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Nous avons les chefs que nous méritons, par Paul-Raymond du Lac

Cet adage populaire contient une sagesse chrétienne que saint Paul affirme clairement quand il explique que tout pouvoir provient de Dieu, même quand le dépositaire est injuste ou illégitime.

Nous sommes ainsi appelés en tant que chrétiens à offrir en sacrifice pour faire pénitence toutes les vexations, les ordres et règles inutiles – nous ne devons résister que quand il s’agit de nous ordonner de faire une mauvaise action, ou de renier le Christ, et quand il s’agit d’empêcher un scandale ou de mauvaises lois, fausses en soi (comme dire qu’assassiner un enfant pourrait être quelque chose de bien) qui entraîneront de fait de nombreuses personnes au péché.

Nous savons que le bon Dieu dans sa Providence pourvoit parfois par des voies qui nous restent impénétrables.

Nous le savons d’autant plus en tant que Français : nous subissons tous les jours le joug délétère et mortifère de la République et de ses suppôts, qui sont arrivés si loin par la faiblesse cumulée d’un pays pourtant très royal et catholique, qui a fait des compromis là où il ne fallait pas en faire – sur la place de la religion, sur le régime, sur les principes révolutionnaires.

Le bon Dieu nous a dans le même temps réservé le Roi, toujours vivant, légitime, en bonne santé et avec une descendance, assumant son héritage : comme s’Il nous laissait la chance de retrouver un régime saint, et de bons chefs si encore nous le méritons, par notre foi, notre charité, notre espérance et nos bonnes œuvres.

Le légitimiste se bat dans le juste milieu de la résistance foncière aux mauvais principes révolutionnaires et aux structures qui les portent – comme le régime – , combattant les marionnettes qui le promeuvent – nos élites -, en sachant bien que la seule légitimité du pouvoir en place est celui de la force et de l’état de fait – car la légitimité démocratique est un leurre, un mensonge et une imposture. Tout en ne se rebellant pas non plus, car le légitimiste sait que ce pouvoir, aussi inique soit-il, reste autorisé par Dieu, et donc qu’il faut le subir : mieux, que nous ne pourrons avoir un roi sur le trône que si nous le méritons par l’oeuvre pratique de la contre-révolution.

Le Roi est le lieutenant de Dieu sur terre, et notre malheur actuel nous conduira peut-être, par les mystérieuses voies providentielles, à une restauration ferme et véritable : combien de français sont guidés aux pieds du Roi à force d’être confrontés à la férocité diabolique d’une république robotisée et contre-nature ?

Pensons à une scène fameuse de la Passion, que nous méditons souvent en ce temps de Carême. Je parle de Simon le Cyrénéen, réquisitionné pour aider Jésus à porter sa croix.

Les commentateurs utilisent souvent cette scène pour nous exhorter à prendre notre (petite) part de la Croix et de participer à l’oeuvre de la Rédemption par nos sacrifices – et ils ont raison.

J’aimerais simplement souligner un aspect qui m’a frappé dans cette scène : Simon accepte de prendre sur lui la Croix, en fin de compte, mais il ne l’avait pas décidé a priori.

Simon n’est d’ailleurs pas intéressé a priori par ce qui se passe à Jérusalem et au prétoire ce jour-là : il était aux champs, travaillant, ni parmi le peuple juif enragé par ses princes haïssant notre Seigneur, ni parmi ses disciples le pleurant, comme Notre Dame ou les autres femmes. Il préférait travailler, et, ayant fini ses travaux, il revient des champs.

Là, pas de chance (de son point de vue et a priori), le centurion romain le réquisitionne.

J’aimerais souligner ce que cela veut dire : le pouvoir romain, dominateur et force occupante, considéré comme injuste et illégitime par les juifs, ordonne dans la figure du centurion à ce Simon d’aider Jésus.

On ne peut pas vraiment dire qu’il avait le choix de refuser – on sait que refuser à un tyran son souhait, c’est a priori ne pas faire de vieux os. Alors, mal an, mauvais, Simon se plie à cet ordre, qui après tout ne consiste qu’à aider un condamné ; l’effort dut être rude néanmoins, car un condamné à mort a quelque chose d’impur, d’effrayant, que les juifs ne devaient pas avoir envie de voir de trop près.

L’ordre du centurion devait être ressenti par ce Simon comme bien injuste : pourquoi lui, pourquoi cette demande (c’est leur boulot d’exécuter la sentence, pas la sienne), etc.

Et pourtant, il accepte cet ordre injuste, et se plie volontairement au commandement.

Pour son plus grand bien, car il le conduit au plus près de Jésus : si près que nous connaissons encore son nom deux mille ans aujourd’hui !

Lui qui n’aurait peut-être jamais connu Jésus sinon, doit de le connaître au tyran romain, qui fut l’occasion de sa conversion.

Le bon Dieu, en autorisant nos dirigeants républicains affreux, nous conduit certainement avec plus de sûreté à Jésus, et à son représentant sur terre, usant d’une façon qui nous étonne certainement, et que nous ne pouvons comprendre, mais ô combien efficace.

Il faut rester toujours sans compromis dans un juste milieu intégral et opiniâtre, qui ne se laisse pas faire, mais sans rébellion, sans user des moyens révolutionnaires – équilibre délicat, demandant douceur et humilité, avec beaucoup de force.

Nous ne reconnaissons absolument pas la légitimité de ce régime structurellement peccamineux et substantiellement diabolique. Nous savons juste qu’il est autorisé par Dieu, et que nous le méritons pas nos fautes accumulées.

Nous avons heureusement aussi le bon Roi Louis XX, préservé et préparé par la Providence, pour nous indiquer que le bon Dieu peut, si nous le demandons, si nous le voulons, si nous l’obtenons par nos prières et nos œuvres, oublier nos fautes et nous permettre d’avoir le seul chef que nous voulons tous mériter : Jésus, dont le Roi de France, fils aîné de l’Église, est par excellence son serviteur sur cette terre depuis 1500 ans.

Alors hauts les cœurs !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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