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De nouvelles journées des dupes en perspective

L’aggravation de la crise en Ukraine ce weekend a pesé dès lundi sur les Bourses en Asie et en Europe tandis que les cours du pétrole s’affichaient en nette progression, dopés par une prime de risque géopolitique (comme ils appellent ça). Le yen, considéré comme une valeur refuge en cas de crise, s’est par ailleurs apprécié.

En Europe, les places boursières étaient en baisse sensible. La Bourse de Paris évoluait en forte baisse dès lundi matin et a clôturé en baisse de 2,66% à 4.290,87 points, pénalisée comme l’ensemble des actifs risqués par les craintes d’une aggravation du conflit en Ukraine.

Mais le mal est contagieux car, même en Russie, la Bourse de Moscou chutait de quelque 10 %  et le rouble plongeait à des records historiques de faiblesse. L’euro a dépassé le seuil très symbolique des 50 roubles et le dollar est monté jusqu’à 36,85 roubles, dépassant son record de 2009. Du coup, la Banque centrale russe a annoncé lundi une hausse inattendue de son taux directeur à 7% contre 5,5% auparavant, en raison de l’apparition de “risques pour l’inflation et la stabilité financière”.

Tout cela parce que les investisseurs redoutent toujours les bruits de bottes. Mais, surtout, parce que tous sont inquiets de l’état économique de l’Ukraine et du risque de faillite du pays. Et là se trouve précisément le principal argument qui alimente les manoeuvres de Vladimir Poutine.

En effet, indépendamment de son opportunisme dans la crise ukrainienne qui lui a permis de récupérer la Crimée (cédée imprudemment en 1984 par Nikita Krouchtchev) sans tirer un coup de feu et sans verser une goutte de sang, ce que veut Vladimir Poutine c’est contraindre l’Occident à “se mouiller” financièrement dans le sauvetage de l’Ukraine. Et sans que cela lui coûte un rouble !

Alors sa technique est simple : faire monter les enchères le plus haut possible et le plus longtemps possible jusqu’à ce que l’Union européenne, les Etats-Unis et le Fonds monétaire international (FMI) cèdent et…paient. Il sécurise ainsi son voisin immédiat et donc ses banques très exposées à la dette ukrainienne. Et en prime, les conditions drastiques imposées par les bailleurs de fonds sur le modèle grec entraînant les conséquences que l’on sait, il n’aura plus qu’à cueillir le fruit mûr de sa “Petite Russie” lorsque les Ukrainiens reviendront crier leur colère place Maïdan…

Car, ne l’oublions pas, Vladimir Poutine est un joueur. Doublé d’un redoutable stratège. Toutes choses dont nos prétendues élites politiques sont bien incapables. Alors, nous paierons. 

Jean-Yves Pons

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