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Quelques astuces pour se restaurer soi-même !, par Antoine Michel

Pour restaurer la France, que chaque sujet commence déjà par se restaurer lui-même ! Cela est déjà un projet important et difficile : la charité bien ordonnée commence par la charité envers soi-même, la restauration bien ordonnée aussi ; il s’agit de se restaurer soi-même.

L’ouvrage est à la fois faisable, car il ne s’agit que de nous, et nous sommes immédiatement disponibles au travail de restauration : aucune excuse d’impuissance à part notre faiblesse propre, ni aucune excuse externe – même un esclave entravé dans son corps peut toujours se restaurer intérieurement, alors nous qui sommes plus ou moins libres, nous avons des possibilités multiples de restauration.

Il suffit de se mettre au travail, et mieux vaut tôt que tard, car le travail de réformation de soi-même est de longue haleine, et s’il est invisible et intérieur, il n’en est pas moins ardu et difficile.

Certes, il est moins glorieux que le combat extérieur, moins enthousiasmant peut-être, car il nécessite l’examen de soi-même, et la connaissance de soi-même, exercice nécessaire mais ô combien désagréable pour notre amour-propre… Se voir tel qu’on est devrait être simple, et pourtant…

Passons-y ! Quand on y pense, ce n’est pas grand-chose, il s’agit juste de volonté et de mise en œuvre réaliste fondée sur la connaissance de soi.

Notre première mission est de se connaître soi-même objectivement.

Quel est notre plus grand ennemi pour cela ? L’amour propre : « Le vice qui nous empêche de connaître nos défauts, s’appelle amour-propre ; et c’est celui qui donne tant de crédit aux flatteurs » (Bossuet, Œuvres Complètes, 1879, T.IX, p.34).

Travaillons ainsi à nous humilier, aussi désagréable que cela paraisse, car c’est le seul moyen de mieux se connaître. Et évitons les flatteurs – ou du moins que leur flatterie glisse sur nous comme une brise gelée vite dissipée.

Le second ennemi est la paresse : « Nous voyons aussi clairement, par les choses qui ont été dites, que la paresse qui craint la peine de considérer, est le plus grand obstacle à bien juger » (Ibid, p.33)

Cette passion est certainement aussi développée que l’amour-propre chez tout un chacun : elle pousse à ne rien commencer, à ne rien faire, à ne pas vouloir considérer et réfléchir, pour ne pas savoir. Elle peut conduire à une ignorance voulue et coupable. Il est en effet souvent plus « simple », en tout cas confortable – à première vue, car quand on sait les conséquences, c’est une folie – de faire semblant de ne pas savoir, plutôt que de se rendre compte de notre misère et d’agir pour en sortir…

Les écrans, l’instantanéité, la fuite de nos devoirs, fuite prônée par la société moderne, nous poussent dans ce défaut et nous y enfoncent.

Alors combattons-le ! Résistons !

Comment faire concrètement ? Nous pouvons nous aider d’astuces naturelles, qui ont peu ou prou trait à la règle de vie et à la discipline quotidienne. C’est tout bête : il s’agit de mettre de l’ordre dans ses journées. Heure de coucher, heure de lever, heures fixes des déjeuners, prières du matin et du soir, et avant le repas.

Cela est le minimum.

Nous sommes des chevaliers ? Alors adoptons une discipline militaire. C’est un pré-requis : les moines, qui sont les chevaliers spirituels ont une règle de vie tout à fait détaillés.

Quitte à y aller progressivement, et à corriger une par une les mauvaises habitudes prises, il faut travailler à combattre notre paresse.

Il est bon de ne pas être seul, car sinon il devient très difficile de ne pas se laisser aller.

Il est bon aussi de réfléchir chaque semaine, si ce n’est chaque jour, au programme de la semaine qui vient, ou du jour suivant, de façon réaliste, mais en s’y tenant autant que faire se peut, et contre ses penchants.

Il faut être réaliste et savoir user de son caractère et de ses passions , comme des ressorts pour nous propulser vers le bien, mais il est bon aussi de travailler à poser des actes allant contre nos préférences personnelles.

Bref, il faut travailler la vertu de force, et extirper la paresse, pour se forcer s’il le faut à se considérer.

La paresse nous rend esclave : « Les conseils semblent toujours trop longs au paresseux ; c’est pourquoi il abandonne tout et s’accoutume à croire quelqu’un qui le mène comme un enfant et comme un aveugle, pour ne pas dire comme une bête » (Ibid, p.34)

N’est-ce pas la peinture de notre temps ? Qui n’est pas une bête, un aveugle ou un éternel enfant dans la société contemporaine « Big Mother », le fameux « Etat-Providence » qui est peut-être providentiel (car tout est dans les mains de Dieu), mais qui n’a rien de divin ?

L’autre ennemi est le manque d’attention objective, soit, dit autrement, la nécessité d’être réaliste, de voir les choses telles qu’elles sont : « Être attentif à un objet, c’est l’envisager de tous côtés ; et celui qui ne le regarde que du côté qui le flatte, quelque long soit le temps qu’il emploie à le considérer, n’est pas vraiment attentif.

C’est autre chose d’être attaché à un objet, autre chose d’y être attentif. Y être attaché, c’est vouloir, à quelque prix que ce soit, lui donner ses pensées et ses désirs ; ce qui fait qu’on ne le regarde que du côté agréable : mais y être attentif, c’est vouloir le considérer pour en bien juger, et pour cela connaître le pour et le contre.

Il y a une sorte d’attention après que la vérité est connue ; et c’’est plutôt une attention d’amour et de complaisance, que d’examen et de recherche. » (Ibid, p.33)

Détachons-nous ainsi des objets, et soyons y attentif ! Tel le chirurgien voyant les choses telles qu’elles sont, et jugeant bien pour sauver la vie de son patient !

Tout cela doit être encourageant, car « il paraît que mal juger vient très souvent d’un vice de volonté » (Ibid, p.34) : il suffit de le vouloir pour commencer à se connaître et se voir tel qu’on est.

Et plus l’on se connaît, moins on supportera de se voir dans cet état, et nous serons poussés naturellement à prendre les mesures qui s’imposent !
Mais sans cette connaissance, aucune action ne sera véritablement efficace.

Ce qui est vrai pour la restauration de soi-même est vraie pour la restauration du pays entier !

Il nous fait analyser objectivement les causes de nos maux pour pouvoir restaurer.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

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