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Privé de dessert !

Je suis d’une génération qui n’a pas été privé de desserts. En revanche il y avait encore la fessée. Vue la décadence exponentielle de la société depuis des décennies et la tendance générale vers toujours plus de laxisme, il faut croire que la privation de dessert est une punition bien plus lourde que la fessée.

Il parait que « le légiste à l’heure », toujours empressé, appelé aussi « législateur » en langage châtié, s’occupe toujours aussi bien de la mort programmée de la France – il n’y réussira pas si Dieu le veut, ne vous inquiétez pas- toujours ponctuel : la fessée est interdite parait-il, et même parle-t-on d’interdire la privation de dessert !

Il va falloir en mettre des gens en tôle dis donc – y aurait-il de la place tout d’un coup ? En fait, même pas la peine de preuves : tout parent qui aime un tant soit peu ses enfants peut être mis préventivement aux travaux forcés – mieux que la prison, cela fait des revenus à la ripoublique !

Le fondamentalisme idéologique révolutionnaire a ceci de drôle qu’il est toujours ridicule, même dans ses développements les plus tragiques et dramatiques : l’Etat artificiel et irrespirable veut détruire la famille et l’éducation, pour faire des enfants des éternels mineurs bien dépendants de « Big Mother », esclaves, non, pire, rouages de la machine révolutionnaire. Alors l’intrusion permanente au sein des foyers n’est pas un sujet d’étonnement.

J’aurais envie de dire : et si on ne mange jamais de desserts chez soi, on se fait quand même coffrer ou pas, telle est la question ? Mince, au Japon, le dessert ne fait pas partie de la culture culinaire, on en mange si rarement… Nous sommes tous privés de dessert quoi, et on n’en fait pas un plat – sauf pour les gourmands mais c’est une autre histoire.

Bientôt vous verrez que la Ripoublique sanctionnera tout foyer qui ne fait pas visionner au moins 10 heures par jour la télévision à ses enfants, pour s’assurer que le lessivage de la jeunesse soit bien faite. Et bien sûr avec une obligation de contenu dégradant et stupide, pour bien lessiver les esprits.

Ou bientôt, vous verrez encore – c’est malheureusement déjà fait dans les écoles, dans trop d’écoles – on sanctionnera les foyers qui ne pourriront par leurs enfants par des cadeaux malsains ou, pire, qui ne feront pas « d’initiation » de tout genre

Nous ne nous laisserons pas faire cela va sans dire. La machine ne vas pas rouler longtemps avec tant de grains de sables en son sein.

Profitons de ces ridicules inepties étatiques, si dangereuses, pour plutôt réfléchir à comment faire de nos enfants des adultes – mieux, des chevaliers, mieux des saints ! Revenons au fond du problème.

Pourquoi cela serait-il mal de donner la fessée à ses enfants, quand ils le méritent ? Là est tout le problème et tout l’enjeu au fond, car l’interdire revient à condamner l’acte en soit, qui serait mauvais par nature… La monde contemporain apostat – et pas qu’eux malheureusement, regardez les bisounours – se fonde sur une notion totalement fausse et biaisée de l’amour, qui débouche à l’enfant roi, et qui est contraire à toute la charité chrétienne.

Il suffit en première approche de revenir au principe profane révélant une sagesse universelle et immémoriale, qui se retrouve dans toute civilisation saine : « Qui aime bien châtie bien ». La justice et le devoir des parents exigent qu’ils fassent de leurs enfants des adultes à la volonté et l’intelligence suffisamment faites et parfaites pour qu’ils puissent poser de bonnes actions, et par-dessus tout encore leur avoir transmis et appris l’habitude du bien. Et selon les caractères et les situations, il faut redresser plus ou moins violemment une nature qui est irrémédiablement blessée par le péché originel – pour cela il suffit d’observer 5 secondes une cour de récréation de maternelle sans l’exercice d’autorité ; tout parent l’expérimente encore d’ailleurs chez lui et ceux qui sont pollués bien malgré eux par l’air moderniste ambiant croit bien faire en étant laxiste, tout en se rendant compte qu’ils ne parviennent plus à rien contrôler… C’est peut-être cela qu’avoir plus d’un ou deux enfants devient un enfer pour certains…

Revenons aux sources, par exemple :

« Celui qui ménage sa verge hait son fils, Mais celui qui l’aime cherche à le corriger » (Proverbes, 13, 24)

Evidemment dans un souci de justice et de charité : c’est justement parce que l’on aime vraiment ses enfants que l’on doit les corriger – comme on les récompense quand ils font bien. Le devoir des parents n’est pas léger puisqu’ils doivent répondre de l’âme de nos enfants devant le juge souverain lorsque l’heure sera venue – cela devrait motiver encore les tièdes !

Nous remarquons d’ailleurs que tout cela est naturelle : plus on aime plus on est exigeant. Normalement, l’homme qui s’aime lui-même – l’amour du prochain commence par le plus proche, c’est-à-dire soi-même – sera extrêmement exigeant envers lui-même au point de s’infliger de grandes ascèses et de grandes souffrances pour atteindre de plus grands biens et une plus grande perfection – ira-t-on interdire l’ascèse et la mortification personnelle bientôt, car c’est se faire violence que de sortir de ses vices ? Ensuite le plus proches sont la famille : peut-on appeler un conjoint ou un parent aimant qui laisserait la chair de leur chair se fourvoyer dans des chemins funestes, ou qui tairaient erreurs et mensonges ? Etrange idée de la charité…

Soulignons que tout cela est fait pour le progrès moral et la formation d’hommes adultes faits, qui ne supporte donc pas l’abus :

« Quant à vous, pères, n’irritez pas vos enfants mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur » (Ephésiens 6, 4)

L’éducation est un art, pas une science, et si le but est commun – former des saints – chaque caractère, chaque être est particulier, et demande donc une éducation différente appliquée par un même amour filial infini, nourri par l’amour de Dieu et éclairer par la sagesse éternelle. Il suffit de voir une famille nombreuse pour constater à quels points les liens du sang produisent des caractères différents, parfois opposés, malgré un même milieu éducatif. Et ceci pour le meilleur, car cette variété des détails dans l’unité de la fin contribue à la perfection de nos petits enfants.

Regardons l’histoire : un seul exemple. Celui d’un saint Roi. Blanche de Castille disait « je préfère voir mon fils mort qu’en état de péché mortel », et son fils est devenu Saint Louis. Et la fessée n’était pas interdite que je sache. Comme quoi…

N’oublions pas non plus la parole du Christ :

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » (Matthieu, 10, 27)

Alors, aussi difficile à comprendre que cela puisse paraître aux esprits encombrés par la modernité – dont nous étions il y a si peu de temps ! et dont nous sommes encore, car on a jamais fini de se convertir ! – revenons aux fondamentaux de notre nature humaine, et de nos fins naturels et surnaturels, qui concordent à dire que l’éducation c’est une mission cardinale et un miracle à renouveler à chaque génération par les parents dans un ordre voulu par Dieu.

Alors fessée ? Privation de desserts ? En tout cas châtiment, oui, adapté au caractère et à l’âge de l’enfant. Guidé, toujours, par la charité et la justice, châtiment décidé dans le calme et la paix, jamais sur un coup de colère. Mais n’ayons pas trop peur d’être trop sec, surtout chez les plus jeunes : dans un autre temps, bien lointain aujourd’hui, on aurait peut-être du plutôt inviter à la clémence, mais notre temps n’est pas vraiment victime d’un excès de sévérité, alors mieux vaut insister sur les dangers du laxisme…

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Une réflexion sur “Privé de dessert !

  • PELLIER Dominique

    Je partage absolument un tel propos. J’ai, personnellement et comme mes frères, subi plus d'”engueulades” de mes parents que pris des fessées ou des gifles, justifiées parfois et, comme beaucoup dans mon cas, je ne m’en pleins pas et, à bien y regarder, je n’en suis pas mort pour autant. Il y a des limites à tout, c’est entendu, on ne fiche pas une fessée à son enfant pour un oui ou un non, cela reviendrait à se démettre l’épaule !!! La punition au bon moment et proportionnellement à la faute, oui. Ah mais, me dira-t-on, il ne faut tout de même pas les traumatiser, ces pauvres chéris ! Chéris mon …, oui ! ne rien dire en cas de faute de leur part serait tout leur permettre et leur montrer le chemin au danger, plus qu’une bonne gifle en temps voulu. Notre Seigneur Dieu nous le dit bien à travers Salomon, vous l’avez cité si justement. Merci à vous

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