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François face aux tradis : vers une « solution finale » ?, par Frère Maximilien-Marie

À quelques jours des célébrations, si chères à nos âmes, de la Nativité de notre divin Rédempteur, il me serait vraiment agréable de ne vous écrire que des choses iréniques et exemptes de toutes ces luttes bien fatigantes — épuisantes même parfois — qu’il nous faut continument mener, chaque jour et à chaque heure du jour, contre les forces maléfiques déchaînées, dans le monde et dans l’Église. Las ! ce ne sera pas le cas…

L’ennemi du salut du genre humain, menteur et homicide dès le commencement (Jean VIII, 44), ne nous veut point laisser en repos, et il se plaît spécialement à polluer des produits nauséabonds de sa haine et de sa méchanceté les fêtes de Notre-Dame les plus fécondes en fruits de sérénité intérieure et de paisible intimité avec notre Mère céleste, pour les remplir de trouble et d’amertume.

C’est ainsi qu’après avoir souillé la fête de Notre-Dame du Mont Carmel (16 juillet) par son ignoble « motu sordido » ordonnant l’éradication de la Sainte Messe latine traditionnelle, le grimaçant et perfide occupant du trône pontifical a aussi souillé la fête de l’Expectation de l’enfantement de la Bienheureuse Vierge (18 décembre) par la publication d’un texte de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements agissant en son nom, qui, sous couvert de réponses à des questions qui auraient été posées par des évêques, vient préciser quelques uns des moyens par lesquels il compte parvenir à ses fins. Car, oui, ce ne sont là que quelques unes des manières de sa « sollicitude paternelle » (!) et de sa « miséricorde » (!).

Attendez de voir les ordres de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostoliques à laquelle ont été livrés pieds et poings liés les instituts et communautés ex-Ecclesia Dei : il faudrait être d’une inconscience et d’une naïveté coupables pour compter sur la protection du droit propre qui leur a été accordé à leur fondation.

Que les responsables de ces « communautés traditionnelles unies à Rome » se souviennent très exactement des agissements des sbires de François contre la florissante congrégation des Franciscains de l’Immaculée, et qu’ils prennent conscience qu’ils sont désormais exposés à des procédés bien plus iniques et bien plus cruels, dans leurs apostolats et dans leurs maisons de formation.

Naïveté coupable, écrivai-je ci-dessus, parce qu’il n’est raisonnablement et surnaturellement pas possible d’envisager que ceux qui poursuivent aujourd’hui cette extirpation violente de la liturgie latine traditionnelle, sont animés par la quête de la justice, la recherche du salut des âmes et le bien de toute l’Église. Sans doute y en aura-t-il pour me reprocher de faire des procès d’intention, mais les faits sont là et « contra factum non fit argumentum » [contre l’évidence du fait, on n’argumente pas] : je voudrais vraiment me tromper ; vous verrez que l’avenir — hélas ! — me donnera raison.

Il faut dire et redire que notre attachement indéfectible à la Sainte Messe latine traditionnelle n’est pas une question d’esthétique, ni une question de latin. Il est motivé par notre défense de la foi catholique dans son intégrité, telle qu’elle a été définie et précisée contre les hérésies protestantes sur le Saint-Sacrifice de la Messe, l’Eucharistie et le sacerdoce, en particulier lors du concile de Trente ; et nonobstant les protestations des personnes sincèrement catholiques mais attachées à la célébration de la messe réformée à la suite du concile vaticandeux, nous affirmons que cette nouvelle liturgie (de par la volonté même du pape Montini) n’exprime plus avec autant de force et de clarté cette doctrine catholique pérenne, mais y a introduit des éléments propres à édulcorer la foi…

La preuve en est dans tous ces « catholiques pratiquants » interrogés lors de sondages récurrents, qui ne croient plus à la transsubstantiation, qui ne trouvent dans la messe qu’une rencontre festive de partage fraternel, qui ne voient dans l’Hostie qu’ils reçoivent que du pain exprimant de façon purement symbolique la présence du Christ, qui ne font plus la différence entre une messe et une réunion de prière sans prêtre, etc. La liste des erreurs et hérésies affirmées tranquillement par ces « catholiques pratiquants », voire membre des « équipes d’animation liturgique », pourrait malheureusement être allongée de manière navrante.

Ce que François — habitué lui-même à célébrer avec de multiples et aberrantes fantaisies lorsqu’il était archevêque de Buenos-Aires ainsi qu’en témoignent plusieurs vidéos disponibles sur Internet — veut imposer, en imposant avec dureté la liturgie postconciliaire, c’est une foi « nouvelle », marquée par les idées modernistes dont cette liturgie réformée est le véhicule.

Ce que François veut éradiquer, en éradiquant la liturgie latine traditionnelle, c’est la foi catholique traditionnelle.

Plusieurs théologiens, ou prétendus tels, qui ont participé au concile vaticandeux l’ont eux-mêmes qualifié de « 1789 dans l’Église ». Soyons-leur reconnaissants de cet aveu et filons la métaphore : l’entière soumission à ce concile est comparable en bien des points à l’acceptation de la Constitution civile du clergé (notons au passage que cette dernière s’est largement inspirée des erreurs jansénistes, lesquelles aboutirent, entre autres, à la prétention d’épurer le missel et le bréviaire pour les ramener à une « pureté primitive » idéalisée, de célébrer en langue vernaculaire, de simplifier le culte, de réduire ses manifestations extérieures — processions par exemple — et le culte des saints, de réformer la vie religieuse et de réduire les indulgences… Cela ne vous rappelle-t-il rien ?). Bref ! De même qu’il y eut des réfractaires à l’odieuse et sacrilège Constitution civile du clergé, il y a eu et il y a encore aujourd’hui des réfractaires aux mesures destructrices de la foi induites par un concile vérolé… Et la « sollicitude paternelle » de François à leur encontre est tout-à-fait comparable à celle dont la miséricordieuse révolution régénératrice de l’homme s’est comportée envers ceux qui ont perpétué malgré tout, dans la clandestinité et dans l’exercice quotidien d’un héroïsme admirable, au péril de leur vie, la Tradition vivante de la Sainte Église.

Nous avons aujourd’hui besoin de tels réfractaires, de tels non-jureurs qui résistent aux ordres iniques et qui, jusqu’au sacrifice d’eux-mêmes, continuent aux âmes la dispensation de la foi catholique authentique à travers le culte liturgique authentique. Quelles que soient les vexations endurées, et les sanctions encourues. Oui, quelles qu’elles soient !

Depuis ses origines, le maintien de la Vérité révélée, à l’encontre des doctrines humaines ou le refus des compromissions avec elles, a valu à l’Église des persécutions. Les diktats bergogliens ne sauraient nous intimider ou nous effrayer : nous avons pour nous, aujourd’hui, les vingt siècles d’expérience d’une Église qui a survécu aux dix persécutions des césars païens, qui a résisté à Julien l’Apostat, qui a tenu bon en face des hérésiarques lorsqu’ils prenaient le pouvoir, qui a fait front à de nombreux antipapes, qui ne s’est pas couchée devant le cimeterre des sectateurs de Mahomet, qui s’est relevée des atrocités que lui ont fait subir les princes apostats ayant embrassé les hérésies des pseudo réformateurs, qui s’est perpétuée malgré la sanglante grande révolution dite française, qui s’est conservée à travers les déchainements des bolcheviks, de Staline, d’Hitler, des rouges d’Espagne, de Mao, de Castro, d’Enver Hoxha, d’Hô Chi Minh, de Tito et de beaucoup d’autres…

Le sectarisme et la cruelle impiété des promoteurs d’un concile gangrené par le modernisme ne nous effraient pas, ni ne peuvent entamer notre résolution et avoir raison de notre fidélité.

Un de mes amis me demandait si François voulait nous enfermer dans des « réserves » comme on l’a fait aux États-Unis pour les peuples indiens, et je lui ai répondu que ce stade était aujourd’hui dépassé. Paul VI avait voulu faire disparaître la liturgie latine traditionnelle de la même manière que les colons anglo-saxons avaient voulu faire disparaître les peuples originels d’Amérique du Nord ; Jean Paul II, par le motu proprio « Ecclesia Dei afflicta », avait, lui, suspendu le massacre et ouvert ces « réserves d’indiens », dans des frontières bien circonscrites ; Benoît XVI avait enlevé les barbelés qui bouclaient le périmètre des réserves et permis qu’une certaine circulation pût se faire : ce fut « Summorum Pontificum ». François, lui, a décidé de supprimer drastiquement les réserves et d’envoyer leurs occupants en camps d’extermination, car il ne tend à rien moins qu’une « solution finale ».

Ne nous berçons donc pas d’illusions et si, véritablement, nous tenons à garder, pour le bien et le salut de nos âmes, les richesses spirituelles irremplaçables de la liturgie traditionnelle, sachons nous engager dans un combat qui demandera de la fermeté, de la détermination, du sang-froid, de la clairvoyance, de l’intelligence, de la sagacité, de la constance, de la générosité, de l’abnégation, de l’esprit de sacrifice, de l’habileté — et même de la ruse —, de la force morale, de la persévérance et beaucoup de courage !

J’ai moi-même connu, dans les années 1970-1980, les messes clandestines, célébrées dans des greniers ou des caves aménagés. Je racontais à des amis, il y a quelques jours, comment encore dans les premières années de ce XXIe siècle, un prêtre ami avait dû aménager en chapelle de fortune une grange qui lui était prêtée, à moins de 100 m d’une église vide dont on lui refusait l’usage (lors même qu’il fût canoniquement en règle). Cette grange était si froide qu’un dimanche de janvier il avait été impossible de faire l’aspersion en début de Grand’Messe, parce que l’eau bénite avait gelée (malgré le sel), et que nous n’avions pas pu dégager le goupillon de sa gangue de « glace bénite » !

C’est vrai, retourner aux catacombes nous imposera des sacrifices et mortifiera nos habitudes de confort, mais ce sera pour le plus grand bien de nos âmes.

Les disciples ne sont pas au-dessus de leur divin Maître, que les méchants et les hommes au cœur dur ont contraint à naître dans l’inconfort et le froid d’une grotte étable ; nous pouvons bien nous organiser, avec nos bons prêtres que nous soutiendrons avec tout le dévouement et la discrétion nécessaires, pour recevoir encore et toujours Jésus dans l’intégrité des Sacrements célébrés selon l’usage traditionnel, quand de nouveaux méchants et hommes au cœur dur leur refusent les églises et l’usage du missel et du rituel antérieurs au concile vaticandeux, dont nul pourtant n’a le pouvoir de leur dénier le droit.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur
Le Blogue du Maître-Chat Lully

4 réflexions sur “François face aux tradis : vers une « solution finale » ?, par Frère Maximilien-Marie

  • Chantal de Thoury

    En fait, il faut que nous nous souvenions continuellement que le Concile Vatican II n’a reellement duré que 2 jours 1/2;
    En effet il n’a ete valide que durant 2 jours 1/2.
    Pour etre valide il fallait qu’il soit ouvert officiellement par le pape en titre, ce fut le cas le 11 octobre 1962 au matin.

    Ensuite tous les eveques furent repartis dans leurs logements et les documents de travail prépares avec prudence et soigneusement pendant des annees depuis Vatican I pour mettre a la portee des peuples la Sainte Doctrine Catholique s’appuyant sans compromissions sur l’enseignement de Dieu par les ecritures Saintes et la tradition continue de l’Eglise guidee par le Saint Esprit.

    Le lendemain 13 octobre 1962: 45 ans jour pour jour apres la derniere apparition de Notre Dame a Fatima, le Cardinal Lienart qui menera les seances monte sur le podium et demande aux eveques de prendre leurs dossiers.
    A cet instant un eveque dont j’ai oublie le nom monte a la tribune, lui prend le micro et proclame que les dossiers sont obsoletes que il faut les remplacer pour les etudier par de nouveaux dossiers plus adaptes a l’epoque etc…que des pretres sont en meme temps en train de distribuer a tous les évêques ; le pape averti ne bouge pas .est il abasourdi? Etait il au courant de ce coup d’Etat (car il va bien falloir le considerer comme cela car cet acte est illicite et illegal) ou craint il tout d’un coup un shisme
    Toujours est il que c’est bien un coup d’Etat d’une minorite agissante d’eveques revolutionnaires dont un certain nombre sont Franc-maçons qui prend le pouvoir sur ce Concile.
    Ce Concile devient donc ipso facto par cet acte revolutionnaire totalement illegal et dont a partir du 13 octobre 1962 il n’existe plus et aucun Catholique n’est tenu d’obeir a ses prescriptions.” Les fumees de Satan “comme l’a précisé plus tard Paul VI, ” ont pénétré dans l’Eglise.
    Et donc le pape actuel qui fut adepte de la theologie de la liberation et mit ses convictions en veilleuse quand il fut morigene par Jean Paul II, est logique avec lui-meme et a raison quand il affirme que le rite de la messe dite de Paul VI issue de ce Concile invalide est totalement incompatible avec le rite antique de la messe tridentine. Les deux rites ne peuvent donc coexister.
    Il faut donc que nous en prenions tous conscience ainsi que les évêques de bonne volonté qui ne l’ont pas réalisé. et sachions expliquer que ce rite des ses commencements est entaché d’heresies

    Seigneur Ayez pitie de nous pauvres pecheurs qui sommes si faibles.
    Sans vous nous manquons de force, deversez sur nous les dons de Votre Esprit Saint afin de nous fortifier et de nous remplir d’un Bon Discernement des Esprits et de rester charitable envers les Catholiques qui ont suivi les loups deguises en Bergers issus de ce faux Concile.

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    • Benoît YZERN

      Ce que vous écrivez est globalement exact.

      Il est en effet avéré que, le 13 octobre 1962, le refus, notamment sous l’impulsion du cardinal Liénard, de la reconduction de la composition des commissions pré-conciliaires, et de leur transformation en commissions conciliaires, a constitué un véritable coup d’État, une rupture, une subversion ou une transgression de la légalité conciliaire, et il est tout aussi avéré que cette première étape en a rendu possible une autre, le 16 octobre 1962, me semble-t-il, qui s’est traduite par l’abandon des projets de documents du Concile sur lesquels avaient travaillé les commissions pré-conciliaires.

      La première session du Concile a servi à répudier une partie de l’héritage ou à révoquer une partie du patrimoine présent dans le Magistère pontifical antérieur à l’élection de Jean XXIII, et les trois autres sessions du Concile ont servi à remplacer cet héritage, ou à substituer à ce patrimoine, une plate-forme programmatique dite “pastorale”, au sens de : adogmatique ad intra et consensualiste ad extra, qui a donné naissance à ce qu’il est possible d’appeler le néo-catholicisme post-conciliaire, non en dépit mais en raison des expressions et des omissions caractéristiques d’au moins quatre textes de Vatican II.

      Il y a donc eu un coup d’État procédural, qui est allé de pair avec un coup d’État intellectuel, lequel a eu pour objet puis pour effet de remplacer un état d’esprit philo-thomiste, doté d’une anthropologie substantialiste, d’une ecclésiologie controversiste, d’une pneumatologie monophoriste et d’une politologie organiciste, par un état d’esprit philo-kantien, propice à une anthropologie personnaliste (cf. Mounier), à une ecclésiologie oecuméniste (cf. Congar), à une pneumatologie inclusiviste (cf. Rahner) et à une politologie intégraliste cf. Maritain).

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  • Benoît Legendre

    Peut-on espérer quelque chose de bon en provenance du Vatican aujourd’hui ? la réponse, douloureuse pour les vrais catholiques, est bien évidement non ! Tout avait été annoncé par Notre Dame aux jeunes voyants de Fatima, mais qui s’en soucie ?

    Pour ma part, le pape est, bien que non régnant, toujours Sa Sainteté Benoît XVI ! Et tant que le désastreux Bergoglio sera assis sur le trône de Pierre, notre Eglise continuera à se faire drosser contre la côte… Bergoglio qui n’a pas été très net en Argentine du temps de la dictature militaire, c’est sans doute à cause de ce passé douteux que la clique mondialiste le tient sous sa coupe et l’oblige à obéir à ses ordres…

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    • Benoît YZERN

      Pour bien comprendre la crise de l’Eglise, il est peut-être nécessaire de tirer parti des messages de Fatima ou d’ailleurs (Akita), mais il est aussi nécessaire d’étudier les auteurs et les idées qui sont à l’origine, plus ou moins directe, de cette crise.

      Or, nul ne dit ce qui suit en pensant à quelqu’un en particulier, mais enfin, dès que l’on exhorte des catholiques qui se veulent d’autant plus orthodoxes ou traditionnels qu’ils sont anti-conciliaires ou anti-modernistes, à étudier davantage Balthasar, de Lubac, Chenu, Congar, Maritain , Mounier, Rahner et Teilhard, le plus souvent, d’un seul coup, il n’y a presque plus personne pour relever le défi lancé et pour se mettre à réfléchir, mais aussi, il faut bien le dire, à travailler, sur ces auteurs et leurs idées.

      De même, pour bien faire comprendre le pape François, il est peut-être nécessaire de faire référence à ses origines argentines peronistes et au fait qu’il vit sous la pression de certaines menaces, en provenance de certaines puissances, mais il est aussi nécessaire de faire référence à la philosophie de la libération et davantage à la théologie du peuple.

      Croyez-moi : François n’est pas uniquement peroniste ou sous pression, car il est aussi “pastoralement” néo-catholique post-conciliaire, et cela lui suffit pour réfléchir et réagir comme il le fait souvent, en “poussant” le bouchon un peu plus loin que ses prédécesseurs…

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