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Sermon sur la Résurrection, signe de la Rédemption accomplie

la résurrection

Pâques, la fête de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, est la fête la plus importante de l’année liturgique. Pourquoi en est-il ainsi ? La Passion et la mort de Notre Seigneur sur la Croix semblent en effet plus importantes parce que c’est par le Sacrifice de la Croix que l’œuvre de Rédemption a été accomplie, et non pas par la Résurrection. Il semble donc que nous devrions célébrer Vendredi saint comme le plus grand jour de l’année plutôt que Pâques.

Cependant, l’Église célèbre la Résurrection du Christ comme étant la plus grande fête et elle a raison bien sûr. La Résurrection est un événement essentiel pour nous. Saint Paul a dit : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés » (I Cor 15, 14-17).

Notre foi chrétienne

Nous sommes catholiques, nous sommes chrétiens : cela signifie que nous croyons en Dieu qui nous a créés, qui nous invite à partager sa Vie Divine, et qui a établi Jésus-Christ, son Fils, Dieu fait homme, pour être notre Sauveur, pour être Celui qui enlève les péchés du monde et nous fait parvenir à cette Vie Divine : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai » (Mt 11,28), ce qui signifie qu’Il soulagera nos âmes en les arrachant au péché, et en nous donnant la vie de la grâce.

Comment, où et quand Jésus-Christ a-t-il ôté les péchés du monde et soulagé nos âmes ? Était-ce lorsqu’il prêchait à des milliers de personnes et que celles-ci voulaient le faire roi ? Est-ce quand il fit des miracles ? Non. C’est par sa Passion. Le grand combat et la grande victoire de Jésus-Christ, c’est au moment de son agonie. Malgré l’immense dégoût et la détresse qu’Il ressentait dans sa nature humaine, Il a pris volontairement sur Lui tous les péchés du monde, et Il s’est offert en sacrifice à la Sainte Trinité pour réparer tous ces péchés. Le mot “agonie” signifie à l’origine “Combat, lutte”. L’agonie, c’est la grande lutte et victoire du Christ qui accepte son sacrifice et ensuite le réalise. Le Sauveur du monde vainqueur de toutes les forces du mal, ce fut Jésus agonisant. Voilà notre foi catholique, qui est « folie pour les païens, et scandale pour les Juifs » (I Cor 1;23). Sur la Croix, mourant comme le plus misérable des hommes, étant considéré comme le rebut de l’humanité, Jésus-Christ offrit une satisfaction parfaite pour les péchés, détruisit l’empire du démon, donna la plus grande gloire à Dieu et est devenu pour nous la source de vie et force spirituelles. Nous croyons que les heures de la Passion, ces heures de ténèbres et de honte, ont été les heures glorieuses du salut, les heures les plus fécondes pour toute l’humanité.

Cependant, le Vendredi saint, une seule personne avait une telle foi : la Sainte Vierge Marie. Elle seule, puissante et inébranlable malgré toutes ses souffrances, crut que l’œuvre du salut était réalisée par l’anéantissement de son Fils crucifié, la Victime choisie de toute éternité pour porter à notre place le poids de nos péchés.

Mais nous aussi, pour être sauvés, nous devons croire que le Christ crucifié a effectivement été victorieux du péché. Alors Dieu, de toute éternité, en sa Divine Providence, par bonté et miséricorde envers nous, décida de manifester extérieurement cette victoire mystérieuse et cachée par une preuve tangible et éclatante qui raviverait la Foi des Apôtres, et à travers eux notre propre Foi. Ce signe, c’est la Résurrection physique de Notre Seigneur Jésus-Christ, le troisième jour après sa mort.

La mort physique est la conséquence et la punition du péché

Posons-nous la question suivante : pourquoi Dieu, dans son infinie sagesse, a-t-il choisi une résurrection comme étant le signe visible de la Rédemption accomplie sur la Croix ? En raison de la relation très étroite entre le péché et la mort. Saint Paul appelle le péché « l’aiguillon de la mort” (I Cor 15,54). Expliquons.

Saint Paul écrivit aux Romains : « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort… le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 5,12). La mort physique est une conséquence et une punition du péché. Lorsque Dieu créa Adam et Eve, il leur accorda, ainsi qu’à leurs enfants, le don de l’immortalité, à condition qu’ils lui restent fidèles. Mais vous savez qu’Adam, par orgueil, dans un désir de se gouverner indépendamment de Dieu, a enfreint le commandement que Dieu lui avait donné. Ce commandement lui avait été donné par Dieu précisément pour qu’il puisse exercer son libre arbitre et prenne conscience que Dieu était son Maître. Adam a donc mangé le fruit défendu. Et que lui arriva-t-il juste après ? Il connut l’amertume du mal commis, il perdit l’amitié de Dieu et fut séparé de Dieu, la source de la vie : Adam devint comme mort spirituellement. Et immédiatement, cette mort spirituelle se répercuta sur son corps : Adam perdit le contrôle total de ses passions et de ses émotions ; il perdit les dons d’impassibilité et d’immortalité. Il commença à souffrir du froid, de la chaleur, du mauvais temps, des maladies, de la fatigue, de toute sorte de souffrance et finalement il mourut. Dieu rendit le châtiment manifeste en disant à Adam : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, parce que c’est d’elle que tu as été pris, car tu es poussière et tu retourneras en poussière » (Gen 3, 19).

Ainsi, la mort physique fut la conséquence et la punition du péché : la perte de la vie de la grâce et l’amertume de cette perte ont provoqué la perte de la vie physique et l’amertume de la mort physique.

La résurrection physique est le signe du pardon des péchés.

Dieu est la Sagesse infinie : tout ce qu’il fait, il le fait avec ordre, en utilisant les meilleurs moyens pour mettre en œuvre sa volonté. Et c’est pourquoi notre religion Catholique brille d’une merveilleuse logique liant tous ses éléments. Donc, la mort physique étant la conséquence et la punition du péché, quel signe plus approprié Dieu pouvait-il choisir pour manifester la Rédemption, c’est-à-dire le pardon des péchés, qu’une résurrection physique ? Et puisque la Rédemption fut acquise par Notre Seigneur Jésus-Christ, quoi de plus approprié que la Résurrection physique de Notre Seigneur Jésus ? Saint Paul a dit : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine… car vous êtes encore dans vos péchés » : ce qui signifie : « Quelle garantie avez-vous que la mort du Christ sur la Croix a été acceptée par Dieu comme une réparation parfaite pour tous vos péchés, si ce n’est la Résurrection du Christ ? »

Non seulement la Résurrection du Christ nous donne la garantie du pardon de nos péchés, mais elle manifeste aussi que la mort en tant que punition du péché, est retirée. Non pas que nous ne mourrons pas physiquement un jour, mais notre mort physique ne durera qu’un temps ; nous ressusciterons un jour physiquement comme le Christ. Cette grande promesse est répétée à de nombreuses reprises dans les Saintes Écritures, par exemple dans le message de saint Paul aux Corinthiens : « Puisque par un homme est venue la mort, c’est par un homme aussi vient la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés dans le Christ. » (I Cor 15 ; 21) ; Notre Seigneur Jésus Lui-même a dit : « Je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra. » (Jn 11;25) et ailleurs : « Or, telle est la volonté du Père qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’Il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. » (Jn 6;39).

Conclusion

La victoire du Christ sur le péché en mourant sur la Croix est de loin supérieure à sa victoire sur la mort, mais cette victoire sur le péché fut si mystérieuse, si cachée, que même les Apôtres n’en ont pas pris conscience. Il était nécessaire de faire en sorte que cette victoire soit rendue manifeste par un signe éclatant et puissant. Ce signe, c’est la résurrection physique du Christ. Et c’est pourquoi nous célébrons Pâques avec une grande magnificence : nous célébrons la manifestation de la grande victoire remportée par Notre Sauveur sur la Croix, le Vendredi Saint.

Quel effet doit produire la fête de Pâques dans notre âme ? Le même effet que pour les Apôtres. Rappelez-vous à quel point les Apôtres étaient craintifs et pitoyables au moment de la Passion, et jusqu’à la Résurrection. Mais à partir du moment où ils virent et touchèrent Notre Seigneur Jésus ressuscité des morts, leur Foi n’a plus faibli. Et avec l’aide du Saint Esprit, ils devinrent forts et d’un zèle inlassable pour prêcher l’Évangile partout, jusqu’au martyre. La joie de la résurrection, la certitude de la victoire du Christ les rendit capables de tout supporter, de tout faire pour l’amour du Christ. Qu’il en soit de même pour nous : la certitude de la victoire du Christ sur le péché et le démon ; savoir que le Christ ne meurt plus et que lorsqu’il semble vaincu par ses ennemis, c’est en fait le moment où il les vainc : que tout cela nous garde toujours dans la paix et la joie spirituelles. Une joie surnaturelle qui nous fortifie dans les tribulations de la vie, qui nous fasse servir Notre Seigneur Jésus avec générosité et amour sur cette terre. Cette joie trouvera sa perfection le jour de notre résurrection à la vie éternelle.

Joyeuses Pâques à vous tous et que Notre Sainte Mère remplisse votre cœur d’un plus grand amour pour Jésus Christ et d’une joie profonde. Amen.

Un prêtre missionnaire

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