Sermon sur l’Assomption de Notre-Dame
Nous célébrons aujourd’hui l’Assomption de Notre-Dame. Depuis le péché originel, la loi commune pour tous les hommes, c’est de mourir, et après la mort de subir la décomposition de son corps. Le privilège de l’Assomption, c’est pour la Sainte Vierge d’avoir été élevée au Ciel avec son corps, de telle sorte à ne pas subir cette décomposition.
Pourquoi Dieu a-t-il accordé à Marie ce privilège de l’Assomption ? En raison de son Immaculée Conception. Le privilège de l’Assomption est une conséquence logique du privilège de l’Immaculée Conception. En effet, la mort et la décomposition du corps est la punition du péché originel. C’est suite au péché originel que Dieu dit à Adam :
« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, parce que c’est d’elle que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras en poussière. » (Gen 3 ;19).
La Sainte Vierge ayant été préservée du péché originel ne méritait donc pas d’être frappée par la punition du péché originel. Célébrer l’Assomption de Notre-Dame, c’est célébrer son entrée dans la gloire et le bonheur du Ciel.
Posons-nous cette question : est-ce en raison de son Immaculée Conception que Notre-Dame a mérité d’entrer dans la gloire du Ciel ? Non. Si c’était le cas, personne d’autre qu’elle n’aurait sa place au Ciel. Est-ce que Notre-Dame a été élevée au Ciel en raison d’évènements extraordinaires dans sa vie ? Non. L’Évangile nous indique que la vie de la Sainte Vierge sur terre a été très ordinaire, très semblable à la vie de la grande majorité des gens. Ainsi, comme vous qui êtes mères et épouses, Notre-Dame assuma les devoirs d’état routiniers d’une épouse et d’une mère pendant de nombreuses années à Nazareth. Comme vous dans vos familles, elle éprouva les joies familiales et en supporta les contraintes. Comme vous qui avez été frappés par des épreuves soudaines, Notre-Dame l’a été. Rappelez-vous la fuite en Égypte. Comme vous qui vous réjouissez avec vos amis, Notre-Dame s’est réjouit avec les siens. Rappelez-vous les Noces de Cana. Comme vous qui avez à subir des désagréments de la part des autres, Notre-Dame eut à en subir aussi. Il ne fait pas de doute que l’animosité des cousins de Jésus contre Lui, se portait aussi contre Sa Mère. Comme vous qui êtes éprouvés dans votre Foi, Notre-Dame le fut. Rappelez-vous l’épisode de la perte de Jésus au temple. Comme vous qui souffrez physiquement ou moralement, Notre- Dame souffrit. Rappelez-vous les terribles souffrances de la Passion. Comme vous qui recevez des consolations et des lumières spirituelles, Notre-Dame en reçut. Rappelez-vous son Magnificat. Bref, la vie de la Sainte Vierge sur terre fut très semblable à la nôtre.
La Sainte Vierge n’a pas été élevée au Ciel en raison d’évènements extraordinaires de sa vie. Alors en raison de quoi ? En raison de la façon dont elle a vécu tous les évènements de la vie. Marie ne faisait toutes ses actions que pour l’amour de Dieu. En cela réside la différence entre Elle et nous.
Son seul désir était de plaire à Dieu en tout ce qu’Il pouvait demander, alors que nous, nous agissons souvent par égoïsme. Marie ne cherchait en tout que la gloire de Dieu, alors que nous, nous cherchons souvent notre propre gloire. Marie faisait bien toutes ses actions, même les plus simples, alors que nous, nous bâclons souvent les nôtres. Marie supportait avec Foi et patience ses épreuves, alors que nous, souvent nous nous révoltons. Marie remerciait Dieu en toutes choses, alors que nous nous oublions bien souvent de le faire. Marie usait toujours des biens de la terre avec tempérance, alors que nous, nous faisons souvent des excès. Voici ce que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, fidèle imitatrice de Notre-Dame disait :
« Je contemplais avec ravissement la vie de la Sainte Vierge à Nazareth, et la prenant pour modèle, je suivis à son exemple une voie où rien ne sort de l’ordinaire, où la perfection s’exerce avant tout en de petits actes de vertu simples et bien cachés. Je l’aimais tant la Vierge Marie ! J’aurais voulu être prêtre pour prêcher sur elle et montrer sa vie réelle et imitable, telle que l’Évangile la fait entrevoir ; car malgré le privilège de son Immaculée Conception et celui de sa maternité divine, sa vie fut semblable à la nôtre, toute de simplicité, d’amour et de foi ».
Chers lecteurs, la célébration de l’Assomption doit exciter en nous le désir d’aller au Ciel avec la Très Sainte Vierge Marie. Le désir d’aller au ciel avec la Sainte Vierge doit exciter en nous le désir de l’imiter à faire toutes choses pour l’amour de Dieu. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus nous donne ces recommandations : ne nous attardons pas à faire des examens de conscience trop minutieux, à faire des retours trop fréquents sur nous-mêmes ; regardons avec humilité nos défauts et nos négligences passées et abandonnons-les à l’amour miséricordieux de Notre Père du Ciel ; faisons surtout des efforts pour aimer Notre-Seigneur Jésus Christ toujours plus dans tous les circonstances de notre vie.
Un prêtre missionnaire au Japon