jésus-Christ et le respect et l’usage des réalités politiques de notre nature humaine (ordre hiérarchique et monarchique, corps social constitué, châtiments et récompenses, etc).

 

La morale n’était ainsi que la Loi divine enseignée, et la Foi déclinée dans la vie pratique.

La loi morale était ainsi du domaine fondamentalement ecclésial et la loi morale, objective et fixe, découle des commandements de Dieu et des vérités relevés.

 

Les pouvoirs temporels devaient simplement légiférer et ordonner en fonction de cette loi morale supérieure et admise par tous comme allant de soi, elle ne l’enseignait pas, elle ne la changeait pas.

 

La conformité des lois temporelles à la loi morale, à la loi naturelle, aux commandements divins, bref aux lois divines en général, était le critère permettant naturellement de juger de la justesse d’une loi.

Les pouvoirs temporels s’occupaient ainsi essentiellement du bien commun et prenaient toutes les mesures nécessaires et particulières, ajustés aux réalités du temps et du lieu, en conformité avec les lois supérieures, pour protéger ce bien commun.

 

La révolution vient bouleverser cet état des choses en annihilant le roi très chrétien et l’Eglise de la constitution même des états : nous sommes revenus à un état pré-chrétien.

 

La morale n’est ainsi plus extérieure et objective : ce doit être l’Etat, bien obligé d’assumer les fonctions religieuses nécessaires pour la vie humaine, qui prend en charge cette morale.

Certes, deux millénaires de christianisme ont permis à ces états modernes de fabriquer de bric et de broc une pseudo-morale « laïque », singeant la loi morale chrétienne, supérieure et suprême. Cette singerie a permis de donner l’illusion que la « révolution » n’était pas « si terrible que cela ». Une simple illusion néanmoins, et une fois que la base chrétienne disparaît, la morale « laïque » se délite et devient une simple « conformité » aux injonctions du moment, aux superstitions et tabous des nouvelles religions – nommés idéologies, ou causes, ou « corona » ou autres.

 

Les Etats sont aujourd’hui bien affaiblis devant ces entités internationales que représentent les grandes entreprises, sortes de supra-état possédant des centaines de millier de néo-citoyens pour les plus grosses.

 

L’Etat n’étant devenu que la « Big Mother » gérant le gavage de la gent servile, il ne s’occupe plus de morale.

Or cette morale est nécessaire à la vie humaine, aussi tordue que cette morale soit – car l’ordre, aussi mauvais soit-il, est toujours préférable au désordre.

 

Nous voyons ainsi fleurir dans les grandes entreprises des programmes de « bonne conduite », des formations obligatoires « d’éthique », des séminaires bidons de « bonnes pratiques », sorte de « morale économique », niveau dégradé et décadent de la « morale laïque ».

 

Ce phénomène montre bien le besoin de l’ordre moral chez l’homme – il réémerge parmi ceux-même qui le nient !

Simplement, cette morale économique est complétement inepte : simple conformité aux règlements, aux lois, aussi stupides qu’elles soient, obéissance aveugle et maximisation du profit, sans quand même être trop voyant car cela « ne le fait pas », alors il faut « bien se comporter », mais non pas pour la vertu, mais pour « l’intérêt ».

Et pour le reste, il suffit d’avoir de « bonnes raisons », comme la protection de la planète, la lutte contre le réchauffement, les mesures sanitaires ou l’économie d’énergie – là on pourrait honteusement extorquer et arnaquer que cela ne serait pas si grave. S’il reste encore quelques rares forces vertueuses dans certaines entreprises c’est dû aux individus encore façonnés par la morale catholique qui, instinctivement parfois, vont au-delà de la conformité et de l’obéissance aveugle en se référant implicitement à une loi supérieure, qui n’est pas encore si loin de la conscience collective.

 

Mais cela aussi est en train de disparaître…

 

Alors oui, restaurons la morale catholique, par notre vertu personnelle déjà, et en y conformant toutes les institutions sur lesquelles nous pouvons jouer (nos familles, nos communes, nos associations). Et restaurons la royauté chrétienne, seule à pouvoir vraiment s’occuper de bien commun, car n’ayant pas à inventer des superstitions et autres néo-religions messianiques pour satisfaire le sentiment religieux de la nature humaine, et n’ayant pas à justifier son désordre institutionnalisé et contre-nature par des pirouettes et contorsions bien peu humaines et souvent tyranniques…

Le Roi Très Chrétien, lui, maintient le cap vers le Ciel, et se conforme à la révélation et aux lois divines : il peut se consacrer à travailler au bien commun dans la longue durée, à faire œuvre d’une justice, d’une vraie justice (car se fondant sur la seule vraie morale, la catholique, vraie car se fondant dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme, tout simplement).

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

 

 

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