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Paris, un village Potemkine ?

J’ai résidé dans Paris intra-muros pendant environ une semaine, et j’ai pas mal fréquenté les gares (Bercy, Est, Saint-Lazare, un peu Montparnasse), les métros et les rues de Paris dans de longues marches, dans les endroits emblématiques comme dans des lieux plus reculés.

Vous allez être étonnés : venant de l’extrême-orient, déconnecté du quotidien français, et donc avec un regard parfois de « touriste », l’impression que j’ai eu en ce printemps 2023 est bien différente de celle que j’avais eu au printemps 2019. D’un point de vue extérieur, formel et superficiel, tout est visiblement mieux tenu.

Les métros, les gares et les trains sont plus propres qu’à une époque, l’immigration, quoique visible, semble moins oppressante dans les lieux emblématiques et touristiques, les gens semblent plus « polis » dès qu’on comprend que vous êtes de l’extérieur…

Le plus frappant est sans doute la disparition quasi-totale des mendiants…

Je me souviens bien qu’en 2019 et avant, la mendicité était visible et harcelante : je garde encore frais à la mémoire un séjour en 2019 où quasiment chaque fois que je montais dans un wagon de train, un mendiant venait bruyamment mendier – avec un peu de tout, de la vraie personne en détresse, au mendiant professionnel et arnaqueur, en passant par les mamas romanos envoyant leur gosse devant pour vous apitoyer, mais gras comme des cochons par ailleurs…

Cette fois-ci, 4 ans plus tard, quasiment rien… Et pourtant j’ai pris le métro souvent et à toute heure de la journée : une fois seulement un timide mendiant, noir, entre dans un rame de métro, et tend avec hésitation une main, sans rien dire, comme s’il avait peur. J’étais séparé de lui par une rangée de sièges, étant près de la porte centrale, lui d’une porte de bout.

Je cherche quelques pièces, et j’y glisse une médaille miraculeuse – qu’il sache pourquoi on donne, sait-on jamais -, et j’attends. Le mendiant ne récolte rien, il ne m’a pas vu. Nous échangeons un regard, et il comprend que j’aimerais lui donner, mais, comme lui, je n’ose pas. Il s’approche, tend la main discrètement, je lui glisse les sous et la médaille tout aussi discrètement, et il descend du train qui vient de s’arrêter à la station suivante avec précipitation et sur le champ, comme un voleur, alors qu’il ne fait que mendier, et que je lui donne en tout consentement.

Où sont passé les mendiants ? La pauvreté ne s’est pas arrangée depuis 2019, bien au contraire… Alors où sont-ils ? Pourquoi ne sont-ils plus visibles ?

Un ami me disait que c’était la préparation des JO 2024, pour faire de Paris un village factice à la Potemkine russe d’antan, afin de cacher la misère du régime : les immigrés comme la mendicité auraient ainsi été peu à peu expulsés des zones-expositions vers nos campagnes, ou refoulés dans leurs quartiers. Le COVID fut une aubaine certainement : je me souviens de mon séjour au printemps 2022, où des milices supplétifs de la police, lourdement armés et noirs, se baladaient dans les métros pour traquer le non-porteur de masque (que j’étais), et certainement régler « entre eux » les problèmes avec les éventuels mendiants ou déambulateurs de couleur…

Cette disparition de la mendicité sur la voie publique, même dans les rues, est troublante. J’ai l’impression d’être au Japon, où les mendiants se cachent, et fuient les gens : car ils savent qu’on ne leur donnera pas, qu’ils sont déjà des quasi-intouchables, et qu’ils sont méprisés de la population…

Cette disparition de la mendicité, en plus d’une action d’un pouvoir totalitaire qui veut cacher sa misère, ne manifesterait-elle pas le recul toujours plus grand de la charité chrétienne, avec concrètement des gens ne donnant plus – et donc les mendiants cessant de demander ? La fin du liquide ne doit certainement rien arranger à cela, c’est certain…

Bref, cette amélioration formelle et superficielle dans les lieux emblématiques (les choses semblent mieux marcher, moins de misère visible, un peu plus de propreté) est en fait inquiétante quand l’on sait la situation critique du pays et sa paupérisation : elle reflète comme une paganisation des esprits et du pouvoir. Il s’agit de donner le change, de paraître, de cacher sa misère, et de se maintenir dans une jungle avec ses codes où les plus faibles sont laissés sur le bas côté…

La transition vers la société païenne de la France anciennement chrétienne est bien plus rapide que ce que j’aurais jamais cru…

La restauration intégrale n’en est que plus urgente.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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